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Les antilibéraux rassemblés sur un programme
Publie le mercredi 18 octobre 2006 par Open-Publishing2 commentaires
2007 . La réunion nationale des collectifs unitaires à Nanterre, ce week-end, a adopté le programme et précisé la méthode de désignation des candidatures unitaires et leur profil.
« La mayonnaise est en train de prendre », constate le délégué d’un collectif de Nice. Un des 650 collectifs unitaires qui commencent à mailler le paysage politique français. En un mois, il s’en est créé près de 150. Et chaque jour, il continue de s’en créer de nouveaux dans les villes de France, mais aussi désormais dans des quartiers populaires comme, entre autres, à Nîmes ou dans des entreprises comme à la RATP ou la SNCF dans la région parisienne. Après une première prise de contact en juin, une réunion nationale le 10 septembre à Saint-Denis avait permis aux collectifs unitaires antilibéraux de se mettre d’accord sur leur ambition et leur stratégie. Cette seconde rencontre nationale à Nanterre a mis en place le second étage de la fusée de la gauche alternative unitaire : elle s’est dotée d’un véritable programme de gouvernement.
« C’est un incroyable résultat, affirme Yves Salesse qui le présente aux délégués. Nous avons réussi à avancer par la discussion, sans cacher les divergences. Nous disposons désormais d’un corps de propositions programmatiques, qui n’est pas bouclé mais qui nous permet maintenant de nous mettre en campagne ». Yves Salesse expose les points forts du programme. « Il permet de changer immédiatement les conditions d’existence des victimes de la politique libérale », avance-t-il d’abord. Un nouveau type de développement, tant anticapitaliste qu’anti-productiviste à tous crins, une nouvelle République démocratique et sociale, une autre politique européenne et étrangère donnent sens à la « rupture antilibérale » prônée par le programme. Un programme dont Yves Salesse estime « qu’il ne doit pas aller systématiquement à rebrousse-poil de l’opinion publique ». Et un projet qui tire surtout sa crédibilité en ce qu’il annonce par quels moyens financiers, politiques et démocratiques il pourra être mis en oeuvre.
LA DIVERSITÉ À DÉVOILÉ SES RICHESSES
Le débat sur le programme a occupé l’essentiel du week-end. Débat d’orientation, quand Claire Villiers affirme qu’on « veut certes gagner, mais pas à n’importe quel prix » et insiste sur la « bataille idéologique essentielle » à mener pour combattre les idées de régression et de division. Ou quand Léon Crémieux, dirigeant « majoritaire » de la LCR, qui justifie pourquoi « la Ligue communiste a décidé de ne pas participer à la discussion sur le programme ». « Stratégie et programme sont liés », explique-t-il après avoir convenu que « le programme marque une rupture avec le libéralisme ». Et il reproche au Parti communiste de participer aux réunions des partis de gauche. « Il n’y a pas de convergence possible, insiste-t-il, pas d’accord possible avec le PS en 2007 ». Une apostrophe qui, reprise tout au long des débats par des militants de la LCR, est jugée comme « pesante » par nombre de délégués.
Car l’essentiel a été l’échange sur le contenu des propositions. Dans la séance plénière comme dans les ateliers thématiques, chacun a voulu, dans un climat très serein, apporter des précisions, réparer des oublis. Programme en main, on a levé des incompréhensions, mis le doigt sur les imprécisions, ajouter des propositions. On a retrouvé les « experts citoyens » de la campagne du « non » à la constitution européenne. Et la diversité a dévoilé une nouvelle fois ses richesses. Sans masquer ce qui reste de divergences, sur le nucléaire ou sur le désarmement, par exemple, on a avancé et, chaque fois, acté ce qui rassemblait.
Un moment fort, l’intervention dimanche matin de quatre jeunes militants du collectif ACLEFEU (Association collectif liberté, égalité, fraternité, ensemble, unis) né des révoltes sociales de novembre 2005. Ils expliquent qu’ils viennent de sillonner la France à bord de deux bus et de recueillir 20 000 constats et doléances. Arrivent en tête « les revendications sur le logement, l’emploi, l’éducation, l’orientation, l’arrêt des discriminations et des inégalités, le contrôle des pratiques policières, l ’équité des décisions de justice ». Ils appellent le 25 octobre à 14 heures à une marche à Paris de Denfert-Rochereau à l’Assemblée nationale. Applaudissements de tous les délégués debouts.
L’ENVIE DE RÉUSSIR
L’A EMPORTÉ
Avec l’adoption du programme, la campagne des collectifs peut prendre son essor. Reste cependant à mettre en place le troisième étage de la fusée, celui de la désignation des candidats aux élections législatives et à la présidentielle. Le débat s’est naturellement tendu sur cette question « qui n’est pas la plus difficile mais qui reste la plus délicate », selon l’expression de Jean-François Gau. Il s’agissait de définir les critères et méthodes de désignation des candidates et candidats. Mais là encore, l’envie de réussir l’a, pour le moment, emporté. Frédéric qualifie son collectif de Limoges, qui réunit 150 participants, « d’enthousiaste, impatient d’entrer en campagne, et unitaire ». Il souhaitait revenir de Nanterre « porteur de bonnes nouvelles ». Sans doute n’aura-t-il pas été déçu.
Olivier Mayer
Messages
1. > Les antilibéraux rassemblés sur un programme, 18 octobre 2006, 23:14
Tout va très bien,Madame la Marquise ! Le P.C. se fout du monde ! On n’y croit pas un instant.
Mireille
1. > Les antilibéraux rassemblés sur un programme, 19 octobre 2006, 21:51
Que la base sociale du programme antilibéral continue de s’élargir, c’est indispensable.
Mais quel(le) candidat(e) pour répondre de ce programme ? Le peuple de ce pays préfèrera voter pour celui ou celle qui avance courageusement à visage découvert et pas pour ceux qui se dissimulent derrière le masque idéologique du baratin collectiviste.
CM