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Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !
Publie le lundi 7 juillet 2008 par Open-Publishing7 commentaires
Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !
Préférons Vincent GAY plutôt que Yves COCHET
amitie entre les peuples.org le 7 juillet 2008
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article207
Que propose Monsieur Yves COCHET face à l’épuisement des stocks et à la montée des prix carburants : se serrer la ceinture ! Est-ce bien là le rôle d’un homme politique écologiste de gauche ? Je ne crois pas . Monsieur COCHET n’est peut-être pas "à gauche" puisqu’il a défendu, si je ne me trompe, que l’écologie relevait d’un paradigme nouveau, ni de droite ni de gauche. Malgré cela j’ai lontemps prêté à Monsieur COCHET des préoccupations sociales suffisantes pour le classer à gauche, une gauche social-démocrate écologiste. Sa position en faveur du TCE a démontré qu’il s’agissait en fait d’un social-libéralisme écologique . A lire son dernier article "La fin du monde tel que nous le connaissons" (1) je ne vois absolument plus rien de social ou de gauche !
N’ y a-t-il pas des sujets ou le clivage droite-gauche n’est pas pertinent ? N’est-ce pas le cas quand des écologistes comme Yves COCHET ou Fabrice FLIPPO ne ménagent pas leur énergie pour démontrer, empreinte écologique à l’appui, que nous allons à grande vitesse dans le mur. Et même, que nous y sommes déjà ! Voici l’extrait en cause concernant le pétrole : "La hausse actuelle du cours des hydrocarbures n’est pas un simple choc pétrolier - comme ceux que nous avons affrontés en 1973 et 1979 - c’est la fin du monde tel que nous le connaissons..../...Cette situation n’est pas « la fin du pétrole » ou « la fin des énergies fossiles », c’est la fin de l’énergie bon marché et, conséquemment, la fin du monde tel que nous le connaissons, c’est-à-dire, avant quinze ans, la fin de la croissance économique, la fin du capitalisme, la fin de l’Union européenne, la fin de l’aviation commerciale de masse, la fin de la grande distribution... Les transitions énergétiques des siècles passés - du bois au charbon, du charbon au pétrole - étaient graduelles et adaptatives, le pic de Hubbert sera brusque et révolutionnaire. La fin du pétrole bon marché est la plus grande épreuve qu’ait jamais affrontée l’humanité (c’est LE problème). Afin d’en repousser un peu la date et d’en réduire un peu les effets désastreux, la seule conduite possible est l’apprentissage de la sobriété (c’est LA solution)." Est-ce cette urgence et cette fin apocalyptique qui fait oublier de hiérarchiser les causes de la situation écologique très dégradée dans laquelle nous sommes ?
Mettre la politique au poste de commande est essentiel pour qui veut mener une politique de classe. Et il y a toujours une option de classe à prendre !
Pourquoi Yves COCHET ne propose-t-il pas comme Vincent GAY,(2) spécialiste comme lui de ces questions écologiques, de nationaliser Total ? A tout le moins une telle proposition, dont on sait qu’elle ne saurait suffire, mérite débat, d’autant que cela n’enlève rien à la nécessité de se "désintoxiquer de l’usage addictif du pétrole". Le prix élevé à la pompe va aider les salariés ordinaires à prendre des vacances proches de chez lui. Les vacances lointaines vont apparaître bientôt comme le snobisme des couches aisées . Mais tout cela ne forme pas une politique active . Sauf à considérer que l’appauvrissement de la population fait bien les choses pour régler la question climatique . Comme je ne prête pas pareille solution à Monsieur Cochet alors il importe au plus vite qu’il mette en avant une politique de classe en matière énergétique . Je précise que ceux d’en bas ne se résume pas aux ouvriers et employés de bureau mais qu’il faut y ajouter les techniciens et cadres intermédiaires qui eux aussi se rapprochent du salaire médian.
