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Les associations étudiantes font état de leurs inquiétudes

Publie le vendredi 12 septembre 2003 par Open-Publishing

Les associations étudiantes font état de leurs inquiétudes concernant la
rentrée universitaire

Côté logement, l’UNEF, principale organisation d’étudiants, dénonce la
situation actuelle "scandaleuse", en soulignant qu’il y a seulement 502
résidences universitaires gérées par les Crous, soit 149 095 chambres pour
2,2 millions d’étudiants.

Les principales organisations étudiantes ont fait état, jeudi 11 septembre,
de leurs inquiétudes concernant la rentrée universitaire, notamment sur la
question du logement, lors de la première table ronde au ministère de
l’éducation nationale consacrée à l’"aide sociale" aux étudiants. Malgré le
recul du gouvernement, la semaine dernière, sur la réduction des
allocations-logement que touchent certaines catégories d’étudiants, la
pénurie de logements à des prix abordables, et surtout l’inégalité des aides
reçues par les étudiants sont les deux sujets les plus sensibles à traiter.

Côté logement, l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), principale
organisation d’étudiants, dénonce la situation actuelle "scandaleuse", en
soulignant qu’il y a seulement 502 résidences universitaires gérées par les
Crous (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires), soit 149
095 chambres pour 2,2 millions d’étudiants. La situation est
particulièrement dramatique à Paris : 300 000 étudiants et 4 100 chambres
universitaires, soit 1,4 % des étudiants logés par les Crous, contre 7 % au
niveau national. L’UNEF et la FAGE (Fédération des associations générales
étudiantes), deuxième organisation étudiante, demandent un plan de
construction et de rénovation des chambres universitaires : "Nous souhaitons
la construction de 25 000 chambres dans les dix ans à venir et la rénovation
du parc actuel dans les cinq ans", déclare le président de la FAGE,
Jean-Baptiste Mougel.

Derrière la question d’urgence du logement, les étudiants ont surtout
demandé au ministre la mise à plat de tout le système d’"aide sociale", qui
va des bourses aux allocations-logement, en passant par les tickets de
restaurant universitaire subventionnés, ou la demi-part fiscale dont
bénéficient les parents ayant un enfant poursuivant des études.

"PROJET DE SOCIÉTÉ"

L’UNEF demande depuis des années la création d’une "allocation-autonomie"
des jeunes, qui serait distribuée de manière égale à chaque jeune de moins
de 26 ans, et financée par la suppression de cette demi-part fiscale. "Il
faut en finir avec un système d’aides obsolète, puisqu’il prend en compte
les revenus des parents, alors que les étudiants sont souvent indépendants
de leurs parents", a souligné Marie-Amélie Keller, de l’UNEF. "Il y a une
querelle sémantique entre salaire étudiant, revenu minimum étudiant ou
allocation autonomie", a-t-elle reconnu. "Nous ne voulons pas entrer dans
une logique d’assistanat, s’est-elle défendu. Il s’agit d’un projet de
société : est-ce que l’on veut vraiment aider la jeunesse pour lui permettre
de se former ?" Le ministre de l’éducation nationale, Luc Ferry, s’est par
avance prononcé contre la création d’une "allocation-autonomie", ayant
déclaré il y a plusieurs mois qu’il refusait la création d’un "salaire
étudiant".

La FAGE demande également une révision complète du système, mais fait part
de son désaccord avec les propositions de l’UNEF. Jean-Baptiste Mougel
qualifie en effet la proposition de celle-ci de créer un revenu fixe
attribué à chaque jeune de "truc de bourgeois", et de "proposition
démagogique et inégalitaire". Il demande une allocation "personnalisée", qui
prenne en compte les revenus réels des étudiants.

Selon lui, le système d’aides actuel est "injuste", car il aide surtout les
étudiants tout au bas de l’échelle sociale (bourses) et ceux qui sont tout
en haut (la demi-part fiscale dont bénéficient les parents est cumulable
avec les allocations-logements étudiants), en oubliant la frange
intermédiaire : les étudiants dont les familles sont considérées comme trop
riches pour toucher les bourses, qui sont obligés d’être salariés pour payer
leurs études, et voient leurs aides au logement diminuer.

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