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LES MOUTONS & LES BERGERS
C’est l’histoire d’un Berger qui vivait tranquillement dans un petit coin verdoyant. Avec son troupeau de moutons, il était heureux et les revenus, bien que modestes, lui suffisaient pour faire vivre sa famille et assurer son indépendance.
Mais des amis à lui, qui avaient fait quelques études supérieures, lui conseillèrent d’agrandir son cheptel voire de mutualiser ses moyens avec d’autres Bergers et que eux, ses amis, moyennant une correcte rémunération, géreraient tous les aléas et ainsi il pourrait continuer sa vie d’avant, mais avec des revenus plus conséquents. Le Berger accepta et sa vie s’améliora un peu, il dût rémunérer ses conseillers et amis, mais ça allait quand même.
Un jour on lui dit que son troupeau n’était pas assez rentable et qu’il devait se fixer des objectifs plus ambitieux, pour cela il fallait s’organiser au niveau du département , régionalement, avec une direction nationale et une coordination européenne avec d’autres amis à lui, à chaque niveau, dont certains avaient fait des études encore plus conséquentes.
Lui il avait confiance, ceux qui le conseillaient, bien que grâcement rémunérés, lui procuraient des confortables bénéfices, il vendait la viande plus chére et son troupeau s’agrandit. Pour garder son troupeau, il avait des chiens de berger très efficaces pour lutter contre les loups qui pullulaient dans la région. Les moutons eux étaient assez heureux, libres de gambader et protégés par les fameux chiens. Bien sûr, il y avait bien quelques Moutons Noirs, qui bêlaient toute la journée, mais ils étaient peu nombreux et on pouvait s’en débarrasser.
Au plus haut niveau, on voulait augmenter ses revenus et on fixa des objectifs à chaque niveau (National, Régional et Départemental) avec, pour inciter à l’effort fourni, des primes conséquentes.
Quels objectifs me direz vous ? Augmenter la rentabilité du troupeau de moutons et pour cela on donna aussi un objectif au Berger avec des petites primes à la clé. Les cerveaux lui conseillèrent de réduire son troupeau, d’avoir des moutons plus gros qui mangent moins et qui arrêtent de gambader dans les collines (l’exercice leur faisant perdre du poids). Le Berger était un peu triste de se séparer d’ un certain nombre de ses moutons, mais il perçut une bonne prime et commença par les Moutons Noirs qui bêlaient de plus en plus fort. Il enferma ses moutons et supprima ses chiens protecteurs (entre temps les loups avaient disparu). Son troupeau devint plus rentable et chaque étage reçut ses primes et tout le monde était content ; sauf les moutons qui aimaient être nombreux, en liberté avec la compagnie rassurante des chiens et n’avaient plus de Moutons Noirs pour bêler à leur place.
Mais voilà nos amis instruits s’ennuient , réfléchissent pour plus de rentabilité encore et ça recommence : nouveaux objectifs, on triple les primes à tout les étages et le Berger continue à liquider son troupeau.
La viande est de plus en plus chére, la concurrence du porc et du bœuf, qui pratique les même méthodes, se fait plus agressive et donc il faut des moutons toujours plus gros mais moins nombreux et malheureux (tout le monde s’en fout des moutons) .
Le discours bêlant, des quelques Moutons Noirs qui restent, commence à être écouté et les moutons blancs exaspérés commencent à se rassembler, à s’organiser collectivement et refusent de plus en plus à se soumettre. Ce qui contrarie le Berger et ses amis du dessus et bientôt le Berger « pris entre le marteau et l’enclume » commence lui aussi à ne plus être rentable (il y en a trop et les primes qui leurs sont octroyés coutent trop chères au département, à la région, au pays entier. Bientôt ceux du haut (l’Europe) demandent que l’on diminue le nombre de Bergers « vu qu’il y a moins de moutons à garder » ; on donne des objectifs à chaque niveau du dessus toujours assortis des fameuses primes et maintenant il n’y a plus beaucoup de bergers ni de moutons, d’ailleurs les gens mangent du porc (bien moins cher).
Aujourd’hui, nos amis dirigeants Européens, Nationaux, Régionaux et Départementaux, qui n’ont jamais mis les bottes ni approché le troupeau, ont trouvé un autre terrain pour appliquer leurs théories : les Services Publics et les même méthodes sont appliquées à France-Télécom, EDF-GDF, La Poste....
Et la SNCF me direz vous, eh bin c’est pareil : des objectifs, des primes, des suppressions massives d’emplois à la production et bientôt comme chez les moutons, plus besoin de Bergers et ce jour est bien plus proche que vous ne le pensez.
Une solution :
Moutons et Bergers rassemblés, écoutez un peu plus les fameux Moutons Noirs et Ensemble, vous pourrez arrêter ce processus destructeur du Bonheur que vous avez partagé dans les vertes collines.
Un Mouton Noir
Messages
1. Les Moutons & les Bergers, 1er novembre 2008, 10:33, par Mengneau Michel
Eh oui, complètement oubliées les paroles d’Henri Gougaud : "On a beau dire, on a beau faire, le cul du berger sentira toujours le thym". Maintenant qu’il a perdu ce charme que lui donnait la garrigue, il n’a comme empreinte que celle du fauteuil de bureau sur lequel un ordinateur affiche les cours de la bourse.
Qu’on le veuille ou non, c’est une nouvelle forme de décadence !
2. Les Moutons & les Bergers, 1er novembre 2008, 10:34, par momo11
Ne confions plus nos vies a ceux qui nous exploitent.Reprenons le pouvoir de dire oui ou non.Vive les moutons noirs.momo11
3. Les Moutons & les Bergers, 1er novembre 2008, 17:19
Je crois que vous venez d’identifier la maladie dont certains sont atteints : l’ennui, donc pour l’éviter, qu’ils croient, c’est la course sans fin vers de nouveaux objectifs, et tant pis si les humains morflent au passage. La finance est un exemple de maladie mentale dont ils sont atteints.
Je propose à tous ces malades de se guérir en cherchant comment nourrir la planète entière sans OGM, et sans détruire, et faire travailler leur petit cerveau à 1000 à l’heure pour soigner toutes les maladies sans exception. Allez, on prend le pari que d’autres solutions très simples existent pour rendre l’homme heureux sur notre terre. Il faut être aveugle pour pas le voir.