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Le conflit salarial s’enlise au Carrefour de Port-de-Bouc
Publie le jeudi 7 avril 2005 par Open-Publishing
de Luc Leroux
Au dixième jour de grève, des salariés de l’hypermarché Carrefour, à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), maintenaient, mercredi 6 avril, un piquet de grève sur le parking. Le conflit a débuté le 25 mars, à l’occasion d’une journée d’action "contre la baisse du pouvoir d’achat", lancée au niveau national par la CGT et la CFDT, opposées à un accord d’entreprise, signé quatre jours plus tôt, par deux autres syndicats. Sur la base de revendications locales, la grève s’est prolongée à Port-de-Bouc et a pris un tour radical. Environ 60 des 170 salariés ont cessé le travail, selon la CGT.
La direction parle de "35 à 40 grévistes".
Une médiation, confiée par le préfet à l’inspection du travail, n’a pas permis de rapprocher les points de vue. La tension s’est même accrue avec l’intervention des CRS, lundi 4 avril, pour accompagner des camions de livraison. A la demande de la direction, le juge des référés du tribunal d’Aix-en-Provence avait, le 31 mars, ordonné le libre accès et enjoint aux grévistes de lever tout barrage, sous astreinte de 800 euros par infraction.
"700 EUROS PAR MOIS"
Les salariés revendiquent l’octroi de tickets restaurant, comme cela se pratique dans la moitié des Carrefour. Evoquant les résultats déficitaires du magasin, la direction propose que cette question soit débattue lors d’un prochain comité d’entreprise, "dans des conditions normales". Parmi les revendications, figure également le versement d’une prime d’intéressement 2004 qui n’a pas été attribuée en raison des médiocres résultats du magasin et du groupe.
Les questions salariales ont d’autant plus d’acuité que de nombreux employés travaillent à temps partiel. A ce sujet, la direction s’est engagée à anticiper d’un mois la revalorisation d’une heure de contrats de vingt-huit heures hebdomadaires. "Il y a ici des gens qui gagnent 700 euros par mois, indique Claude Montoya, déléguée CGT du magasin mais également au niveau du groupe. Dans la grande distribution, la précarité, on connaît." En ce qui concerne les journées de travail "trop hachées" des caissières, le directeur, Alain Cohen, s’est engagé à "un examen avec les partenaires sociaux, dans un esprit d’équité".
Faute de terrain d’entente, la direction évoque des actes de dégradations : pompes à essence endommagées, clous jetés sur le parking pour gêner les livraisons. De son côté, la CGT de Port-de-Bouc appelle à une manifestation jeudi 7 avril "pour demander une intervention afin d’obtenir de réelles négociations et non pas un simulacre". Dans ce fief de la CGT, les habitants ont été appelés à deux reprises à un rassemblement devant le magasin. A ces occasions, l’hypermarché et la galerie marchande avaient été fermés. Le syndicat invite les clients à boycotter l’hypermarché.