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Les Vandales ! Expulsion musclée

Publie le jeudi 17 août 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Non cette photo n’a pas été prise à Beyrouth, ni dans une autre ville bombardée
Elle ne vient pas non plus d’un chantier de rénovation ou d’un quartier en cours de démolition.
Dans cet appartement il n’y a eu ni explosion de gaz, ni accident de construction..
Ce ne sont pas les enfants qui s’attardent devant le photographe qui sont les responsables de ces destructions.

Cette photo est celle d’un appartement HLM de la société HMP (office municipal de la ville de Marseille) habité (et en bon état) jusqu’à hier par une famille détentrice d’un bail en bonne et due forme, qui a été expulsée ce matin à l’aube pour une dette équivalente à 2 mois de loyers (vous avez bien lu)*.

L’expulsion a été faite malgré les protestations de la famille qui en dernier recours a proposé de payer sur le champ l’intégralité de sa dette grâce à l’aide de ses voisins horrifiés. Une fois les meubles embarqués et l’appartement vidé, sous la protection de la police des ...(comment faut il les appeler ?) hommes payés par HMP ont muré après avoir « dévitalisé » comme ils disent, l’appartement à la masse afin qu’il ne soit plus habitable par personne et surtout pas par la
famille jetée à la rue - parents et enfants - sans aucune solution de relogement.

Il y a eu 2 autres expulsions au même moment et 5 autres seraient prévues dans les prochains jours d’après ce que les voisins ont entendu dire de la part de leurs visiteurs matinaux...

S’agit-il d’une attitude qui témoigne d’une volonté plus générale de rayer de la carte la cité de la Renaude qui souffre d’erreurs de conception notoires et pour laquelle plusieurs ministres successifs s’étaient pourtant engagés à mettre en œuvre un plan lourd de réhabilitation, plan qui n’a jamais vu l’ombre d’un commencement ? Cette question est aujourd’hui dans toutes les têtes des habitants qui n’en reviennent encore pas de la brutalité et de l’inhumanité de l’opération de ce matin. « Ils n’ont même pas laisser José prendre ses chaussures ! Il s’est trouvé dehors pieds nus ! » « Mais ils ont le droit de faire ça ? »

Pour mener à bien l’opération HMP et la préfecture n’avaient pas lésiné sur les moyens. Vers 6h un convoi impressionnant transportant CRS, policiers en civil, maîtres chiens (oups !), huissiers et « dévitaliseurs » arrivait dans la cité.

 http://www.rougemidi.org/article.ph...

La suite et photos en pièce jointe :

Les vandales

Messages

  • L’expulsion du squatt à Cachan (94) fait écho à cet article.

    • C’est vrai.
      Mais il faut aussi parler des milliers d’expulsions inconnues et méconnues qui commençent chaque année au mois de mars.
      Pour quelques dettes, des emmerdements, un boulot perdu, un RMI insuffisant, un conjoint parti, etc...
      Ceux qui sont déjà à l’eau ont la tête enfoncée par ce système de merde qui affaiblit enncore les plus faibles.
      Dans quelques coins, grâce à des initiatives militantes locales, des expulsions sont empêchés. On fait appel aux voisins, aux gens de la cité, à leur solidarité.
      C’est arrivé dans ma banlieue à Gennevilliers.

      Il y a peut-être très peu de résistances collectives de ce type, mais elles nous montrent qu’on peut agir ensemble et parfois gagner !

      Bastien

  • Reste la question de la légalité de cette procédure !!!

    Les expulsés ont-ils été prévenus, suffisamment à l’avance, par voie recommandée ? Et quand bien même, la violence du procédé est-elle justifiée par une menace quelconque ? Les gosses étaient armés ? Les parents étaient terroristes ???!!!

    Y a-t-il moyen de contacter un avocat ou un juriste ? Est-il possible d’envisager que toute la communauté ainsi menacée, victimes, voisins, autres locataires, etc. se mobilise pour attaquer ensemble en justice la clique de mafieux fascistes qui sème la terreur dans leur quartier, hors de toute légalité ?

  • bonjour que peut on faire ? merci de poster votre reponse ici ?

    • Il n’y a pas une association des locataires de cette cité ? Est-ce que cette famille a reçu une lettre d’expulsion ?Il doit bien y avoir à Marseille, une maison de la justice, accessible gratuitement à tout citoyen, qui n’a pas les moyens de se payer un avocat. Il doit bien y avoir aussi la ligue des droits de l’Homme. Normalement, en d’autres temps, comme elle a manifesté sa bonne volonté de payer sa dette en versant 300 euros il y a peu, la mairie n’aurait jamais dû entreprendre une telle expulsion aussi musclée qu’ignoble. Quelle souffrance pour ces enfants qui ne sont en rien responsables de cette misère. Pas beau ton geste, l’ex-instituteur Godens. Non pas beau du tout ton libéralisme.

  • Rassurez-vous la riposte s’organise...
    Charles Hoareau

    • C’est rassurant.
      Bonne chance et bon courage à toutes et à tous !

      Bastien

    • J’ai écrit ce commentaire, ce jour , recommandant la lecture de votre article paru sur alter-monde
      avant d’ avoir vu qu’il était aussi sur Bellaciao :


      " Les 1 000 de Cachan passés au Karcher


      "... Pendant ce temps, sur le trottoir d’en face, les grues d’un promoteur privé construisent unenouvelle résidence de standing."
      C’est là que réside la vérité !

      Je reçois régulièrement le journal de la CONFEDERATION NATIONALE DU LOGEMENT dont je fais partie et, dans le dernier exemplaire reçu, je lis, à la page qui concerne

      Martigues et Port-de-bouc (Bouches du Rhône)

      " Depuis que LOGIREM, il y a 2 ans est passé sous le contrôle de PEREXIA,

      filiale des CAISSES d’EPARGNES,

      force est de constater que la rentabilité financière l’emporte sur les préocupations des familles...
      puisque le premier souci du propriétaire est de remettre en cause les acquis obtenus à ce jour,etc...
      L’intérêt des actionnaires passe avant celui des locataires"

      Je vous conseille, en plus, la lecture de cet article paru sur Altermonde hier :

      LES VANDALES http://altermonde-levillage.nuxit.net/article.php3?id_article=6635

      tout aussi révoltant que le vôtre.

      Comme les associations de défense du logement, surtout la C.N.L., s’opposent à la privatisation du logement social, je crois comprendre qu’"ILS" contourne la difficulté en oeuvrant au "cas par cas" en vendant les immeubles au privé.

      Bien sûr, les nouveaux propriétaires ne s’embarassent pas de considérations humaines et préfèrent réserver les logements sociaux à ceux qui travaillent

      C’est le DARWINISME de l’économie. Seuls les plus forts peuvent survivre !

      Michèle DRAYE


      Je pense que vous connaissez, comme moi, le Président Marseillais de la CONFEDERATION NATIONALE DU LOGEMENT pour la région PACA, Monsieur Louis CHABAUD.

      Il est "possiblement" en vacances

      Je lui envoie votre article car je crains que la méthode ne se généralise.

      Michèle DRAYE