Accueil > Le proxénétisme de Mohamed VI

Le résident britannique Binyam Mohamed a été libéré du camp de Guantánamo au mois de mars 2009, et il a été autorisé à rentrer au Royaume-Uni. Sa famille, ses avocats et des militants de la défense des droits humains, notamment des membres d’Amnesty International, ont largement mené campagne pour obtenir sa libération. Binyam Mohamed, qui est de nationalité éthiopienne, dit avoir été torturé et soumis à d’autres formes de mauvais traitements pendant sa détention qui a duré au total plus de six ans. Son état de santé s’est gravement détérioré au cours de cette période. Binyam Mohamed a été arrêté au Pakistan en avril 2002, et jeté dans un jet privé. Direction : Rabat. Il a ensuite été sauvagement torturé (du genre entailles au couteau sur le pénis selon le texte de la plainte) par les services marocains pendant 18 mois avant d’être remis dans un avion pour Guantanamo en 2004. Il a été maintenu en détention pendant plus de six ans, d’abord dans des lieux de détention secrets au Pakistan, au Maroc et en Afghanistan, puis, à partir de septembre 2004, à Guantánamo. Il n’a jamais été jugé.
Il a déclaré avoir été torturé et soumis à d’autres mauvais traitements de manière répétée au cours de sa détention, et ses allégations sont plausibles. Des informations récentes et dignes de foi indiquent que le service de renseignement et des organes de sécurité du Royaume-Uni pourraient avoir été complices de ces tortures et mauvais traitements.
Le 30 mai dernier, trois victimes de cette guerre sans merci ont porté plainte contre une filiale de Boeing, Jeppesen Dataplan Inc. Ils l’accusent d’avoir servi de prestataire à la CIA lorsque celle-ci transportait par avion privé des terroristes présumés, capturés illégalement et acheminés vers d’obscures destinations pour y être interrogés sous la torture. Ces trois hommes sont : Mohamed Binyam, Abou Elkassim Britel et Ahmed Agiza.
A cause de cette histoire, Londres est dans l’embarras. Le Maroc devrait l’être encore plus, mais c’est pas le cas, car le régime marocain est anti-démocrate et il est prêt à tout pour gagner les faveurs des puissances occidentales qui étaient, jusqu’à maintenant, le seul garant de sa perennité. Le roi Mohamed VI est capable de prostituer tout le Maroc pour plaire les EEUU et la France et rester sur son trône.
Les rapports accablants d’Amnesty Internaional, Human Right Watch, la Commission ad-hoc du Parlement Européen, le Conseil des Deroits de l’homme de Genève, etc. ont été clairs au sujet de la torture comme pratique banalisée au Maroc sous le régime de Mohamed VI, mais de là à pratiquer la sous-traitance pour faire ce que les tortionnaires américains anglais ne peuvent pas faire sur leur territoire c’est grotesque et infame ! Mais c’est aussi la preuve qu’au royaume des ténèbres du Maroc rien n’a changé. Qui n’a pas entendu, au moins une fois, que le Maroc a changé avec l’avènement de Mohamed VI ? Que le Maroc a fait "progrès substantielles" en matière de démocratie et libertés fondamentales ? Devinez la source de ces mensonges : Les états occidentaux pour qui les services marocains sont infinis. N’est-ce pas le Maroc qui s’est hérigé, lors de la guerre froide, comme rempart contre le communisme à travers l’élimination de toutes les forces progressistes au Maroc, clôturé par l’assassinat de Mehdi Ben Barka ? Qui n’a pas entendu parler d’un "Maroc, bastion contre l’intégrisme et l’islamisme ?" En tout cas, c’est l’une des recettes que l’on essaie de vendre avec l’entreé d’Obama dans la Maison Blanche. Ce n’est pas le Maroc qui, selon le journal Le Monde Diplomatique, est devenu le gendarme de l’Europe en Afrique pour quelques visas et un poignet de contrats pour le travail agricole en France et en Espagne et un traitement des plus inhumains reservé aux candidats de l’immigration clandestine ?? Le Maroc est aussi le seul pays qui a demandé d’héberger le contingent américain Afrikom, alors que tous les autres pays de la région ont réfusé. C’est le pays de M-6 qui vient de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran sous le faux prétexte de craindre l’expansionisme chiite, tout en oubliant l’expansionisme marocain qui l’a pousée à faire la guerre à l’Algérie en 1963 et au peuple sahraoui en 1975.
Le royaume chérifien est un régime féodal, loin d’être un état de droit et l’histoire des prisons secrètes de la CIA est une autre preuve de la pourriture qui sévit dans le système de gouvernance marocain.
Le Maroc aurait mieux fait d’y réfléchir avant de se faire embarquer dans une entrerpise qui a mis le roi Mohamed VI dans des beaux draps, parce que l’histoire des prisons secrètes n’est que l’arbre qui cache la forêt. La prison de Guantanamo était médiatisée, ce qui n’a pas empêché d’enfreindre la Convention de Genève et de torturer les prisonniers. Le dévoilement et l’entrée dans les détails de ces prisons fera la lumière sur des pratiques atroces commises par la police marocaine aux citoyens innocents comme Mohamed Binyam dont le pénis a été taillé à l’aide d’un scalpel. C’est la honte pour les pays qui parlent de démocratie et du respect des droits de l’homme. Les tortionnaires marocains et leur collègues des services secrets britanniques et étasuniens doivent être traduits en justice, les dirigents impliqués doivent demander des excuses aux victimes et les indémniser.
