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Le quotidien d’un chômeur à Pôle-Emploi
Publie le jeudi 6 mai 2010 par Open-Publishing4 commentaires
Monsieur FLECKINGER Daniel
à Pôle-Emploi Site de GAILLAC
10 et 12 rue Hyppolite Rigal
81600 GAILLAC
à Direction Régionale ASSEDIC
rue Marco Polo
31670 LABEGE
et LRAR à Monsieur Eric WOERTH
Ministre du Travail
127 rue de Grenelle
75007 PARIS
Objet : modeste cri d’une personne socialement vulnérable parmi bien d’autres, et dans l’espoir d’un traitement plus humain et d’un meilleur respect de la dignité des chômeurs longue durée.
Mesdames et Messieurs les Chefs de Services, les Directeurs
Régionaux, les Directeurs de Cabinets, Monsieur le Ministre du Travail,
Je reviens d’une visite spontanée (malgré le coût des 29km
aller et 29km retour avec mon véhicule !) à mon agence Pôle-Emploi de Gaillac (Tarn), et suis effondré une fois de plus, une fois de trop, de ce que j’y ai appris.
Voulant hier, 03 Mai, vérifier par le site internet « Pôle-Emploi.fr » que mon actualisation du 1er Mai avait bien été prise en compte, j’ai vu ma
tentative d’accéder à mon dossier refusée. La mention « votre situation ne vous permet
pas d’accéder à ce service » m’a vivement inquiété.
J’avais déjà rencontré un tel échec, en Mars dernier, qui s’était
avéré cacher une radiation abusive de la part de vos services : radiation d’office de 6
mois alors que j’étais en « Arrêt de Travail » de quinze jours pour cause d’hospitalisation,
et que j’avais fourni bien sûr en temps utile les documents nécessaires !
J’avais dû découvrir fortuitement votre décision de radiation, aucune information ne m’ayant été adressée par vos services, 3 semaines après. C’est au moment où je m’apprêtais à utiliser les 150 €uros mensuels de mon ASS que j’avais compris que la situation n’était pas correcte. J’avais de plus appris à ce moment-là que ma déclaration de fin d’« Arrêt de Travail » effectuée le 16 Mars sur le site internet n’avait pas été prise en compte ! J’avais dû alors, le 31 Mars, faire 58 km pour aller à Gaillac, sur les conseils du 3949, et insister lourdement auprès de l’Agent d’accueil pour pouvoir déposer une demande de recours amiable auprès de la Direction d’Agence demandant à être rétabli rétroactivement dans mes 5€ quotidiens à compter du 16
Mars, date de fin de mon « Arrêt de Travail ». Ceci me sera accordé trois semaines plus
tard, il y a maintenant un mois à peine !
Vous me direz : « que d’efforts et que de temps perdu pour
quelques malheureux €uros ! »
Oui, effectivement ! Mais vous oubliez sans doute, Mesdames et
Messieurs, les conditions d’existence des personnes qui sont dans l’obligation de faire
appel à vos services ! Se présenter à Pôle-Emploi, et s’y « mettre à nu », formuler les
difficultés rencontrées, et y trouver les aides adéquates n’a rien de facile, et ne croyez
surtout pas que de tels entretiens soient aussi féeriques que des tours de manège !
J’ai une bonne expérience de l’aide aux personnes en
difficultés, car il se trouve que ce fut mon métier ! J’utilise le passé, tant je suis humilié et
« brisé » par les épreuves traversées depuis une dizaine d’années.
Educateur Spécialisé, essentiellement dans ce qui était alors
les Instituts de Rééducation (aujourd’hui I.T.E.P.), j’ai été cassé par une direction de
l’A.S.E.I. qui a usé des méthodes du harcèlement moral et de conduites abusives à mon
égard dans le seul but de m’éliminer -j’étais alors représentant du personnel, élu au
CHSCT et délégué syndical- : l’Arrêt 20030201 du 14.03.2003 de la Quatrième Chambre
de la Cour d’Appel de Toulouse en a reconnu souverainement les faits.
La Médecine du Travail me déclarera « inapte définitivement »
« avec danger immédiat de maintien au poste » dans cette institution, tant le rouleau
compresseur était menaçant pour ma santé !
Malheureusement, depuis mon licenciement prononcé par
l’Inspection du Travail du Tarn-et-Garonne en 2002, toutes mes tentatives -et elles ont été plus que nombreuses- ont été négatives. Mon ex-employeur (à l’époque environ
3.500 salariés) ayant une position leader sur le secteur médico-social m’a, de fait, barré
tout emploi similaire chez ses organismes confrères. Inutile, pourtant de vous rappeler,
Monsieur le Ministre du Travail, que toute « liste noire de salariés à ne pas embaucher »
tombe sous le coup de la loi !.
Tous les agents de l’ex-ANPE de Gaillac, devenue Pôle-Emploi,
pourraient, je crois, témoigner de mes très bonnes dispositions, de mes nombreuses
démarches, et de mon ouverture à toute éventuelle réorientation professionnelle.
