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Les Etats-Unis à la recherche de l’union sacrée pour faire face à la crise
Publie le jeudi 25 septembre 2008 par Open-Publishing1 commentaire
Les Etats-Unis à la recherche de l’union sacrée pour faire face à la crise
LE MONDE | 25.09.08 | 08h53 • Mis à jour le 25.09.08 | 08h53
Washington, correspondante
ans une atmosphère d’urgence nationale, le président George Bush s’est adressé aux Américains, mercredi 24 septembre, pour les avertir que "l’économie entière est en danger". Il a convié en même temps les chefs de la majorité et de l’opposition, dont les candidats démocrate, Barack Obama, et républicain, John McCain, jeudi à la Maison Blanche pour mettre au point un plan d’action susceptible d’épargner à l’économie américaine une "récession longue et douloureuse". Les deux rivaux de l’élection présidentielle ont publié un communiqué commun et accepté la proposition.
"Sans une action immédiate du Congrès, l’Amérique pourrait plonger dans une panique majeure", a mis en garde M. Bush, dans une allocution retransmise par les chaînes de télévision. M. Bush avait jusqu’à présent évité d’apparaître en première ligne. Selon ses conseillers, il ne voulait pas risquer de renvoyer des signaux alarmistes aux marchés.
Il ne voulait probablement pas non plus insister sur la situation de l’économie alors que les démocrates bénéficient d’un avantage électoral dans ce domaine. Selon les sondages, la crise financière est en train de permettre à M. Obama de creuser l’écart. Le dernier sondage Washington Post/ABC News, publié mercredi, lui donne neuf points d’avance (52 % à 43 %) sur M. McCain.
Les réserves de la Maison Blanche ont été balayées au deuxième jour des auditions au Congrès des deux architectes du plan de "bail out" - renflouage - des banques, le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, et le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke.
"LES AMÉRICAINS SONT FURIEUX"
Comme la veille, il est apparu que les parlementaires, notamment républicains, étaient plus que sceptiques sur le plan de stabilisation de 700 milliards de dollars (476 milliards d’euros) présenté par l’administration, l’intervention la plus massive de l’Etat depuis les années 1930.
Les élus ont indiqué être inondés de coups de téléphone de leurs administrés en colère. "Soyons clairs, a dit le sénateur démocrate Charles Schumer. Les Américains sont furieux."
Dans son intervention à la Maison Blanche, la première de cette nature depuis plus d’un an, M. Bush a été contraint d’expliquer que, bien que son "instinct naturel" de républicain soit de "s’opposer à l’intervention du gouvernement", il avait décidé de ne pas laisser "les actes irresponsables de quelques-uns compromettre la sécurité financière de tous".
Il a décrit en termes très explicites les conséquences potentielles d’une crise qui reste très immatérielle pour la plupart des Américains, même si le sénateur républicain Judd Greg l’a comparée au 11 septembre 2001 et à l’ouragan Katrina : "D’autres banques pourraient faire faillite, la Bourse plonger encore, ce qui réduirait la valeur de votre retraite. Des entreprises fermeraient leurs portes et des millions d’Américains pourraient perdre leur emploi".
La journée a été une succession de rebondissements. Avant le discours de George Bush, John McCain a tenté un nouveau "coup". Comme il l’avait fait avec le choix de Sarah Palin pour son "ticket", ou l’annulation de la première journée de la convention républicaine pour cause de cyclone, il a annoncé qu’il suspendait sa campagne pour retourner au Sénat et tenter d’arracher un compromis sur le plan Paulson.
Cette initiative a été immédiatement décriée par les démocrates, qui y ont vu une "politisation" des négociations sur les modalités du plan, lesquelles d’ailleurs n’étaient pas, selon eux, au point mort comme M. McCain le prétendait.
