Accueil > Les civils assassinés dans une base de la CIA en Afghanistan travaillaient (…)
Les civils assassinés dans une base de la CIA en Afghanistan travaillaient pour un "contractant" actif au Venezuela et à Cuba
Publie le mardi 5 janvier 2010 par Open-Publishing3 commentaires
par Eva Golinger
Des huit civils américains tués en décembre dans une base de la CIA en Afghanistan on n’en sait très peu par les grands médias d’information, on ne sait pas par exemple que c’est le second incident de ce type au cours du mois de décembre. 5 autres civils américains ont été tués quinze jours auparavant, ils travaillaient en sous-traitance pour la DIA elle-même engagée par la CIA au travers de l’USAID.
Bref, la CIA ne voulant plus apparaitre multiplie les faux-nez, ce qu’en langage gouvernemental on appelle "travailler avec plus de transparence". La stratégie américaine est la même partout, que ce soit en Orient, dans les ex-Pays de l’Est ou en Amérique Latine, seuls les groupes soutenus diffèrent, suivant la volonté politique de Washington.
Au moins huit américains ont été assassinés dans une base d’opérations de la CIA en Afghanistan le mercredi 30 décembre. Le kamikaze a pénétré la base d’opérations avancées Chapman, dans la province orientale de Khost, qui servait comme centre d’opérations et d’espionnage pour la CIA. Les sources officielles de Washington ont confirmé que les morts étaient tous employés civils et travaillaient sous contrat pour la CIA.
Il y a à peine 15 jours, cinq Américains de l’entreprise sous contrat avec la CIA, Development Alternatives, Inc. (DAI), ont également été assassinés en Afghanistan quand a explosé une bombe placée dans un bureau de l’USAID à Gardez. Le même jour, une autre bombe a explosé dans les environs du bureau de la DAI à Kaboul, mais elle n’a fait aucun blessé.
L’incident du 15 décembre a reçu peu d’attention, bien qu’il soit arrivé à peine quelques jours après la capture d’un employé de la DAI à Cuba, accusé de subversion. Le président et le directeur exécutif de la DAI, Jim Boomgard, a émis une déclaration le 14 décembre lors de l’arrestation d’un sous-traitant de son entreprise à Cuba, en confirmant que "l’individu détenu était employé par un sous-traitant d’un programme, qui mettait en oeuvre un contrat de sous-traitance pour aider des organisations de la société civile cubaine." La déclaration a aussi souligné le "nouveau programme" que la DAI gère pour le gouvernement des États-Unis à Cuba, le "Cuba Democracy and Contingency Planning Program" (Démocratie de Cuba et planning du Programme de Contingence). La DAI a reçu 40 millions de dollars en 2008 pour aider le gouvernement des États-Unis "à appuyer les activités pacifiques d’un vaste groupe d’organisations non-violentes à travers des bourses et des contrats de sous-traitance" à Cuba.
Le 15 décembre, la DAI a publié un communiqué de presse "en regrettant la mort" de son personnel en Afghanistan. "La DAI est profondément triste de rapporter la mort de cinq employés associés à nos projets dans Afghanistan... Le 15 décembre, cinq employés du sous-traitant en sécurité de la DAI ont été assassinés par une explosion dans le bureau de Gardez, bureau où le programme Gouvernance Locale et Développement de la Comunauté (LGCD), un projet de l’USAID, était mis en application par la DAI."
La DAI appliquait aussi un projet à Khost, où est arrivé l’incident du 30 décembre, toutefois on attend encore la confirmation pour savoir si les huit citoyens américains tués travaillaient pour le plus gros contractant du gouvernement des États-Unis. Depuis la base à Khost, la CIA contrôlait à distance ses assassinats sélectifs contre des membres présumés d’Al Quaeda au Pakistant et en Afghanistan utilisant les drones Predator.
Un haut-fonctionnaire de l’USAID a confirmé il y a deux semaines que la CIA utilise le nom de l’USAID pour octroyer des fonds et des contrats à des troisièmes parties pour fournir une couverture pour des opérations clandestines. Selon le fonctionnaire, un vétéran de l’agence gouvernementale qui occupe le poste de gérant régional, la CIA passe ces contrats en utilisant le nom de l’USAID sans que celle-ci ne soit entièrement au courant.
