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Le nucléaire à la recherche d’un nouveau site de stockage

Publie le jeudi 29 janvier 2004 par Open-Publishing

Le nucléaire à la recherche d’un nouveau site pour y stocker de nouveaux types de déchets radioactifs

Passée quasi-inaperçue, l’annonce est pourtant de taille.
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) s’apprête
à lancer des investigations dans le but de trouver une région destinée à
recevoir de nouvelles catégories de déchets nucléaires ! L’information ne
peut, certes, que surprendre tant l’énergie nucléaire persiste à être
présentée comme "propre", et tant les "poubelles nucléaires" -ainsi nommées
par une grande partie de la population- s’accumulent déjà sur le territoire
national.

C’est le site de La Hague (Normandie) qui reçut les premiers déchets de la
filière nucléaire ; déchets dits "à vie courte" dont la toxicité s’étend
néanmoins sur plusieurs siècles. La Hague saturée, c’est la Champagne qui, à
Soulaines, se vit alors concernée pour stocker ce même type de déchets. Mais
d’autres catégories, à toxicité et à durée de vie sans commune mesure, étant
également générées par les centrales nucléaires et sans solution sérieuse,
les pouvoirs publics envisagent simplement de s’en débarrasser en les
enfouissant sous terre, à Bure en Lorraine-Champagne. De plus, les plus
vieilles centrales arrivant en fin de vie, les décideurs se sont vus
confrontés à de nouveaux déchets radioactifs, ceux issus du démantèlement de
ces installations. Et c’est ainsi, qu’à nouveau, un site fut mis en activité
l’an dernier à Morvilliers, encore en Champagne.

Or, malgré tous ces multiples déchets que découvre le public, il en est
toujours d’autres. Il s’agit aujourd’hui, d’une part de déchets graphites et
d’autre part de déchets radifères (liés au radium). Il fut en effet une
époque où le radium fut mis à toute les sauces (ajouté par exemple à l’eau
de boisson et aux aliments pour bétail, ou encore utilisé dans des milliers
de paratonnerres) avant que l’on prenne conscience de sa toxicité. Quant au
graphite radioactif il provient, lui, des premières centrales nucléaires
françaises, avant que l’on abandonne cette technique au profit des centrales
américaines à eau sous pression.

Tous ces encombrants déchets représentent au bas mot plus de 110 000 m3 et
si leur toxicité est dite faible, par contre leur durée de vie est qualifiée
de "longue". De plus, et comme pour les autres, n’ayant pas trouvé de
solution satisfaisante à ces déchets les pouvoirs publics se proposent
d’attendre leur décroissance radioactive en les stockant cette fois-ci non
plus en surface ou en profondeur, mais en "sub-surface". Reste la question
sur toutes les lèvres : quelle région va bien hériter de ce lourd fardeau ?
Réponse peu rassurante de la direction de l’Andra qui annonce qu’une telle
décharge peut, géologiquement, être construite "n’importe où" puisque la
technique la plus couramment retenue consiste à creuser des galeries à flanc
de colline. Ce à quoi un journaliste répondit de manière fort pertinente :
"cela annonce de nouvelles campagnes se sensibilisation des populations
riveraines. Un travail au long cours et à l’issue toujours incertaine"...
surtout si les populations riveraines de La Hague, de Soulaines, de Bure,
s’en venaient à témoigner des méthodes invraisemblables employées chez elles
pour faire accepter ces poisons mortels...

Contacts Presse : Michel Marie 03 25 04 91 41
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