Accueil > Les enfants, la mort, la vie.
Quartier de Belleville à Paris, où les rafles actuelles sont quasi quotidiennes :


"Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il voulait qu’à partir de la rentrée de 2008 chaque enfant de CM2 se voie « confier la mémoire » d’un enfant français victime de la Shoah, lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF)."
« Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui », a-t-il ajouté.
http://www.leparisien.fr/home/info/politique/articles.htm?articleid=296054544
ll résulte de cet appel à "vivre avec les morts", tout en ne disant rien des disparitions actuelles, une injonction pour les enfants à nier et la réalité et le présent : de même que les enfants d’autrefois ne savaient pas ce que leurs camarades juifs allaient devenir - car c’est après qu’on l’a su, et maintenant qu’on le leur dit - on ne sait si les enfants victimes des rafles actuelles dans les écoles survivent, et dans quelles conditions, ou pas.
Les enfants de nos écoles sont donc appelés à revivre un passé que même leurs camarades de l’époque n’ont pas vécu de cette manière, et à ne rien savoir de la disparition de leurs camarades de tous les jours, dans leur présent et leur vie actuelle.
Ils sont invités à savoir qu’un enfant dont on parle, qui laisse des traces, qui préoccupe, qui importe, qui a un nom, est un enfant MORT. Comme les enfants dont le grand frère (soeur) est mort avant leur naissance et dont les parents n’ont pas fait le deuil, évoquant perpétuellement leur chagrin, leur culpabilité, et les souffrances de l’enfant mort, les empêchant de grandir et de devenir des individus à part entière.
Cet "ordre" sarkozien (lequel se mêle en l’occurence des programmes scolaires, de quel droit ?), s’il est appliqué - en négation de tous les principes pédagogiques et psychologiques qui demandent d’orienter les pas de l’élève vers la vie et la réalité - va dans le sens de la création de la peur paralysante par l’évocation constante de la mort des enfants, va dans le sens de la schizophrénie par la négation de la réalité, va dans le sens de la création de la culpabilté par la génération de la "culpabilité du survivant" qui affecte souvent les proches d’êtres humains qui sont morts brutalement.
CULPABILISATION, TERRORISATION, BROUILLAGE DES REPERES, sont déjà des techniques de manipulation et de prises de pouvoir appliquées aujourd’hui aux adultes. Et pas seulement dans les commissariats. Il s’agirait donc là de les créer dès l’enfance.
Au secours, les instit’ ! (et non les "en-saignants")
Au secours, les parents !
Ne laissons pas des irresponsables inculquer la culture de la mortà toute une génération !
Sachons aussi nous servir des outils existants : dans la réalité (non dans le souvenir empreint de dolorisme), lorsqu’une classe est "traumatisée" par la disparition brutale d’un élève, il y a dans chaque département, des "cellules d’aide psychologique", car c’est une obligation légale... Elles proposent leur intervention LORSQU’ELLES SONT SOLLICITEES, et interviennent - à grand renfort de publicité - lorsqu’un accident autre qu’une rafle crée une émotion importante dans une classe. Peut-être conviendrait-il de faire appel à elles CHAQUE FOIS qu’il y a un banc soudainement vide dans une école... Par principe, et quel que soit le résultat. Car il s’agit d’un drame actuel et réel pour les enfants et c’est une façon légale de mettre en lumière ce que le pouvoir voudrait que tout le monde ignore. Il conviendrait de donner de la publicité à l’intervention - ou à la fin de non-recevoir (possible, avec "pretextes" !), sur les réseaux.
On pourra remarquer aussi :
– qu’il n’est pas fait mention des enfants tziganes : eux n’ont pas de nom, n’existent pas et n’on jamais existé ?
– qu’il n’est pas fait mention des enfants qui on survécu à la barbarie nazie parce qu’ils ont été protégés par des non-juifs (et non-tziganes).
On se rappellera aussi :
– que le nombre global de Juifs déportés pendant la dernière guerre est égal au nombre de Tziganes
– que le nombre de Juifs survivants en France, souvent grâce à l’aide des Français, est supérieur à celui de ceux qui ont été exterminés.
Ne serait-il pas plus judicieux d’enseigner aux enfants qu’il existe des humains courageux, qui se battent pour que les enfants vivent et rient et jouent, contre l’injustice et le racisme, au péril de leur sécurité, voire de leur vie, quand pour ce faire ils doivent affronter la répression d’un état inhumain ?
Messages
1. Les enfants, la mort, la vie., 15 février 2008, 10:12, par AMAROUCHE L.dit : Ahmed Salah
Bonjour !
Il ne peut être question de devoir de mémoire et du souvenir à deux vitesses.
Votre article ci-dessus est là pour témoigner. Que faudra-t-il rajouter, si ce n’est de faire l’extension à tous les enfants du monde téls que reconnus universellement.
L’école appartient aux hommes de sciences, des savoirs, des connaissances et des prises de consciences mûrement réféléchies et non pas aux forces fléchies par l’argent et pour l’argent. L’école appartient aux élèves qui ont leurs mots à dire en concertation avec leurs instituteurs dignes de cette qualification proféssionelle. L’école appartient aux parents d’élèves conscients de leurs lourdes responsabilités d’encadreurs familiaux subvenant à leurs besoins quotidiens assumant le rôle principal d’éleveurs. Mais les ménages ne sont pas de la même catégorie en ce qui concerne de télles compétences. L’on retrouve un foyer dont les parents sont tous les deux compétents. Un foyer dans lequel un seul des deux parents est compétent et l’autre écoûte et suit la bonne ligne. Un foyer où le systéme psycho-afféctif sur fond d’ignorance ou d’illétrisme influe sur le poids de l’autre parent et les disputes s’éclatent devant les enfants traumatisés par un environnement difficile et des milieux complexes qui les récupérent et les orientent selon les voeux du maître des ténébres.
La formation civique et morale autant que la pédagogie doivent absolument intervenir pour contre-carrer la démagogie, l’idéologie pour faire valoir la PEDAGOGIE.
1. Les enfants, la mort, la vie., 15 février 2008, 22:41, par Maguy
Tout à fait d’accord avec cet excellent texte qui devrait comme celui de Claire, être envoyé à tous les médias presse écrite, radios et télévision.
A tous les ministres et députés, recteurs d’académie etc ...
Et bien sûr à Sarkozy .