Ne faut-il pas débattre de l’ensemble des moyens qui visent à réorienter la politique énergétique et celle des transports. Y figurent une réglementation stricte et une fiscalité adapté, le tout portant sur un objet non fuyant, maîtrisable par les politiques . C’est ici que l’appropriation publique intervient . La critique d’EDF pour la filière électrique n’invalide pas l’appropriation publique mais plutôt les politiques libérales qui ont marchandisé ce service esentiel en détruisant sa politique tarifaire. Dans la note d’ATTAC France (cf. lien 3) Jacques COSSART remarque que "parmi les six premières compagnies au monde, trois sont publiques, la société pétrolière d’Arabie Saoudite (1 ère ), du Venezuela (3 e ) et d’Iran (4 e )". Un tel statut n’offre pas d’emblée et automatiquement des résultats positifs en matière sociale et écologique. C’est là un point assuré. Tout dépend de l’action des politiques puisque la nationalisation vise à mettre les autorités publiques au poste de commande alors que les privatisations opère un abandon à la loi invisible du marché qui n’est pas neutre puisqu’elle sert le capital propriétaire .
Christian DELARUE
Militant altermondialiste - ATTAC France
notes :
1 - Yves Cochet : La fin du monde tel que nous le connaissons. Chronique parue sur le site Actu-Environnement (29 mai 2008)
http://www.yvescochet.net/wordpress/ ?cat=7
et sur bellaciao ce jour
2 - Vincent GAY : Total défend l’environnement
http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge ?id=8320
Pour une écologie anticapitaliste
Face à l’ampleur de la crise environnementale, il est nécessaire de développer une politique radicalement écologiste. Pour être efficace, celle-ci ne peut qu’être anticapitaliste.
http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge ?id=8238
3 - Jacques COSSART : Éléments statistiques relatifs à la production et consommation d’énergie dans le monde - Attac France
http://www.france.attac.org/spip.php ?article7335
Messages
1. Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !, 7 juillet 2008, 23:26, par Copas
La question autrement dite c’est :
Cette mutation écologique du monde va-t-elle se faire comme les mutations du passé ? va -t-elle se faire à nouveau avec les classes défavorisées comme variables d’ajustement, qu’on va écraser, broyer, militariser, affamer pour assumer le cour de la mutation ?
Cette mutation qui risque d’être paroxysmique va jeter à la gorge l’une de l’autre la classe bourgeoise dans le monde et les classes déshéritées, en donnant un caractère social déterminant à la crise écologique.
Le capitalisme peut parfaitement faire cette mutation, mais, les mains libres il risque de le faire dans une violence économique et une violence militaro-policière extrême. D’autres logiques peuvent parfaitement être du même acabit que le ce type de mutation capitaliste, une espèce de société bureaucratiste mi-brune mi-écolo c’est possible également.
Il ne s’agit pas d’envoyer invectives sur invectives sur les uns et les autres, mais on voit déjà au plus près et en filigrane les options prises entre ceux qui se réjouissent d’un plein de carburant hors de prix couplé à un silence gourmand sur le sort des déshérités éloignés des centres villes à cause de loyers monstrueux dans des cités mal desservies par les transports collectifs et obligeant des smicards et des bas salaires à faire des trajets en automobiles personnelles.
Il y a là une contradiction sociale extrêmement explosive qui gagne de loin en loin des catégories sociales de plus en plus larges, face à une bourgeoisie tenant fermement les endroits les plus agréables à vivre de nos sociétés, souvent des centres villes pouvant parfaitement se transformer en petites réserves ecolo-paradisiaques .
Sans remise en cause là d’un droit de propriété sacro-saint qui fait que la bourgeoisie achète et gèle les centre-villes pour sa spéculation, ses institutions financières et ses vastes logements (sans compter des municipalités scandaleuses ayant même logiques) , les travailleurs demeureront excentrés de leur lieu d’activité, excentrés des centres d’activité et de vie, obligés à de longs transports, et plus le loyer est bas plus cela est excentré des bons transports en commun et donc sous l’obligation au véhicule personnel couteux, et polluant.
La crise énergétique est d’abord une crise sociale violente en ce moment.
Développer des transports collectifs, recentrer les populations près de leurs emplois, remettre en cause le droit de propriété , sont déjà des ingrédients indispensables et complémentaires aux autres grandes batailles écologiques.
Mais pas seulement, ce n’est pas suffisant. Toutes ces mesures indispensables ne sont pas suffisantes et il faut également sauver les hommes et les femmes maintenant de la guerre sociale qui se déroule également sous le choc de la crise énergétique.
1. Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !, 8 juillet 2008, 00:10
Choc de la "crise" énergétique... mmmm... elles ont bon dos les "crises"...
L’armée US consomme CHAQUE JOUR 700 000 barrils de pétrole
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...
Le prix du barril à 200 dollars aurait été prescrit par le groupe Bilderberg (Banquiers et ex-nazis), qui se réunit avant le G8, puis donne ses directives aux riches qui sont rassemblés là.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...
"A la question de savoir si on pouvait s’attendre à voir bientôt ses voitures électriques sur le marché français, Renault a indiqué à IsraelValley qu’il ne fallait confondre le marché israélien et le marché français."
"Le projet actuel est très adapté au marché israélien. Selon Renault, ce projet peut être dupliqué dans d’autres pays soumis aux mêmes conditions :
– Le pays doit avoir des centres urbains assez denses
– Le coût du pétrole doit être cher
– Le coût de l’électricité doit être faible
– Le pays doit mettre en place des incitations fiscales
http://www.israelvalley.com/news/20...
2. Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !, 8 juillet 2008, 01:04, par Copas
Les voitures électriques ne sont pas une réponse, telle que la filière énergétique est conçue, telle que la logique des transports est conçue, telle que sont conçues ces types de véhicules, au développement de la crise énergétique.
Pour ce qui est du cout du pétrole il va continuer de grimper. Mais il ne le fera pas en ligne droite mais comme toute valeur soumise à une très grande liquidité , avec des avancées et des réculs.
Les consensus de Bilderberg (relatifs consensus entre les participants) ne font pas mécaniquement des faits et des vérités, mais certainement des désirs et des volontés , ce qui n’est pas exactement la même chose.
Là dessus se greffent des volontés spéculatives puissantes qui se foutent des consensus même si ils peuvent à certains moments croiser les branquignoles, pieds nickelés des grands groupes financiers internationaux, puissants non par leur vista mais par leur pouvoir simplement.
le pétrole continuera de monter avec sa part de spéculation prédatrice, sa part de bénéfices opportuns des actionnaires des groupes pétroliers, son aubaine fiscale pour certains états, par la volonté d’états ayant du pétrole sous leur pied, âr les besoins croissants énergétiques d’un monde sur même modèle (la consommation de guerre du pétrole n’est pas une verrue débordante, mais un aspect du mouvement d’ensemble) le chemin passera par les 200 $ , Bilderberg ou pas , car la ressource est comptée, les alternatives (sans changer de logiques) pas au point encore massivement.
Bref nous irons vers les sommets mais peut-être en repassant par 60 ou 30$ avant de rebondir en avant.
Les choix tactiques de la bourgeoisie dans le monde par rapport à cette crise énergétique et ecologique sont divers et contradictoire suivant les secteurs, les traditions, les pays.
Cette nomenclatura bourgeoise qui s’exprime dans les raouts et think thanks n’est pas l"entiereté de la bourgeoisie mais une faction, elle ne dispose pas d’un état mondial régulateur, elle est donc limitée dans ses ambitions même si ces dernières sont immenses.
Plusieurs choix s’offrent à elle, certains peuvent désirer une mutation violente par des prix élevés, d’autres une mutation lissée........
Mais choix des uns comme des autres , la crise énergétique et écologique monte en violence pour l’humanité et l’environnement qui porte cette dernière.
Très violente ou monstrueusement violente , tel est le choix. Mais dans un cas comme dans l’autre le consensus le plus saignant des Bilderbergs comme d’autres raouts sera d’essayer de faire des déshérités la variable d’ajustement qu’on sacrifiera pour se payer une mutation vers un monde nouveau. ca se fait déjà, consciemment ou sous la simple poussée de la logique du système de mutation technologique qu’a le capitalisme par quasi-atavisme.
Comme la mutation industrielle et son cortège de massacres et de guerres impériales, il y a tout à craindre de laisser à la bourgeoisie mains libres sur cette mutation écologique.
Au delà de ces grands mots c’est bien de l’impact concret de cette crise sur les travailleurs dont je voulais parler et sur lequel il faudra bien des propositions concrètes de sauvegarde et de défense des hommes et des femmes dont on met actuellement les têtes sur les billots.