HENRY PAULSON DÉCRIÉ
Le candidat républicain a aussi annoncé qu’il ne se rendrait pas au débat de vendredi avec Barack Obama, le premier des trois débats officiels de la campagne, tant que le sauvetage des marchés financiers ne serait pas assuré. M. Obama a fait savoir qu’un président était censé pouvoir "mener deux tâches à la fois" et qu’il ne voyait pas la nécessité de reporter le débat – prévu sur la politique étrangère – alors que les Américains avaient plus que jamais besoin de connaître les positions des candidats.
Plus que la panique, l’atmosphère dans le pays est à la rébellion populiste. "Respect est le mot qui manque le plus", a dit le promoteur Donald Trump, qui, après avoir soutenu Hillary Clinton, penche maintenant du côté de John McCain. Henry Paulson est largement décrié (il a été transformé en Frankenstein par l’humoriste Jon Stewart). "Il a perdu toute crédibilité", a jugé le sénateur républicain Jim Demint.
Il lui est reproché de réclamer les "pouvoirs spéciaux" par le biais de la clause 8 du plan de sauvetage, qui stipule que "les décisions du secrétaire ne sont pas révisables ni susceptibles d’être revues par une cour de justice ou une agence administrative". Ce que la gauche s’est mis à appeler le "Patriot Act financier", en référence à la loi antiterroriste de 2001. Pour l’analyste démocrate Steve Clemons, George Bush utilise une nouvelle fois "la politique de la peur".
Corine Lesnes
Messages
1. Les Etats-Unis à la recherche de l’union sacrée pour faire face à la crise, 25 septembre 2008, 16:55
les choses s’accelerent ou pas ?
China banks told to halt lending to US banks-SCMP
Wed Sep 24, 2008 9:52pm EDT
BEIJING, Sept 25 (Reuters) - Chinese regulators have told domestic banks to stop interbank lending to U.S. financial institutions to prevent possible losses during the financial crisis, the South China Morning Post reported on Thursday.
The Hong Kong newspaper cited unidentified industry sources as saying the instruction from the China Banking Regulatory Commission (CBRC) applied to interbank lending of all currencies to U.S. banks but not to banks from other countries.
"The decree appears to be Beijing’s first attempt to erect defences against the deepening U.S. financial meltdown after the mainland’s major lenders reported billions of U.S. dollars in exposure to the credit crisis," the SCMP said.
A spokesman for the CBRC had no immediate comment. (Reporting by Alan Wheatley and Langi Chiang ; editing by Ken Wills)
http://www.reuters.com/article/marketsNews/idUSPEK16693720080925
Marchés financiers : la situation est "pire que la semaine dernière"
WASHINGTON, 25 sept 2008
La situation sur les marchés financiers est devenue "pire que la semaine dernière", même si nombre d’investisseurs ne semblent pas le réaliser, a souligné jeudi le directeur exécutif du fonds d’investissement obligataire américain Pimco (groupe Allianz) William Gross.
"Aujourd’hui (mercredi), c’est la pire journée et personne ne le sait", a relevé M. Gross dans une interview réalisée mercredi et publiée jeudi par le New York Times.
"Tout le monde planque son cash. Même les grandes banques refusent de prêter de l’argent", a affirmé M. Gross, dont la société est le plus gros gestionnaire américain de fonds investis en obligations.
Alors que le secrétaire au Trésor Henry Paulson et le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke essayaient de vendre au Congrès leur plan de sauvetage des banques américaines, l’écart entre les taux offerts et demandés atteignait un point sur toute l’étendue du spectre obligataire.
"La situation aujourd’hui n’est pas jolie, c’est bien pire que la semaine dernière", ajouté M. Gross. "Ceux qui regardent seulement les marchés actions ne s’en rendraient pas compte", a-t-il noté, en référence à l’apparente stabilisation des Bourses mondiales depuis deux jours.
"Mais les marchés du crédit font ce qu’il faut faire pour se geler complètement", a-t-il souligné.
M. Gross a par ailleurs proposé dans cet entretien de travailler gratuitement pour le Trésor américain, une fois que son plan de sauvetage du système bancaire aura été mis en place.
http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=197502&PHPSESSID=68fc29bc3b5d8e191bd59343c76f1ad3