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Le leader de la LCR se refuse à durer aussi longtemps que Laguiller
Publie le samedi 28 août 2004 par Open-PublishingBesancenot, communiste individualiste
de Christophe FORCARI
Derrière les discours offensifs, les états d’âme pointent. Si, lors de l’ouverture de l’université d’été de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) à Port-Leucate (Aude), Alain Krivine a prédit, jeudi, une rentrée chaude pour le gouvernement, Olivier Besancenot, l’autre porte-parole de la LCR, fait part de son spleen. Dans un entretien publié par la revue radicale Contretemps datée de septembre, l’ex-candidat de la LCR à la présidentielle explique qu’il n’entend pas jouer les révolutionnaires professionnels à perpétuité. La figure de proue de la LCR revendique le droit à l’individualisme. Un petit virage libertaire.
Affaire de génération, Olivier Besancenot estime que « la question de l’individualisme représente deux défis pour un révolutionnaire : réhabiliter l’individu au sein du mouvement révolutionnaire et auprès des révolutionnaires, et, en même temps, dans son intervention quotidienne, réhabiliter la question collective auprès des jeunes. Notre projet d’émancipation sociale vise l’émancipation individuelle au final. » Logique avec lui-même, il exclut que la Ligue fasse avec lui ce que Lutte ouvrière (LO) a fait avec Arlette Laguiller. « Je ne veux même pas imaginer que je puisse être le porte-parole de la LCR pendant les trente prochaines années. Je sais que je ne le ferai pas, c’est exclu. Porter une parole collective ou incarner un rôle de représentation publique, c’est se faire violence, c’est une souffrance », poursuit Olivier Besancenot, pour qui « ce discours sur la question individuelle est parfaitement en phase avec ce qu’est devenue la Ligue. Elle doit d’ailleurs continuer de s’adapter à cette nouvelle donne ».
Aux antipodes de cette conception de l’engagement, Arlette Laguiller, qui incarne le visage de LO depuis trente ans, affirme que sa vie politique et sa vie militante « sont en parfaite harmonie avec [ses] choix personnels » : « Je pense qu’on ne peut pas militer trente ou quarante ans comme c’est mon cas en étant malheureux. » Dans son intervention prévue vendredi soir à Port-Leucate, Besancenot devrait à nouveau aborder ce sujet. Alain Krivine abonde dans le sens de son jeune poulain. « De toute façon, dit-il, nous n’avons jamais pratiqué le socialisme de caserne. »