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Les Français malades du fascisme
Un mal qui répand la misère,Mal que le ciel en sa fureur,Inventa pour punir les crimes de la Terre,Sarkozy (puisqu’il faut l’appeler par son nom),Capable d’enrichir en un texte les patrons,Retirait des épinards des Français, le beurre.Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés :On n’en voyait point y échapper,Sauf chez les huiles et les puissants de l’économie ;La plèbe essuyait une hausse des prix ;Ni pensions, ni salaires n’augmentaient,Ingénues et innocentes proies ;Les basses et moyennes classes dégustaient :Plus d’amour ambiant, plus de joie.Sarkozy tint conseil et dit : « Mes chers amis,Je crois que le ciel a permis,Pour le laxisme de Chirac, cette infamie ;Que le plus coupable de nousSe sacrifie aux traits du céleste courroux ;Peut-être nous offrira t-il un retour de croissance, sur ce coup.L’Histoire nous apprend qu’en de tels événements,On fait de pareille façon malheureusement.Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence,L’état de notre conscience.Pour moi, satisfaisant mon appétit d’argentJ’ai multiplié par trois mes émoluments,Au grand dam des pauvres gens.Je n’avais pourtant à faire nulle dépense,Puisque je vous le dis en l’espèce,Je vis aux frais de la princesse.En effet pour cinq ans, tout m’est payé,A l’Elysée.Je me dévouerai donc s’il le faut : mais je penseQu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :Car on doit souhaiter, selon toute justice,Que le plus coupable, je bannisse.Nico ! dit le milliardaire, tu es juste et droit ;Tes scrupules dénotent trop de délicatesse.Eh bien ! s’augmenter sur le dos des FrançaisEst-ce un péché ? Non et non, qu’ils se bougent les fesses.Tu leur fis honneur, à ces gens vil et niais !Et quant au salaire, l’on peut direQue vous êtes le plus digne receveur,Etant de ces gens là, qui sur les travailleurs,Bâtissent un chimérique empire. »Ainsi dit le Richard et Flatteurs d’applaudir.On n’osa trop approfondir,Des fascistes, du MEDEF, ni des autres puissances,Les moins pardonnables offenses.Tous les gens de la caste jusqu’aux simples actionnaires,Aux dires de chacun étaient débonnaires.Un sans-papiers vint et dit : « J’ai souvenanceQue par un réseau de passeurs pourtant,La faim, l’occasion, le travail, l’abondance,Quelque diable ainsi me poussant,Je m’installai parlant à peine la langue.Je n’en avais nul droit puisqu’il faut parler net. »A ces mots on cria haro sur l’immigré,Brice Hortefeux prouva par sa harangueQu’il fallait dévouer ce maudit animal,Ce frisé, ce galeux d’où venait tout leur mal.Sa pécadille fut jugée un cas pendable.Bouffer le pain d’autrui ! Quel crime abominable !Seule l’expulsion était capableD’expier son forfait : on le lui fit bien voir.Selon que vous serez puissants ou misérablesLes jugements de Cour vous rendront blanc ou noir.Un pastiche de La Fontaine par Joël HeirmanLes animaux malades de la pesteDu même auteur voir sur www.amazon.com et www.edilivre.comQui n’est nu ment, publié en septembre 2007