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Les divergences de perspectives derrière des querelles de nom
Publie le mardi 5 décembre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Les divergences de perspectives derrière des querelles de nom.
Une candidature unitaire qui formaliserait un front antilibéral uni dans les luttes (Dec 95, mai-juin 2003, le CPE, RESF...) et dans les urnes (NON à la constitution, présidentielle, législatives) serait une avancée historique. Pourtant, visiblement nous sommes sur le point d’échouer sur la question de la désignation du candidat. Cela paraît étrange et saugrenue mais en fait la désignation du candidat et les tensions qu’elle crée ne font que révéler des intérêts divergents que nous devons surmonter.
Loin d’être un problème de personnes, il y a bien et depuis le début des divergences dans notre regroupement. Deux projets à mon avis coexistent au sein du rassemblement :
1/ Construire un regroupement électoral autour du PCF pour construire un rapport de force avec le PS (pour négocier ou pas avec lui, j’arrive toujours pas à savoir), qui vise à terme à construire une nouvelle force à partir du PCF.
2/ Construire la première brique d’une nouvelle force écologiste, socialiste et anti-impérialiste pour les urnes et les luttes qui à terme (ce coup ci mais plus sûrement dans l’avenir) vise à être hégémonique à gauche devant le PS. Cette force se fera avec le PCF ou ne se fera pas, mais elle ne se constituera pas autour du PCF (ni autour de la LCR). Elle devra être très claire sur les relations avec le PS et ne pas entretenir des illusions vis à vis de Ségolène sans pour autant jouer la politique du pire (Sarko).
Deux nœuds apparaissent : les relations avec le PS et la question de l’hégémonie ou non des partis politiques existants.
Le PS comme l’ensemble de la social démocratie européenne (SPD, parti travailliste) et mondiale (PT brésilien, Chili) a renoncé à combattre le libéralisme car elle refuse de s’affronter au capital. Ce phénomène est une tendance historique lourde, elle creuse un fossé irréconciliable entre deux gauches en Europe et en Amérique latine. Dire cela, n’est pas renoncer à être majoritaire : c’est ne pas s’illusionner sur comment devenir majoritaire. Il faut donc être ouvert à toute la gauche mais ferme et sans compromis sur l’antilibéralisme. C’est comme cela que la vrai gauche en Amérique du sud (Chavez ou Morales) prend le dessus sur la gauche libérale (Chili). Cette ligne n’implique pas de renoncer à tout alliance mais à la subordonnée aux rapports de force et au nécessaire combat vis-à-vis de la gauche libérale. Cette ligne plus dure vis à vis du PS risque de coûter de nombreux élus au PCF, d’où un refus d’intégrer les amendements de la LCR et une critique par le PCF des prises de position de Autain, Salesse ou Bové concernant le PS. Cette question est délicate car perdre des élus n’est jamais satisfaisant pour un parti. De plus le pari est risqué car il suppose que rapidement la nouvelle force pèse fortement. Mais il me semble que ce choix sera fait, y compris par le PCF, car c’est le seul choix historique possible avec la dérive droitière du PS (dernier parti européen à l’effectuer). D’ailleurs, nombres de textes du PCF vont dans ce sens.
Le second problème est le rôle et le poids des partis et leur instinct de conservation (pas forcément mauvais). En effet la construction d’une nouvelle force à l’image du Linkspartei en Allemagne, du MAS en Bolivie, de RESPECT en Angleterre, du bloc des gauches au Portugal, du SP en Hollande, de l’Alternative Rouge et Verte au Danemark risque d’entraîner l’implosion de la LCR et du PCF. Implosion relative car ces deux forces bénéficieraient in fine de la recomposition. Là-dessus, je suis aussi confiant car la France est le pays ou la gauche radicale est la plus forte mais aussi la plus divisée. Cet anomalie historique (presque le seul pays à ne pas avoir connu de recomposition politique à gauche) ne peut décemment durer plus longtemps et nous devons retrouver notre unité dans la diversité.
Bref à cacher ces divergences on croit vraiment que l’on est tombé sur la tête et on ne comprend la violence des débats actuels.
Le sens du double consensus est dans ce contexte de trouver une voie médiane qui ne brise pas le fragile équilibre trouvé. Si tout le monde joue le jeu, on sera in fine tous gagnant, sinon on sera tous perdant. Le fait que des collectifs aient été monocolores ou crées la dernière minute n’a pas d’importance, si l’on respecte le double consensus et que l’on continue à débattre sereinement des objectifs finaux (en terme de nouvelle force), je ne suis pas inquiet. Par contre, pour pouvoir continuer à débattre (notamment des différentes orientations), il faut être encore ensemble le 10. Je ne suis pas sûr que cela soit le cas si une des composantes ne respecte pas le double consensus.