Dans le contexte des histoires des prisons secrètes, le Professeur Carlos Ruiz Miguel, de l’Université de Saint-Jacques de Compostèle, sous le titre de "USA-Maroc : Fin du programme "Sahara en échange de torture ?" a mis le point sur les répercussions du feuilleton des prisons secrètes sur le conflit du Sahara Occidental. Voici un extrait :
"Guantanamo avait ses limites, ce qui explique pourquoi les "vols de la CIA" vers des pays qui n’avaient pas de limites au moment de torturer. L’un d’eux est le Maroc. Mais ces pays demandaient quelque chose en échange. Maintenant, il semble que le président Obama a mis fin a ces sous-traitements. Les vols de la CIA transportait certains détenus de Guantanamo vers des pays où il n’y avait pas de "problème" pour appliquer des "techniques d’interrogatoire" qui étaient interdites, même à Guantanamo. Mais, bien sûr, ce "travail" n’était pas gratuit. Parmi les destinations de ces vols il y a le Maroc et Kosovo, selon le Nouvel Observateur. Cela explique pourquoi Bush a insisté à reconnaître l’indépendance du Kosovo, le quatrième pays le plus corrupte après le Cambodge, le Cameroun et l’Albanie, selon Transparency Internaional, décision clairement illégale qui attend le verdict du Tribunal Internaional de Justice. En ce qui concerne le Maroc, le prix des tortures semble avoir été le soutien de Bush au Maroc dans l’affaire du Sahara Occidental, ce qui explique pourquoi le même président a soutenu le "Plan Baker" en 2003 pour se contredire plus tard en soutenant la dénommée proposition d’autonomie présentée par le Maroc en avril 2007".
Messages
1. Le proxénétisme de Mohamed VI, 28 mars 2009, 03:43, par jean
je pense que ce n’est pas un algérien qui va nous apprendre la démocratie, il suffie de voir la mascarade du 3ème mondat de bouteflika, ou même le coup d’état de 1991 sur les élections, mais aussi l’intérdiction de maniféster dans la rue .
Déclaration de la LADDH
Le Ministère de l’intérieur interdit toute manifestation publique pour la LADDH
La situation que vit l’Algérie sur le plan des droits de l’Homme, qui subissent une agression tous azimuts et sont en état de légitime défense, reste toujours alarmante.
Les atteintes aux droits et aux libertés se sont brutalement aggravées.
C’est un véritable crépuscule des libertés que l’on semble à bien des égards assister. Comment faire respecter les droits humains qui sont l’un des rares lieux privilégiés de rencontre des Algériens de tous bords, l’ultime valeur à défendre, dans un pays où ils sont bafoués avec une régularité et un machiavélisme peu ordinaire par un pouvoir qui a réalisé l’encadrement policier de la population, la délation généralisée, les répressions des contestataires ? Chaque jour, nous assistons à de nouvelles arrestations, à de nouveaux procès, à de nouvelles condamnations injustifiées, à l’encontre des militants politiques et des droits de l’Homme, des syndicalistes, des journalistes, des jeunes manifestants.
Les droits de l’Homme constituent un dossier d’accusation que peuvent dresser contre le pouvoir, tous ceux qui dans notre pays créent, produisent, étudient.
La LADDH exprime sa profonde émotion, sa consternation, son indignation, élève une protestation solennelle et adresse une mise en garde au pouvoir, devant la discrimination opérée à son encontre par le ministre de l’intérieur qui lui a interdit sans le lui signifier par écrit toute manifestation publique, sous prétexte de non-conformité à la loi.
Elle fait face à la répression en cours par la parole libre qui témoigne, pour empêcher le pouvoir de tout contrôler et de tout régenter. Les militants savent qu’il y aura comme par le passé bien des tempêtes à traverser, bien des tumultes à affronter, bien des chausses trappes à éviter, pour défendre les droits humains dans un pays de non droit.
Jamais la volonté de la LADDH n’a été plus claire, plus déterminée que maintenant pour faire face aux diverses formes d’oppression Etatiques qui s’exercent au détriment du droit et présentent un sérieux danger pour la liberté. L’asservissement de la vie associative est devenue la règle.
L’administration a tenté d’étouffer ou de réduire à l’inefficacité le mouvement associatif autonome, pour le remplacer par des interlocuteurs dociles, des Baudruches flasques et sans contenu.
Une ligue des droits de Homme ne mérite ce nom que si elle est libre, indépendante, souveraine dans ses orientations et ses décisions, car la dépendance exclut la liberté d’action et prône la langue de bois. L’actualité politique nous rappelle que les droits de l’Homme ne se donnent pas, mais se gagnent et se méritent, qu’il faut toujours se battre pour les promouvoir, les consolider, les élargir.
La seule alternative qui nous est laissée est de mobiliser l’opinion nationale et internationale. La répression qui est un cauchemar au quotidien fait naître par réflexe naturel la solidarité.
La LADDH demande aux partis politiques, au mouvement associatif, aux syndicats, à la presse , à la jeunesse, de rompre le silence, pour condamner un pouvoir qui exclut qu’on lui oppose quelque droit que se soit, même son propre droit.
Elle fera connaître au monde entier et particulièrement aux ONG internationales des droits de l’Homme, à la presse internationale, la réalité qui découle de la surdité et de la cécité d’un pouvoir qui accule l’Algérie à redevenir celle de la pensée unique.
Alger le 02-03-05
Maître Ali Yahia Abdennour
Président de la LADDH