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Le con existe, je l’ai rencontré ! N°4

Publie le vendredi 14 mars 2008 par Open-Publishing
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de Mengneau Michel

Petit costard grisâtre, cravate grise, lunette d’écaille, la tronche du premier de la classe. Suite...

L’avais-je aperçu devant la vitrine d’un magasin en compagnie de sa femme ?

Aux gesticulations de la dame, on voyait tout de suite qu’elle n’était pas contente. Ce magasin dans lequel elle avait l’habitude de se vêtir n’était plus à la mode.

Eh ! faut pas déconner !, les copines vont doucement rigoler et "pipeletter" dans mon dos si je me vêts de façon surannée…

Un véritable scandale !

Car dans la boîte de cette pimbêche, un bidule d’assurances paraît-il, le système informatique venait de changer une nouvelle fois. Dans son bureau, le nouvel ordinateur n’avait pas le même « disinge » que l’ancien.

Un désastre ! Un véritable dilemme !!

Comment s’habiller, afin d’avoir un style qui soit en harmonie avec ce nouveau « disinge » ?

La pin-up en vitupérait devant la vitrine de son fournisseur habituel. Elle ne comprenait pas comment un commerçant puisse être suffisamment ignare pour ignorer les évolutions de la mode. Et en plus, il n’avait même pas de « marques ». Faut pas rigoler avec ça, les « marques », ça c’est primordial !

En passant, il est bon de dire quelques mots sur ces fameuses boîtes d’assurances où cette donzelle était employée comme « opératrice de saisie ». Ne voulant pas, par respect pour nos compagnes, dénoncer des pratiques assez courantes dans les bureaux, j’éviterai d’avancer des explications plus complètes sur les sens cachés de cette fonction. D’ailleurs, je ne tiens pas à donner d’autres informations afin éviter le scandale, et surtout pour ne pas être obligé comme l’un des anciens présidents des Etats-Unis d’expliquer, devant tout le monde, comment l’encre de son stylo avait disparue. Et surtout dévoiler les dessous et de ce qui s’y passe dans les hautes sphères de l’Etat français ; quoique… Bref, en fait on acquière sa promotion chacun à sa façon. Certains jouent au « tennis », d’autres ont simplement changé l’orthographe de ce jeu. Je n’épiloguerai donc pas plus longtemps sur la valeur du mérite. Par contre, je vais être un peu plus complet sur la façon d’agir de certains de ces « trûstes ».

Assurément, lorsque l’on rentre chez ces gens là pour y être couvert et assuré l’on ressort dubitatif, pas rassuré du tout, et l’on est sûr de toute façon que son compte en banque va vers le découvert. Car bien que le quidam, qui nous a reçu aimablement, ait expliqué avec force détails comment cela se passerait en cas de sinistre, puis pour conclure nous ayant fait signer à toute vitesse un contrat illisible, on sort quand même avec un doute. Si j’en ai besoin : vais-je récupérer mon fric ?

Ce n’est pas une vue de l’esprit, malheureusement cela arrive parfois sans crier gare. Tout à coup un énorme cyclone, ou un méchant typhon affublé, par un doux euphémisme, d’un prénom féminin ; des colères de la nature on ne peut pas encore tout prévoir, ni tout maîtriser ; au grand dam de certains imbéciles voulant régir les seules choses qui nous restent de naturelles. On se retrouve alors entouré d’eau au milieu des ruines de son habitation ravagée, en botte, avec juste son slip et un vieux parapluie délabré pour se protéger. Et l’on voit à ce moment là débarquer un énergumène en costard gris, cravaté, venu contrôler l’étendue des dégâts. Pour vérifier, en sondant pierre par pierre, si l’on n’a pas fait exprès de détruire sa maison à coups de marteau où de masse afin d’être indemnisé. Contre toutes apparences, il n’a pas l’air convaincu qu’un typhon féminin puisse faire autant de ravages ! Plutôt si, il le sait, mais pendant qu’il inspecte, contrôle, mesure, tergiverse, pointille, ergote, l’argent avancé années après années : prospère. Le seul problème un peu gênant dans cette affaire c’est que l’assureur est seul à toucher les dividendes ; nous, on peut bien attendre en espérant, dans cette hécatombe, ne pas y laisser aussi son slip.

Mais le plus préoccupant encore, ils ont la prétention de vouloir gérer aussi nos retraites. Et quant on connaît leurs façons de faire, il y a de quoi être vraiment inquiet !

Car lorsque tu auras la tête chenue, à l’heure d’un repos amplement mérité, tu aspireras alors à cultiver ton jardin pour y voir enfin pousser des légumes ; à tes yeux et ton palais bien meilleurs que ceux servis à la cantine de ton entreprise. Cependant, on risque de te dire sans barguigner : « Monsieur, vous n’avez pas cotisé suffisamment longtemps pour prétendre à vous lancer dorénavant dans le jardinage, il vous faut donc reprendre le collier, et la chaîne ». Tu auras beau japper à l’ignominie, finalement - avant même de pouvoir profiter de ta retraite en sifflotant guilleret, fier des superbes carottes de ton potager -, fatigué, usé par de trop nombreuses années de dur labeur, tu n’auras droit qu’aux racines des pissenlits d’un petit bout de terre non cultivable dans le coin des pauvres au « Père Lachaise ». Et en fin de compte, les sous versés pendant des années à ces gens là, qui t’auraient assuré une fin de vie à peu près confortable, iront enrichir les spéculateurs sans scrupules d’un quelconque cours boursier.

On pourrait croire à la lecture de ce récit à une hypothèse hasardeuse de ma part. Il n’en est rien, cela a déjà commencé. Effectivement, si l’on se souvient, une caisse de retraite des cadres ayant fondu à moitié les plombs pour avoir apparemment mal traficoté dans les bourses, un ancien Premier ministre de la République - entre parenthèses très turco-bourbonien ( pour être plus précis, un ami de trente ans, pendant un temps le père spirituel du fac simili de Napoléon, comme quoi l’atavisme n’est pas que génétique !) - n’a pas trouvé mieux, pour régler ces erreurs de gestion, d’augmenter la durée minimum légale du temps de cotisation. A mon avis, sans exagérer, nous sommes très proches de la concussion, voire peut-être pas loin de l’escroquerie !

A suivre…

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