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Les Italiens de l’étranger permettent à la gauche de l’emporter au Sénat

Publie le jeudi 13 avril 2006 par Open-Publishing
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Le vote déterminant des émigrants

de Gaël De Santis

C’est finalement le vote des Italiens de l’étranger qui donne à Prodi une majorité de gauche au Sénat. En effet, pour la première fois, ils peuvent élire douze députés et six sénateurs. Au Sénat, avant le dépouillement de ces bulletins de vote, la droite disposait d’un siège d’avance. La Maison des libertés de Silvio Berlusconi comptabilisait 155 sièges, contre 154 pour l’Unione de Romano Prodi.

Mais ce sont quatre sénateurs de gauche, un de droite et un indépendant, que les résidants à l’étranger ont élus dans leurs quatre circonscriptions (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique-Asie-Océanie). Ce qui a pour effet d’inverser le rapport de force : 158 pour la gauche, 156 pour la droite. En Europe, les deux sièges répartis à la proportionnelle ont donné un sénateur à l’Unione (52,95 %) et un à Forza Italia (24,47 %). En France, l’Unione a reçu 42 985 voix (61,83 %) contre 12 336 (17,74 %) pour Forza Italia.

Ironie de l’histoire, la droite avait poussé à l’adoption de cette réforme, avec la bienveillance du centre gauche. Il faut dire que la droite italienne a toujours fait ses choux gras de cette question de l’émigration, en mêlant paternalisme et démagogie, via un réseau d’associations et de notables. Le ministre des Italiens dans le monde, Mirko Tremaglia - ancien belligérant au service de la sinistre République de Salò -, en avait même fait son gagne-pain politique.

Des candidats d’Amérique du Sud se réclamaient d’ailleurs de lui. Dans ce sous-continent, beaucoup d’Italiens n’ont jamais mis les pieds en Europe, leurs parents ayant émigré il y a quelques décennies. Malgré les pressions que peuvent exercer certains patrons italiens sur leurs employés, cun membre de l’Unione et un indépendant qui sont sortis des urnes. Ailleurs, la promesse démagogique de Berlusconi d’une retraite à 800 euros pour tous les Italiens n’a pas convaincu.

Contrairement à ce qui s’est passé dans la Péninsule, la coalition de l’Unione a présenté une liste unitaire en mettant en avant le nom de Prodi pour des raisons de marketing électoral. Cette visibilité a assuré à la gauche de passer devant Forza Italia dans bon nombre de circonscriptions. En revanche, l’image à l’étranger de Berlusconi semble avoir handicapé la droite.

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