Prendre à bras le corps ces contradictions que provoque cette crise et lutter contre les solutions bourgeoises naturelles qui s’y appliquent (libre marché, prédation, rapine, violence économique, ...) est vital pour l’avenir de l’humanité.
Si on n’a rien à proposer au mec qui n’a que sa vieille caisse d’occase pour aller bosser et pas assez de fric pour en faire tourner le moteur , on risque de passer vers de très sales quart d’heures qu’on imagine pas et auprès desquels les émeutes de banlieues n’auront été que d’aimables monômes pour danseurs en tutu rose.
Sauver les hommes et les femmes c’est aussi les défendre sur l’aujourd’hui dans leur survie économique. C’est également pousser à des comités de contrôle des prix qui permettent aux plus déshérités , aux travailleurs pauvres de tenter d’avoir maitrise sur leur destin, bref d’essayer d’humaniser d’adoucir au mieux une mutation nécessaire, mettre le pouvoir populaire au centre de l’appréhension de la crise.
2. Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !, 8 juillet 2008, 00:24
Je trouve ce titre complètement putassier, excusez-moi.
Il semble reprendre la bonne vieille technique de manipulation gouvernementale : quand on veut aboutir à un résultat par la manipulation mentale, on culpabilise et disqualifie le public concerné.
Les malades sont des "surconsommateurs" (plaintifs et gnan-gnan) ou des quisavent pas respecter des règles d’HYGIENE ou ne sont pas assez SPORTIFS. Bref, c’est de leur faute. Normal alors qu’ils paient - leur faute.
Les chômeurs sont des drogués de l’assistanat et de l’Etat-Providence, qui n’ont pas les c... (surtout les dames) pour "prendre des risques", apprécier les joies de la mobilité et de la précarité, etc...
Etc...
Ah...! Pas entendu parler de "drogués de la télé". Et pourtant...
1. Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !, 8 juillet 2008, 01:15, par Copas
Il me semble que ce titre ne renvoie pas aux pauvres,au peuple mais à la bourgeoisie qui veut soigner les conséquences de son utilisation bourgeoise et destructrice du pétrole par une politique énergétique de classe....
Bref ce titre je ne l’ai pas compris comme toi , je peux me tromper, mais comme la volonté d’une classe dominante qui a provoqué la crise actuelle par son impéritie et son avidité , de faire une mutation écologique en menant guerre sociale pour en faire payer le cout par les couches populaires.
Bref cette classe essayera de nous faire culpabiliser pour nous faire payer sa survie et le cout de la mutation.
Enfin je l’ai saisi ainsi.
2. Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !, 8 juillet 2008, 01:24
J’ai vu ainsi, j’ai plutôt pensé aux spéculateurs et compagnies pétrolières, états, qui jouent avec le pétrole pour nous extorquer davantage d’argent, en quelque sorte c’est du RACKET ! N’ayons pas peur des mots !
3. Les "drogués du pétrole" veulent se soigner mais avec une politique énergétique de classe !, 23 juillet 2008, 18:20, par Raminagrobis
C’est vraiment une vision étriquée et francocentrée de croire que nationaliser changera quelque chose. C’est oublier que les grandes compagnies pétrolières privées ne pèsent plus grand choses. Elle représentent à peine 15% de la production mondiale (et encore moins des réserves), elles sont largement devancées par les grandes compagnies nationales. BP Amoco, la plus grosse compagnie , n’est que la cinquième compagnie productrice de pétrole, derrière 4 compagnies nationales (Arabie saoudite, iran, venezuela et mexique)
Total, c’est 2% de la production mondiale de pétrole. La compagnie nationale saoudienne produit à elle seule autant que BP+Exxon+Total.
Total peut être nationalisé, ou collectivisé, ou revendu à Exxon, ou racheté par les inuits du Groenland, ça ne changera RIEN à la situation pétrolière globale.
J’en profite pour répondre au mythe qui attribue la flambée des prix du pétrole (et des céréales) à la spéculation. Je rappelle que les prix de l’acier, du phosphate et du charbon ont tout autant augmenté, même plus pour le phosphate. Et sur ces produits là, il n’y a pas de marché "futures". On ne peut pas acheter des contrats futurs sur le l’acier pour revendre avant la date de livraison. Donc il n’y a pas la possibilité matérielle de faire de la spéculation. Et pourtant ça flambe !