Le Pcf ouvre le chantier de sa rénovation et évite l’éclatement

Les communistes ont lancé hier, à l’issue de deux jours de débats, le chantier de rénovation de leur parti en danger de mort, et évité l’éclatement en laissant ouvertes toutes les options, du maintien de l’identité communiste à son dépassement.

Un millier de délégués du Pcf s’étaient réunis samedi et dimanche à l’Arche de la Défense (Hauts-de-Seine).

La direction avait décidé de la tenue de cette assemblée extraordinaire pour cadrer les débats en vue du 34e Congrès, après le 1,93% de Marie-George Buffet à la présidentielle, qui a amplifié le déclin historique du parti depuis 25 ans. Le futur Congrès doit trancher, et sceller le départ de Marie-George Buffet.

L’un des principaux enjeux de l’Assemblée était la possibilité laissée aux courants rénovateurs de défendre leurs thèses dans les débats préparatoires au Congrès, notamment la création d’une nouvelle force politique, rejetée fortement par les orthodoxes qui crient à « la dissolution » du parti.

Les 1 179 délégués ont voté à 72% de voix pour un « mandat » qui laisse ouvert le champ des possibles : « il ne faut exclure aucune hypothèse concernant le parti ou sa stratégie », ni fixer « d’avance aucune orientation » avant le Congrès de 2008, stipule le texte.

Mais le maintien du Pcf reste aussi une idée forte : le texte souligne le très large « attachement politique des communistes au Pcf » et prône des initiatives pour son renforcement.

Selon la numéro un Marie-George Buffet, l’Assemblée a permis « une première convergence » en montrant le « fort attachement des adhérents au Parti communiste ». Il faut désormais « révolutionner le Pcf » en « revisitant sa visée et son projet », propose-t-elle. « Il faut écrire une nouvelle page du communisme ».

Les coups de théâtre n’ont pas manqué : sous l’impulsion des courants « orthodoxes », la Commission réunie samedi soir pour écrire le mandat a retiré du texte initial l’engagement à l’ouverture, au risque d’exclure les rénovateurs.

Mais sur proposition de Marie-George Buffet, un amendement a été voté à une large majorité pour réintégrer la formule. « La confrontation d’idées doit se faire dans l’unité et la fraternité », a prévenu la secrétaire nationale, visiblement inquiète d’un éclatement.

Plusieurs dizaines d’intervenants étaient d’accord pour souligner le danger qui guette leur organisation. « Nous sommes conscients de la gravité de la situation pour notre parti dont la faiblesse électorale menace l’existence politique », a résumé Patrice Bessac, patron de la fédération de Paris.

Pris en tenaille entre un le Ps que Ségolène Royal veut recentrer et Olivier Besancenot qui, au faîte de sa popularité, veut occuper l’espace de la gauche radicale, le Pcf a du mal à se trouver une place et une stratégie.

http://www.parismatch.com/parismatc...