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ITALIE . Après les scènes d’émeute du week-end et les incendies de tas d’immondices en pleine ville, la crise pourrait prendre une dimension sanitaire.
de Gaël De Santis
Demain, Silvio Berlusconi tiendra un Conseil des ministres sous tension, dans la préfecture de Naples. 3 500 tonnes de détritus jonchent les rues de Naples. Dans la province de Campanie tout entière, ce sont 50 000 tonnes d’ordures qui attendent d’être évacuées. Une situation intenable qui a conduit à des scènes d’émeutes.
Dans la seule nuit de dimanche à lundi, les pompiers ont dû intervenir contre des incendies de tas de déchets. De plus, hier les chauffeurs de bus avaient entamé une grève sauvage. Ayant promis de régler la crise des déchets en soixante jours, Silvio Berlusconi est face à une double urgence : une crise sécuritaire, et bientôt sanitaire. L’ordre des médecins y est allé de son communiqué : « La situation des déchets, déjà grave, devient dramatique », avertissent les praticiens, qui mettent en garde contre la pollution à la dioxine suite aux feux de détritus. À Pianura, dans la banlieue napolitaine, les mères ont manifesté contre le risque sanitaire. En effet, le gouvernement craint qu’avec la chaleur de l’été la crise se transforme en catastrophe médicale.
Du côté de l’Union européenne, par la voix de son porte-parole, le commissaire à l’Environnement, Stavros Dimas, a estimé que « sur l’urgence déchets, il faut intervenir tout de suite ». Autre versant du problème, le nouveau gouvernement de droite prend la question comme une question sécuritaire. Dans de nombreux quartiers et villes autour de Naples, à Fuorigrotta, Bagnoli, Poggioreale, Porta Nolaci, on trouvait hier matin les restes d’incendies. Les voies de chemin de fer ont été bloquées avant-hier par des habitants exaspérés par la situation. Cette révolte populaire a conduit le ministère de l’Intérieur à se saisir du dossier. Roberto Maroni peut se montrer inquiet face à la manifestation organisée mercredi, jour du Conseil des ministres, par les centres sociaux.
De plus, la Camorra, la mafia napolitaine, est accusée de favoriser en sous-main le non-règlement de la question afin de conserver une part du marché juteux du traitement des déchets (notamment toxiques, au nord de la Péninsule). Depuis six mois, la police a inspecté 400 boulangeries en Campanie. La moitié ont été fermée. Liés à la Camorra, ces fournils utilisaient comme combustible les déchets napolitains.
Mercredi, le Conseil des ministres devrait annoncer une batterie de mesures pour résoudre cette crise des déchets. L’exécutif italien instaurera un plan d’ouverture d’une dizaine de décharges en l’attente d’une amélioration du système d’incinérateurs. Silvio Berlusconi sait qu’il est attendu sur le dossier. Hier il s’inquiétait : « Attention ! Si nous ne résolvons pas rapidement le problème, la faute sera rejetée sur nous seuls. Pis, sur moi seul. »
Article paru dans l’Humanité du 20 mai 2008
Messages
1. Les déchets font flamber Naples, 20 mai 2008, 16:54
Voilà à quel genre de dérives peut conduire la privatisation d’un service public, surtout quand la mafia arrive à se tailler une part du gâteau ! Déplorable !
1. Les déchets font flamber Naples, 21 mai 2008, 09:10
et Mr Leclerc qui reproche à la France de ne pas pouvoir vendre des medicaments dans les supermarché comme en Italie , un bel exemple !
Remarquez, les trafics de médicaments et les contrefaçons se multipliant, les prochains hypers s’appelleront bientôt, les magasins Camora !
boris