Depuis juin 2002, l’USAID maintient un Bureau pour les Initiatives vers une Transition (OTI) au Venezuela, à travers lequel il a fait parvenir des millions de dollars à l’opposition contre le Président Hugo Chávez. La même entreprise active en Afghanistan et connectée avec la CIA, Development Alternatives, Inc. (DAI) a été engagée par l’USAID au Venezuela pour gérer un budget de plusieurs millions avec l’objectif "d’appuyer la société civile et la transition à la démocratie". Plus de deux mille pages partiellement déclassées de l’USAID sur ses activités au Venezuela mettent en évidence la relation entre la DAI et des secteurs de l’opposition, avec des programmes qui cherchent à "renforcer" ses partis politiques, de concevoir ses campagne politiques et de les aider à consolider un mouvement contre le gouvernement vénézuélien.
En Bolivie, en cette année 2009, l’USAID a été expulsée par les habitants de deux municipalités, Chapare et El Alto, sous l’accusation d’interventionisme. En septembre 2009, le président Evo Morales a dénoncé l’accord officiel avec l’USAID lui permettant d’opérer dans le pays, grâce à des preuves substancielles établissant que l’agence finançait des groupes séparatistes violents cherchant à déstabiliser le pays.
En 2005, l’USAID a également été expulsée d’Érythrée et accusée d’être une agence "néo-colonialiste". L’Éthiopie, la Russie et la Biélorussie, ont ordonné l’expulsion de l’USAID et de ses contractants pendant les 5 dernières années.
Development Alternatives, Inc. est l’un des contractant du gouvernement US les plus important au monde. La DIA a actuellement un contrat de 50 millions de dollars en Afghanistan. En Amérique Latine, elle opère en Bolivie, au Brésil, en Colombie, à Cuba, en Équateur, au Salvador, au Guatemala, en Haïti, au Honduras, au Mexique, au Nicaragua, au Pérou, à la République Dominicaine et au Venezuela.
Cette année, le budget de la DAI au Venezuela s’approche des 15 millions de dollars et son programme est orienté vers le renforcement des candidats et des campagne d’opposition pour les élections législatives de 2010. Le Président Chávez a aussi dénoncé il y a deux semaines la détection d’un avion drone sur le territoire vénézuélien, en confirmant qu’il était de "technologie américaine".
[NDT : pour plus de détail sur la DAI au Venezuela voir "Un agent de la DAI a été capturé à Cuba en décembre dernier"]
Source : Agentes de la CIA muertos en Afganistán trabajaban para empresa en Venezuela y Cuba
Traduction : Primitivi
Messages
1. Les civils assassinés dans une base de la CIA en Afghanistan travaillaient pour un "contractant" actif au Venezuela et à Cuba, 5 janvier 2010, 20:03
si les USA disparaissait le monde serait plus sur, tout les gouvernements opposés au USA devrait publier une liste d’etat mettant la paix et la democratie en danger, comme nous le faisont avec les etat dit terroristes.
2. Les civils assassinés dans une base de la CIA en Afghanistan travaillaient pour un "contractant" actif au Venezuela et à Cuba, 5 janvier 2010, 22:21
USAID est le bras de l’administration américaine dans les pays ou la CIA est active et implantée , là ou la CIA bénéfie d’un soutien des organisation politiques et civiles locales.
PAs besoin d’aller loin pour voir de quoi il s’agit : allez donc en Serbie...USAID est partout ou il faut apprendre aux décideurs à administrer selon les normes américaines, et derrière chaque éducateur USAID, se trouve un agent de renseignement de la CIA.
Mais ne nous voilons pas la face : les français et les allemands ne sont pas en reste en particulier dans les affaires militaires...je n’en dirai pas plus.
La Serbie est l’Autriche de l’après 2nde guerre mondiale, le lieu ou se rencontre 3 plaques tectoniques et ou se jouent en sous mains des choses importantes...
1. Les civils assassinés dans une base de la CIA en Afghanistan travaillaient pour un "contractant" actif au Venezuela et à Cuba, 6 janvier 2010, 12:11, par Primitivi
Oui l’Europe en général n’est pas en reste, mais tout de même elle ne dispose pas de plus de 93 bases militaires réparties tout autour du globe. De plus le chantage ou l’impact des pays européens c’est tout de même ridicule par rapport à la force de frappe lobbyiste et militaro-industrielle étasunienne...