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Le gouvernement veut permettre aux universités de choisir leurs étudiants !
Publie le dimanche 24 septembre 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Le gouvernement veut permettre aux universités de choisir leurs étudiants !
Le droit aux études est attaqué !
Préparons la riposte au sein d’un collectif
Goulard, ministre de l’enseignement supérieur, a décidé de mettre en place un dispositif de « pré-inscription » à l’entrée de l’université. Vers le mois de février/mars, les universités « volontaires » pourront décider de pré-inscrire les « bons » lycéens et pourront refuser de pré-inscrire les « mauvais » qui seront convoqués à un entretien visant à les dissuader de continuer leurs études à l’Université (afin de les orienter vers les formations courtes). Si le lycéen refuse de se soumettre à cette pré-inscription, l’Université pourra refuser de l’inscrire.
Ce dispositif est-il aussi anodin que le prétend le gouvernement ? Certainement pas. Bien qu’« optionnel », toutes les universités le mettront en place et se feront concurrence pour « capter » les meilleurs lycéens. Cette concurrence aboutira à une hiérarchisation accrue des Universités. En effet, les facs les plus « côtées » inscriront les « bons » lycéens et auront beau jeu d’arguer du manque de place pour refouler les « mauvais » lycéens de son secteur géographique vers d’autres facs. Certaines facs seront ainsi transformées en universités « poubelles », qui délivreront des licences dévalorisées qui ne permettront pas la poursuite des études au niveau master.
Une mesure qui s’inscrit dans le processus de capitalisation de l’Université
Il faut comprendre d’où vient cette mesure et ce qu’elle prépare, bref comprendre le processus régressif en cours : la capitalisation de l’université, c’est-à-dire la soumission et la restructuration de l’université en fonction des intérêts patronaux. Il s’agit de conditionner le droit et le contenu des études à sa rentabilité économique pour le patronat.
Immédiatement après son recul sur le CPE, le gouvernement est reparti à l’offensive avec le lancement d’une commission « Université / Emploi » chargée de préparer les prochaines attaques contre les acquis des étudiants. Le rapport d’étape de cette commission s’appuie sur le taux d’échec des étudiants à l’université et sur le chômage de masse, afin de plaider pour une réorientation d’une partie des étudiants vers les filières courtes ou directement vers le marché du travail. Avec toujours l’hypocrisie d’enrober cela d’un discours « humaniste » en évitant soigneusement le mot qui fâche : sélection.
Dans le même sens, la Conférence des Présidents d’Université (CPU) plaide depuis 2005 pour la mise en place de la sélection (rebaptisée « orientation dirigée ») à l’entrée du master. Cette mesure serait tout à fait dans l’esprit de la réforme LMD qui est la traduction française du processus de Bologne (1999), qui vise à faire de la licence un diplôme terminal, local, individualisé et professionnalisé pour la masse des étudiants. Déjà aujourd’hui, le gouvernement a mis en place un obstacle financier à la poursuite des études en master (dont les frais d’inscription ont augmenté de 50% entre 2003 et 2006 contre 15% au niveau licence).
Bref, l’Appareil d’Etat est aujourd’hui mobilisé pour s’attaquer au droit fondamental des étudiants de poursuivre les études de leur choix, au nom bien sur de l’intérêt des étudiants ... alors qu’il s’agit en fait des intérêts patronaux. Notre intérêt collectif est d’obtenir un diplôme national de qualité nous permettant d’acquérir des connaissances solides et reconnus dans les conventions collectives, et non des « compétences » individualisées répondant aux besoins à court terme du patronat.
Organisons nous au sein de collectifs unitaires pour affronter le gouvernement !
Alors que la direction de l’UNEF, par la bouche de son président Bruno Julliard, a d’emblée capitulé en affirmant « s’il n’y a pas de moyens pour accompagner cette mesure, ça ne servira à rien » (mais cette mesure doit être combattue indépendamment de la question des moyens !), tous les étudiants, syndiqués et non syndiqués, doivent s’auto-organiser au plus vite, au sein de collectifs unitaires, pour mettre en échec le gouvernement comme nous avons su le faire avec le CPE. En s’appuyant sur l’expérience de ces collectifs, nous espérons qu’il sera possible d’aller vers la construction d’une organisation nationale étudiante dont ces collectifs seront l’embryon.
Messages
1. > Le gouvernement veut permettre aux universités de choisir leurs étudiants !, 24 septembre 2006, 23:56
Putain, que c’est écoeurant !!! Quand je pense que des lycéens moyens se révèlent bons voire très bons à la fac. Ce qui se trame, la privatisation de l’université, est un coup supplémentaire donné en direction des jeunes issus des milieux modestes.
Le libéralisme à tout prix est une erreur fondamentale, très grave, qui va coûter très très cher à tout le monde. Il est inconcevable que moins de la moitié des citoyens du monde veuille emmener de force la majorité vers un système qui est voué à l’échec, parce qu’il fait et fera beaucoup plus de pauvres, de miséreux et de morts, que n’en n’a jamais fait le socialisme ou le communisme.
TOUT LE MONDE A DROIT AU BONHEUR, A LA SANTE, A L’EDUCATION, A LA PROTECTION !
Demandez, EXIGEZ-LE.........POUR VOUS ET VOS ENFANTS !!!
1. > Le gouvernement veut permettre aux universités de choisir leurs étudiants !, 25 septembre 2006, 17:55
La direction de l’UNEF refuse ce dispositif de Goulard et la sélection à l’université. Vos propos sont mensongers !!! Relisez les déclarations de l’UNEF avant d’affirmer quelque chose !!!!!!!!