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Le travail

Publie le mercredi 27 janvier 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

de Michel MENGNEAU

« C’est Fourier seul – Marx et Engels l’ont eux-mêmes reconnu – qui a fait voir le premier la différence qualitative qu’il y a entre la société libre et la société non libre, et qui n’a pas eu crainte – alors que Marx l’a eue en partie – de parler d’une société possible dans laquelle le travail deviendrait jeu. Une société dans laquelle le travail – même le travail socialement nécessaire – s’organiserait en accord avec les aspirations libérées, les besoins instinctifs, les inclinations spontanées de l’homme. » (Herbert Marcuse)

Sans aller jusqu’à ce que le travail soit jeu à proprement parler, quoique cette notion soit en elle-même la plus séduisante, on peut concevoir qu’il soit pour chaque individu en accord avec ses aspirations profondes ou ses capacités voulues, ce qui devrait être l’espérance de chacun. En même temps celui-ci devrait être aussi une sorte de monnaie d’échange. Une monnaie différente, alors « monnaie de consommation » (André Gorz) correspondant à la valeur de la fabrication marchande ainsi produite par le travail. Il est évident que cette valeur d’échange ne serrait pas tributaire du marché puisque établie avant qu’elle devienne véritablement une marchandise mise en concurrence.

Comme on le voit on repousse alors la notion de marché hors de la valeur estimable du travail. Cela va sans conteste en opposition au principe capitaliste qui considère le travail comme une variable d’ajustement du capital. Capital tirant ses bénéfices de l’évolution des marchés ou la quantité et la valeur horaire du travail rémunéré seront alors réduit au minimum pour avoir une marge nécessairement plus élevé. En fait, si les matières premières sont incontournables en quantité dans la fabrication, le travail lui sera variable en fonction de la rentabilité voulue de la production.

Donc, dans ce genre de raisonnement, il n’est aucunement mis en avant les aspirations de l’humain, la seul productivité de l’entreprise comptant, on considère alors que le centre de l’existence est celle-ci, par conséquence le travail productif devient l’unique moteur sociétal de l’individu. Conséquence qui aliène l’homme à la rentabilité et ne permet la reconnaissance social quand fonction du travail. D’ailleurs ce n’est plus la qualité de l’œuvre accompli qui compte, mais le rang obtenu dans l’entreprise par la rentabilité apporté au service de son expansion, le meilleur qui aura valorisé le capital de l’actionnariat

On connaît alors les excès de ce principe, esclavagisme moderne, obsession de la rentabilité, formatage de l’individu pour le travail devenu la centralité de l’existence. Centralité dont on connaît les ravages, perte de confiance envers lui-même de l’individu, le stress ou autres symptômes de fatigue intellectuelle et morale, quand cela ne conduit pas à certaines extrémités irréversible. Cause de l’aliénation par le travail que l’on n’aurait pas s’il était jeu

C’est pourquoi il faut sortir de la logique marchande et de la société ne privilégiant que les biens. Une humanité ou les liens seront le moteur des relations humaines ne pourra donc se faire que hors le capitalisme, c’est en redonnant au travail sa véritable quintessence, celle des échanges ce qui conduira nécessairement à moins de travail ou du moins celui-ci sera sorti, de fait, du concept de rentabilité au service du capital, ce n’est que dans ces conditions que l’on redonnera à l’homme sa dignité et sa liberté…

Le slogan, « travailler plus pour gagner plus » que l’on doit à l’un des plus virulents serviteurs du capitalisme est donc une nouvelle aliénation pour servir les intérêts d’une oligarchie. Une opposition forte à ce genre de concept remettra le travail à sa juste valeur !

« Mettre la production au service de l’épanouissement au lieu de mettre ceux-ci au service de la production……, nous avons à nous libérer de la production et pas seulement dans la production. Jean-Marie Vincent »

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • Je pense que c’est la sacro-sainte notion de "travailler pour gagner sa vie" qui doit être mise au placard, le travail devenant alors la part que chacun apporterait à la collectivité, en charge à celle-ci de pourvoir aux besoins de tous. La propriété et l’accumulation ne seraient alors plus d’aucun intérêt, le travail retrouverait sa noblesse dans le plaisir. Vive le jeu, vive la joie.

  • Une piste pratiquable :

    Sortir du capitalisme

    Par Jean Zin le Mardi, 26 janvier 2010, 23:30

    http://jeanzin.fr/index.php?post/2010/01/26/Sortir-du-capitalisme

  • La solution le plus simple qui soit, est de supprimer la possibilité de gagner de l’argent avec la monnaie, c’est-à-dire, d’interdire purement et simplement la spéculation, l’usure, l’intérêt, le crédit sur le crédit. De fait, si nous conservons le salaire (la transformation de l’activité vitale humaine en marchandise), celui-ci ne représentera plus que
     une équivalence
     un contrat
    et le tout discuté, car si l’acheteur (en resterait-il dans ce cas là ?) se verrait confronté au vendeur de "sa force de travail", le vendeur n’a PLUS tant besoin de monnaie qu’auparavant pour vivre, puisque, on le sait, entre 2 et 8% de ce que ce salarié crée produit entre 98 et 92% de l’argent fictif, issu du crédit sur le crédit, l’usure, etc.

    Ensuite c’est de ne produire cet argent QUE selon les besoins de production : l’argent DOIT équivaloir à SA réalisation DANS une production réelle, tangible : une route, un fromage, une école, le temps passé par un médecin à soigner des malades. C’est dans cette seule MESURE que l’argent doit être créé. Et cela ne peut être qu’en un retour à la prérogative de l’État, ou une organisation ad hoc, que de CRÉER cet argent, et non pas aux banques, comme aujourd’hui, par le crédit sur réserve de banque (le crédit sur le crédit sur le crédit sur le crédit : voir un résumé dans "L’argent dette").

    Et, finalement, se pencher sérieusement sur la relation immédiate entre l’angoisse liée à la sexuation et sa satisfaction et l’accaparement monétaire de la vitalité de l’autre ou la propension de combler cette angoisse par l’acquisition morbide, compulsive ou cupide.

    Alors on pourra peut-être s’en sortir, si on en a le temps, car tout pourri à une vitesse démentielle !

  • Mais si on supprime la propriété privée c est l Etat qui va posséder mon outil de travail et ce sera au mieux comme en Allemagne de l Est et au pire comme en Corée du Nord !!!!
    Est ce cela le paradis ?