J’ai fait trois bilans de compétences (ou assimilés) en 6 ans ! Je
pourrais d’ailleurs donner un avis éclairé, et peut-être éclairant, sur le sérieux de
certains organismes, et le système « pompe à fric » de certains autres !!
L’un de ces temps de recherche approfondie (sous-traitée à des
privés par l’ANPE ou Pôle-Emploi) a débouché, pour mon malheur (je peux le dire
rétrospectivement), sur une réorientation dans le Monitorat d’Auto-Ecole avec formation,
prétendument prise en charge par différents organismes.
En fait, au final, j’ai dû me lancer dans les sélections, puis dans
les deux étapes de la formation BEPECASER, moyennant 4.000,00€ de frais de scolarité,
et des milliers de km pour me rendre pendant 9 mois sur les lieux de la formation !
Et, une fois tout ceci amorcé, j’ai appris que je ne pouvais plus
bénéficier d’aucune aide, d’aucun secours financier, toutes les enveloppes ayant été
épuisées, ou n’étant pas renouvelées !
Cette formation m’a coûté tout compris près de 10.000,00
€uros, pour ne déboucher sur rien. Ayant réussi très honorablement 4 des 5 épreuves,
mais éliminé à la 5ème, j’aurais dû reprendre la formation dans la totalité, moyennant, à
nouveau, 10.000,00 €uros...
Pôle-Emploi, cette fois-ci, ne m’a pas incité à renouveler !
Pendant cette année noire 2007-2008, j’ai vidé les réserves
financières qui me restaient de mes 20 ans de salariat honnête !
Merci les prestataires de services de Pôle-Emploi ! Merci
l’accompagnement !
Depuis l’été 2008, mes recherches ont été continues, mes
démarches assidues, ma volonté totale..., mais malgré quelques rares directions
d’établissements qui ont accepté de me recevoir, rien, plus rien à l’horizon ! Et même
plus de réponses à mes derniers courriers !
En Mars 2005, mes droits ASSEDIC A.R.E. se sont éteints, et j’ai
basculé en Allocation Spécifique de Solidarité, dans un premier temps évaluée à 14€
quotidiens.
Je gardais espoir de rebondir, et de retrouver une fierté sociale,
par le retour à un travail salarié digne de ce nom, c’est à dire conforme à ce que j’aurais
dû continuer à connaître si une direction malveillante, et malhonnête, n’avait mis un
terme à ma carrière - à défaut de réussir à mettre un terme à ma vie !-.
Il se trouve que j’ai mis en bail des biens m’appartenant, pour
pouvoir continuer à vivre sans faire la manche ! Mais étant chômeur, je n’ai pu bénéficier
d’aucun prêt bancaire, et ai dû emprunter, auprès d’amis, pour faire les rénovations
nécessaires à la location. Je ne peux donc pas déduire de mes revenus fonciers les
charges de ces emprunts !
Mais cette réalité, Pôle-Emploi ne la prend pas en compte et a
réduit à moins de 5 €uros par jour le montant de mon A.S.S. en Septembre 2009.
Là aussi, j’ai fait le maximum pour « faire avec », « aucun
recours n’étant envisageable ! » m’a-t-on dit alors !
Tantôt j’ai espoir, tantôt je désespère devant la réalité de ma
situation ! Et pourtant, je ne suis pas le chômeur le plus en difficultés : je suis
propriétaire, j’ai encore une voiture, et je suis très entouré. Mais je sais que je suis
vulnérable, et que je peux être exposé à des coups durs.
ET EN PLUS, AUJOURD’HUI, j’apprends au guichet de Pôle-Emploi de Gaillac que VOUS avez encore RÉDUIT le montant de mon A.S.S. à DEUX
€uros, cette fois-ci ! Savez-vous seulement ce que 2 €uros quotidiens permettent
d’acheter ? Ceci est humiliant !
Et comment se fait-il que je prenne connaissance de cette
décision de façon fortuite, trois semaines après, sans avoir eu communication écrite de
la notification, pièce administrative pourtant obligatoire, et souvent indispensable -par
exemple réclamée par la CPAM pour l’établissement des Indemnités Journalières- ?
QUE VOULEZ-VOUS en agissant ainsi ? Je ne vais pas faire du
chantage au suicide, mais franchement FAIRE DISPARAîTRE UN CHÔMEUR LONGUE
DURÉE, DE PLUS DE 50 ANS, est-ce VOTRE RÊVE ? Ou pire, est-ce VOTRE INTENTION ?
Visiblement, je n’ai plus à attendre d’aide de votre part.
Mais je souhaite TEMOIGNER, au delà de mon cas personnel.
Les moyens informatiques et téléphoniques (site internet,
3949, ou boîtes vocale ou mail des Agents-référents) que vous nous imposez maintenant
sont de véritables pièges, car sous prétexte de surcharge des systèmes ceux-ci sont
fréquemment non-joignables ou saturés. Et quand, par chance, les connexions sont
établies et que l’on croit pouvoir procéder en toute sécurité à une déclaration, ou à une
démarche, celle-ci s’avère, après coup, ne pas avoir été traitée ou avoir été « égarée » ;
c’est ce qui c’est passé pour moi en Mars 2010 avec ma déclaration de fin de congés maladie.
