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Le Vatican veut faire main basse sur la formation des enseignants du privé
Publie le mercredi 27 mai 2009 par Open-Publishing4 commentaires
Le Vatican veut faire main basse sur la formation des enseignants du privé
Communiqué commun Solidaires / SUD Education / SUNDEP Solidaires
Un décret paru au JO du 19 avril 2009 officialise un accord signé avec le Vatican le 18 décembre 2008.
Par cet accord, le gouvernement et le chef de l’État français autorisent le Vatican :
– à définir et délivrer des diplômes universitaires catholiques qui bénéficieront de l’équivalence automatique avec les titres français,
– à désigner sur le territoire français des établissements d’enseignement supérieur qui délivreront ces diplômes.
Il entérine un abandon de souveraineté total de l’État à l’Église catholique, en lui concédant de dispenser des diplômes (doctorat, master, licence) sur le territoire français sans aucun contrôle, contrairement à l’article L731-14 du Code de l’Éducation qui interdit à un établissement privé l’attribution de ces titres nationaux.
Surtout, son application à la formation des maîtres de l’enseignement privé sous contrat avec l’État [1] va avoir un effet multiplicateur beaucoup plus large.
En effet, le privé sous contrat scolarise 17% des effectifs des jeunes scolarisés, et des études montrent, qu’en France, près de la moitié des enfants passent à un moment ou à un autre par le privé (à plus de 90% catholique).
Le choix religieux est très minoritaire : il concerne moins de 7% des élèves d’après une étude déjà ancienne, et seulement 4% des familles confient au privé tous leurs enfants et pour toute la durée de leur scolarité primaire et secondaire.
Pour l’Église, maîtriser le contenu de la formation des professeurs du privé rentre donc dans une volonté de reconquête de son audience perdue dans la société française.
Dans le « statut de l’enseignement catholique » (1992), les évêques français précisent que, pour eux, « L’École catholique est un lieu d’évangélisation, d’action pastorale, non par le moyen d’activités complémentaires, parallèles ou parascolaires, mais par la nature même de son action directement orientée à l’éducation de la personnalité chrétienne ».
Ce discours clairement prosélyte s’accompagne d’une volonté d’orienter le contenu des matières d’enseignement dans le sens des préceptes catholiques [2].
Cet accord donne ainsi au Vatican la possibilité d’orienter l’éducation d’un grand nombre d’élèves et d’étudiants de la République.
Face à cette attaque directe contre la laïcité, qui aggrave la destruction du service public d’éducation nationale, l’Union syndicale Solidaires, dont nous sommes membres, tient à rappeler ses positions :
– défendre la laïcité, c’est aussi refuser de voir la société s’orienter vers une juxtaposition de communautés religieuses ou ethniques fonctionnant chacune avec ses règles dans un monde cloisonné par les croyances ou les origines ;
– l’éducation scolaire est une fonction qui doit être garantie par la société toute entière. Elle ne peut donc se dérouler que dans un espace public et laïque.
Contre le dualisme scolaire, l’Union syndicale Solidaires revendique l’unification du système éducatif, seule garante d’un droit universel à l’éducation, et d’une ouverture au monde dégagée des préjugés religieux ou culturels, dans le respect des principes laïques.
En conséquence, nous dénonçons cet accord :
– qui veut ignorer l’article 1er de la Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion » ;
– qui remet en cause la maîtrise par l’État de l’attribution des diplômes nationaux ;
– qui méprise le principe de liberté de conscience des élèves et des enseignants.
Nous demandons l’abrogation du décret du 19 avril 2009.
Notes
[1] Le Vatican a déjà soumis les maquettes de sept masters de formation des enseignants, dispensés dans les sept « universités » catholiques françaises (Angers, Lille, Lyon, Montpellier – Marseille, Dijon, Paris, Toulouse) avec la volonté de les ouvrir dès septembre 2009. Un module de formation « Être contractuel de l’État dans un établissement privé sous contrat » serait rendu obligatoire pour ceux qui auraient suivi un parcours de master dans une université publique pour être recruté dans l’enseignement catholique.
