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Les communistes se cherchent toujours un avenir

Publie le lundi 10 décembre 2007 par Open-Publishing
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de Lucas Rosalie

CELA lui a fait un choc, voire un électrochoc. Hier, un peu avant midi, Anthony, un camarade de la section communiste de Villeurbanne (Rhône), tire Marie-George Buffet de son silence. Dans la salle de la Grande Arche de La Défense (Hauts-de-Seine) où sont réunis un peu plus de un millier de délégués communistes, il demande la « démission » de la direction. Pour la secrétaire nationale, c’en est trop. Marie-George Buffet, muette depuis l’ouverture la veille de l’assemblée extraordinaire, se lève et s’empare du micro. Emue, tremblante, elle réaffirme son « attachement » au Parti communiste. Ferme, elle appelle à plus de fraternité dans les débats.

« On est tous inquiets. J’en tremble »

Pendant deux jours, les délégués communistes ont tenté de fixer une feuille de route jusqu’au congrès de décembre 2008. Histoire de rénover leur parti après les désastres électoraux. Le mandat, adopté hier lors d’un vote à main levée, est un compromis laissant toutes les options ouvertes pour l’avenir du PCF. Le texte précise qu’il ne faut « exclure aucune hypothèse concernant le parti ». Cette phrase, retirée samedi soir sous la pression des orthodoxes, avait entraîné de vives réactions chez les rénovateurs. Marie-George Buffet a pris l’initiative de réintroduire ces éléments.

L’amendement a été adopté à une large majorité. « Il y avait une tentative des orthodoxes de fermer le débat. Ce signal aurait été catastrophique », se félicitait le porte-parole Olivier Dartigolles à l’issue de la journée. Les rénovateurs auraient bien voulu procéder, d’ici à fin 2008, à des « expérimentations. » Ils n’ont pas obtenu gain de cause. Et « l’attachement politique au PCF » est rappelé.

Si le texte a finalement été voté à une large majorité (72 %), les discussions ont été tendues pendant tout le week-end entre partisans du maintien de l’identité communiste et ceux qui sont prêts à créer une nouvelle force. Les débats vont maintenant reprendre jusqu’au congrès de décembre 2008, moment où Marie-George Buffet quittera le poste de secrétaire nationale qu’elle occupe depuis 2001. Le temps risque de lui sembler long.

Samedi, Marie-George Buffet a écouté les interventions d’une quarantaine de délégués de sections, le regard vague, la mine maussade. Hier, après avoir réagi à l’appel isolé à sa démission, elle a repris la main pour que l’assemblée se termine vite. Agacée, elle s’est chargée en personne de faire procéder aux votes sur les amendements. « Il faut tout faire » pouvait-on l’entendre pester.

Et Buffet de répondre à ceux qui s’inquiétaient de cette précipitation : « C’est très difficile aussi pour nous, on est tous inquiets quant à l’avenir. J’en tremble. » Dans son discours de clôture, elle s’est voulue plus volontaire en appelant à « révolutionner le PCF » et en fustigeant « ceux qui pensaient participer aux obsèques du parti ». « Les communistes sont debout » a-t-elle lancé.

Debout certes, mais le week-end n’a pas fait taire les divergences. Et c’est un philosophe, invité par le PCF, qui a le mieux résumé ce qui attendait la secrétaire nationale dans l’année à venir. « Ce n’est pas à moi de tirer les conclusions des débats de ce week-end, a-t-il lancé à la tribune. C’est à Marie-George Buffet de le faire et je lui souhaite... bonne chance. »

Le Parisien du 10 décembre 2007

http://www.leparisien.fr/home/index.htm

Messages

  • Cette assemblée aura au moins servi aux délégués de section qui se sont inscrits dès leur arrivée pour parler de constater qu’ils n’étaient pas autorisés à prendre la parole, du moins pour la plupart d’entre-eux, que dans le débat des ruches, la mise en commun de l’autre côté de Paris pour chaque délégué de ruche (table de dix sur un thème : l’étoufoir de la pensée) de ne toujours pas pouvoir être entendu, mais que ce ne sont que les faux bourdons du Conseil National qui ont seul droit de parler, de rédiger le compte-rendu et certainement de polliniser la reine...

    C’est Royal...

    Salut fraternel camarades, on continue, mais la-haut punaise, ça roupille des sommeils de Bobos...

    le Rouge-gorge