De plus vous feignez d’ignorer le caractère particulièrement
insidieux et délétère de tous les enchaînements des petits évènements, obstacles,
soucis administratifs ou financiers, même mineurs, qui par leurs possibles incidences
rendent la vie des chômeurs particulièrement difficile, et les mettent sans cesse en
tension.
Notre vécu, jour après jour, malheureusement année après
année, révèle l’inhumanité cynique et barbare de vos pratiques, et il n’est pas
étonnant que même TF1 doive décrire le malaise des personnels de Pôle-Emploi qui s’y
sentent très mal, à faire ainsi le « sale boulot » que vous leur imposez.
J’ai la chance d’avoir été longtemps du bon côté de la barrière,
et de trouver encore la force de répondre, mais comment pensez-vous que puissent
réagir des personnes affaiblies, fragilisées par les épreuves, démunies sur le plan des
moyens, ou submergées par la pressante question de nourrir leurs enfants ?
Y pensez-vous en traitant de manière purement comptable les
dossiers des hommes et des femmes qui s’en remettent à vous ?
Mesdames et Messieurs, Monsieur le Ministre du Travail, je ne
suis pas certain d’avoir envie de vous présenter l’expression de mon profond respect,
mais je voudrais plutôt vous assurer de mon profond dégoût face à ce que vous
participez à faire du service public de l’Emploi !
Dans l’attente, merci de votre nécessaire et indispensable attention,
FLECKINGER Daniel
Messages
1. Le quotidien d’un chômeur à Pôle-Emploi, 6 mai 2010, 11:59, par JBL
J’ai bien peur que vous ne receviez aucune réponse de leur part.
Daniel, aujourd’hui, Sandrine, hier.
La machine à broyer les humains est en route.
Je suis dans le même état que vous : fin de droits depuis septembre 2008 !
50 ans, mariée à un retraité qui perçoit 1600 € de retraite par mois.
2 enfants encore à charge, l’aîné enchaîne des CDD depuis 1 ans, le plus jeune est en crise. Et moi, je ne perçois plus rien, plus rien de personne. Je me sens plus qu’humiliée ; Écrasée, niée, reniée, et dans l’anti chambre de la mort.
Personne ne s’occupe de moi chez Paul, car je ne suis pas prioritaire (je ne leur coûte pas d’argent, alors). Ma vie ne tient qu’à un fils cependant je ne mourais pas par leur volonté. Mais, l’envie n’est plus là depuis longtemps. C’est dur de n’être plus rien, plus personne et surtout de ne plus servir à rien. Je suis en sursis, chaque jour je cherche une bonne raison de me lever. Et puis, je me lève tout de même, mais sans plus grande conviction. Chaque jour est une torture et tout les jours j’ai envie de tout laisser tomber. De me laisser couler. De ne plus rien payer, car une fois tout payer il nous reste quoi, 250, 300 € pour manger, se déplacer... Perso, si la résistance s’organisait dans ce pays, n’ayant plus rien à perdre, je me lèverais et entrerais en résistance.
LES GRANDS NE SONT GRANDS QUE PARCE QUE NOUS SOMMES A GENOUX ! et SI SARKO, LE NAIN, EST GRAND (sic) C’EST PARCE QUE NOUS SOMMES ALLONGÉS A PLAT VENTRE DE N’ËTRE PLUS RIEN, LAMINÉS ! A JAMAIS ?
1. Le quotidien d’un chômeur à Pôle-Emploi, 6 mai 2010, 16:01, par alzheimer mais pas tout a fait
Pas le temps de détailler mais le site pole emploi fonctionne mal ,mis à la retraite,age legal,alors que j’ai besoin de travailler,j’ai rame pas mal je viens de trouver qq.heures de nuit ;toute ma vie egalement ds le social et...dehors !ds le social on ne fait pas de sentiments,d’ailleurs je pense que bcp de ces boites fonctionnent d’abord pour elle meme.,suffit d’y travailler pour le voir.
Essayer de chercher du boulot de nuit ds ce secteur,il semble y avoir qq.places..parfois
2. Le quotidien d’un chômeur à Pôle-Emploi, 6 mai 2010, 16:19
le site pôle emploi ce sont des ordinateurs qui répondent et qui radient , c’est tout !
3. Le quotidien d’un chômeur à Pôle-Emploi, 10 mai 2010, 08:08, par patdu49
vous vous plaignez à raison
cela dit vous faites quand même partis des + privilégiers des bénéficiaires de minima-sociaux, ou de sans-droits.
un multi-proprio, qui arrive à atteindre les plafonds de ressources ASS ..
et en témoignage, un foyer fiscal avec une retraite de 1600€ qui entre ..
ok c’est lamentable comme montant de survies
mais des millions de chomeurs, aimeraient en avoir seulement la moitié, voir même des travailleurs pauvres qui n’arrivent pas à ses montants et ont bien moins de "reste à vivre" encore .. une fois loyer payé etc ..
notamment des jeunes de moins de 25 ans, qui ont ZERO€ pour survivre, qui sont à la rue.
notamment des Rsastes, ou les plafonds sont encore bien + bas que l’ASS etc ..