[2] Un site
http://www.formiris2.org/ens_religions/
(qui dépend de Formiris, association privée qui gère les fonds de la formation des maîtres du privé et qui est totalement financée par l’État) donne d’ailleurs les orientations catholiques qu’il convient de donner à chaque matière (histoire, sciences de la vie et de la terre, math…)
Union syndicale Solidaires
Messages
1. Le Vatican veut faire main basse sur la formation des enseignants du privé, 27 mai 2009, 14:18
Est-ce qu’il est prévu aussi dans ses prérogatives les sévices corporelles etc... comme dans certaines institutions catholiques irlandaises qui sont à l’origine d’un énorme scandale immonde : sévices corporelles et pédophilie sur enfants de l’Assistance publique et enfants difficiles qui ont durés jusqu’aux années 90 !!!) ??????????
2. Le Vatican veut faire main basse sur la formation des enseignants du privé, 27 mai 2009, 20:19
Oui, bon ba j’ai fait tout mon college/lycee au prive. C’etait peut-être un peu plus "surveille" (pas de manifs...), mais faut pas non plus hallcuiner, J’y ai eu des profs ecolos, de gauche, inteligents (et d’autres moins, mais c’est partout pareil), il y avait le manifeste du parti communiste au CDI, les programmes sont les mêmes qu’au public, il n’y a pas de cours de cate, theologie ou amour de dieu (juste une petite croix discrete dansles salles, un peu lourd, c’est vrai), juste un coin pastorale qui propose des activite (notament de decouvertes d’autres religion)...
Il y avait des eleves bourgeois et d’autres non.
Enfin bon, c’est pas la mort. Bien sûr que je prefererait que tout soit public, mais alors que le public fasse quelques efforts... Ce n’est pas par amour de dieu que j’ai choisi le prive (on ne ma absolument pas force a y aller).
1. Le Vatican veut faire main basse sur la formation des enseignants du privé, 27 mai 2009, 20:27
et quand l’école sera privatisée, donc payante, je me demande comment les familles très modestes pourront payer !
Par ailleurs, ne nous leurrons pas, c’est pour le moment "patte blanche", mais quand ces gens-là auront investit tout le domaine je pense que l’ambiance changera aussi, pour revenir à des temps moins sympas.
Et quand on paie des impôts à l’Etat, je ne vois pas pourquoi certains domaines seront laissés à une religion. Ces sectes me font ch. !
3. Le Vatican veut faire main basse sur la formation des enseignants du privé, 27 mai 2009, 23:06, par HB
Enfin,le site Bellaciao se préoccupe de laïcité !L’éducation nationale est cernée de toute part,elle va sombrer dans un puits sans fond,un gouffre dont elle ne ressortira
jamais si on baisse les bras.
C’est du bout des lèvres que le PS,par l’intermédiaire d’une sénatrice,fait appel auprès du Conseil d’Etat de ce décret validé par le gouvernement,et les accords de Latran de décembre 2008.C’est pour mieux ménager leur électorat,celui de l’enseignement privé en particulier,comme vient de le souligner un blogueur sur ce
site .Le PS on ne peut lui faire confiance en ce domaine,leur passage aux manettes
a laissé des traces indéfectibles(les accords Mgr Cloupet et Mrs jospin Lang.
Il y a aussi l’obligation pour les communes de financer les élèves issus d’un autre
lieu .les députés vont être appelés à légiférer sur cette proposition de loi.
Et puis il y a encore la casse de l’Ecole Maternelle publique ,qui disparaîtrait au profit
de l’enseignement privé et des municipalités,tout cela contre monnaie sonnante et
trébuchante.C’ est la marchandisation des apprentissages premiers pour nos enfants,à savoir s’il restera une place pour les apprentissages qui seraient remplacés
par du gardiennage ,cela s’appellerait .
Et puis,et puis,la liste semble s’étirer à l’infini.C’est la continuité dans la casse des
services publics .