Messages
1. > Les divergences de perspectives derrière des querelles de nom, 5 décembre 2006, 20:07
je pense qu’ il y a beaucoup de citoyens ayant voté non au tce qui n’ ont pas une vision du monde (weltlanschauung) marxiste, et que c’est peut-être la raison de la résistance à une candidature issue du PC.
Le débat est faussé d’une certaine façon car on parle de personnalités et non de nos vies et comment nous désirons les vivre.
C’est le piège de la présidentielle et nous sommes nombreux à y tomber.
Si nous arrivons à démontrer qu’ "um outro mundo é possivel" dans lequel la redistribution des richesses n’ est pas qu’ une utopie, mais peut devenir une réalité comme Chavez le démontre par le bolivarisme, nous gagnerons, car, la majorité de nos concitoyens est fatiguée de se démener pour nada, ne comprend pas pourquoi produire toujours plus d’ objets qu’ elle ne pourra dans sa grande majorité jamais se payer.
Beaucoup sont obligés d’ écraser l’ Autre pour un peu de confort et en ont honte.
Beaucoup font de l’ occupation de territoire pour défendre une position qu’ ils considèrent comme étant menacée, avec le raisonnement : "si c’est pas moi qui le fait , c’est un autre qui le fera, alors autant que ce soit moi"....
Je ne les blâme pas, c’est le shitstem (merci Pete Tosh) et l ’éducastration que nous avons reçu avec l’ héritage de la compétition qui nous amène à ça et souvent pour une question de survie.
Il faut des années, voire des dizaines d’ années de travail sur soi-même pour agir différemment, mais este outro mundo é possivel, cara ! entendeu ?
L’ idéologie marxiste ne propose pas un monde apaisé, mais un monde de lutte violente, or l’ Histoire nous montre avec Gandhi qu’il est possible de se délivrer du joug de l’ oppresseur par la non-violence.
Personnellement je ne supporte pas ces manifestations de joie d’ une majorité qui se moque de la minorité , la victoire acquise.
Il faut apprendre aux riches à NE PLUS AVOIR PEUR DE PARTAGER, car ils ont peur, et leurs réactions ne sont que l’ expression de cette peur.
La plus grande victoire que nous puissions espérer : c’est que le baron Seillières ouvre de lui-même son compte en banque aux plus démunis. je sais que beaucoup vont rigoler, mais notre noblesse de coeur nous commande de ne pas utiliser les mêmes armes que nos adversaires.
La plus grande victoire que nous puissions espérer, c’est que la notion de "mérite" s’ efface au profit de la notion de faire disparaitre la misère de la surface de notre planète. Il n’ y a pas de plus grande urgence, on aura beau employer tous les sophismes, les comparaisons, les concepts, quand quelqu’ un a faim C EST INTOLERABLE !!!! (surtout quand on a les moyens de le nourrir et que l’ on détruit la nourriture pour ne pas voir les cours boursiers s’ écrouler)
Je ne suis pas en train de dire que l’ idéologie marxiste ne propose pas ce but, bien sûr qu’ elle va dans ce sens, je dis qu’ il lui manque un petit qqchose qui redonne confiance à l’ individu, qui est beaucoup plus qu’ un rouage d’ une machine, d’ une technocratie.
Il faut harmoniser le collectif et l’ individuel, réunir ce qui semble opposé à première vue, prendre en compte le point de vue de la minorité et comprendre ce qui la pousse à adopter ce point de vue, toujours se poser la question qu’ est-ce que je peux apprendre de jubilatoire qui me rendra heureux avec l’ Autre, et non pas comment je peux avoir raison. Le mal français : vouloir avoir raison, même au prix de se brouiller avec ses amis
Chercher à être heureux avec nos concitoyens(construire un monde d’ Harmonie disait Fourier) me semble être la seule quête qui vaille la peine, car le fric n’ est qu’ un moyen, et si les injustices doivent être combattues, ce n’ est pas pour ça que la sentence a le devoir d’ être une punition.
Regardons la commission de réconciliation post apartheid en Afrique du Sud. Tu y crois qu’ un type emprisonné pendant plus de 20 ans par un régime quasiment nazi, ne cherche même pas à se venger, mais propose que les bourreaux reconnaissent leurs crimes devant leurs victimes, yeux dans les yeux, TU Y CROIS, MAN ????? ce jour là, nous avons pris une énorme claque (et bien peu s’ en sont aperçu)dans la gueule, nous les soi-disant héritiers du siècle des Lumières.
Des Humains nous ont dit : on peut agir avec humanité même avec des bourreaux, ça s’ appelle l’ UBUNTU, et ça fait partie de la philosophie bantoue.et c’est cette vision du monde que j’ ai rencontré au Brésil, venant de descendants d’ esclaves bantous, ils m’ ont redonné la fierté d’ être humain alors que j’ avais honte d’ être français.
sem medo de ser feliz, o povo unido jamais serà vencido !
sans peur d’ être heureux, le peuple uni ne sera jamais vaincu
Sam Telam