Accueil > Les failles du bilan Sarkozy

Les failles du bilan Sarkozy

Publie le vendredi 12 janvier 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

de Laurent Mouloud, Émilie Rive

Communication . Le ministre fait ce jour l’inventaire de son action Place Beauvau. Décryptage.

Pour la dernière fois, Nicolas Sarkozy va se livrer cet après-midi à l’un de ses exercices favoris : la présentation de son bilan en matière de sécurité, d’immigration et d’aménagement du territoire. Comme chaque année, face à une forêt de caméras, le ministre candidat va se prévaloir d’une nouvelle baisse de la délinquance et se réjouir de l’augmentation du nombre de reconduites à la frontière. De la communication grand format derrière laquelle se cachent des constats moins reluisants. L’Humanité a donc décidé de vous révéler ce que Nicolas Sarkozy ne vous dira sûrement pas...

Délinquance

Ce dont il se vante :

« Les chiffres sont là : la délinquance a baissé de 9 % depuis 2002 alors qu’elle avait augmenté de 14 % entre 1997 et 2001. »

Ce qu’il ne dira pas :

1) Nicolas Sarkozy se garde bien de préciser que ces chiffres ne sont que les crimes et délits enregistrés (plaintes) ou révélés (interpellations) par la police et la gendarmerie. En clair : ils ne reflètent que l’activité administrative des services (la hausse sous la gauche n’est donc pas forcément un mauvais signe). Amalgamer le phénomène de la délinquance et ce simple indicateur (appelé « état 4001 ») relève de l’escroquerie intellectuelle. Une enquête de victimation auprès de la population, publiée par l’Observatoire- national de la délinquance, donne d’ailleurs idée du décalage entre le discours ministériel et la réalité. D’après les projections de l’OND, plus de 12 millions de faits de délinquance auraient été commis en 2005, soit trois fois plus qu’enregistrés dans les commissariats et gendarmeries...

2) Les statistiques officielles, elles-mêmes, restent l’objet de toutes les suspicions. Mise sous pression par un Nicolas Sarkozy appelant à « faire du chiffre », la hiérarchie policière s’est exécutée avec zèle. De l’aveu même des pandores, rien n’est plus simple que d’infléchir cette courbe statistique. Mettre du « bleu » sur la voie publique et privilégier les affaires simples (arrêter une prostituée, interpeller le fumeur de joint ou le sans-papiers...), voilà de quoi faire flamber le fameux « taux d’élucidation ». Bourrer la case « Q » (celle qui regroupe les délits qui n’entrent pas dans l’état 4001), répartir d’un mois sur l’autre certains délits, décourager le dépôt de plainte pour des infractions mineures... Voilà de quoi baisser le nombre de « faits constatés ».

3) La baisse statistique avancée par Nicolas Sarkozy repose essentiellement sur un recul constant des vols à la roulotte, des cambriolages et des vols de voitures. De bons - résultats, certes, mais dus en grande partie à l’amélioration des systèmes de protection (serrures renforcées, démarrage électronique) qui découragent nombre de malfaiteurs. Cette baisse - réelle - masque mal, en revanche, l’enracinement d’une délinquance plus dure, comme le montre la hausse constante des violences faites aux personnes (+ 6 % l’année dernière). Sur ce point, Nicolas Sarkozy n’a inversé ni la tendance... ni les statistiques !

Banlieue

Ce dont il se vante : « Je veux rendre hommage aux forces de l’ordre qui ont pu faire respecter la loi sans que, au cours de 27 nuits d’émeutes, il n’y ait eu de mort. »

Ce qu’il ne dira pas :

1) C’est gonflé ! Surtout si l’on se souvient que Nicolas Sarkozy porte une bonne part de responsabilité dans le déclenchement - et le prolongement - de ces fameuses « émeutes ». Le 27 octobre 2005, le ministre de l’Intérieur fait preuve d’un cynisme irresponsable alors que deux jeunes de Clichy-sous-Bois viennent de mourir dans un transformateur EDF où ils s’étaient réfugiés, acculés par la police. Au lieu de promettre toute la lumière sur cette affaire aux familles et habitants bouleversés, il commence par exonérer les policiers de leur possible responsabilité. Attisant un profond sentiment d’injustice. Un an plus tard, un rapport de l’inspection générale des services confirmera que les adolescents étaient bien poursuivis par la police. Nicolas Sarkozy, à ce jour, continue de le nier.

2) Du « Karcher » de la Courneuve aux « racailles » d’Argenteuil, Nicolas Sarkozy n’a cessé de jouer de la provocation dans les banlieues populaires. Résultat : Le fossé n’a jamais été aussi grand entre la jeunesse de ces quartiers défavorisés et les institutions. En première ligne : la police. Dès son arrivée place Beauvau, le ministre a réorienté les missions de ses fonctionnaires. Moins de prévention, plus d’interpellations. Sur le terrain, cela s’est traduit par la suppression de la police de proximité, dont tout le monde, syndicat policiers compris, réclame aujourd’hui le retour. Depuis novembre 2005, la seule réponse de Nicolas Sarkozy à ses révoltes sans précédent a été, finalement, de renforcer les effectifs de CRS aux abords des cités et de multiplier les contrôles. Les habitants, eux, se préparent, semble-t-il, à lui répliquer : le nombre de nouveaux inscrits sur les listes électorales, fin 2006, n’a jamais été aussi important...

Immigration

Ce dont il se vante : « Quand on n’a pas de papiers, on n’a pas vocation à rester en France. »

Ce qu’il ne dira pas :

1) Adepte à tout prix de l’immigration « choisie », comme tous ses prédécesseurs, il a mis en oeuvre dans sa dernière refonte de la loi sur l’entrée et le séjour des étrangers tout un arsenal pour éviter le regroupement familial, n’accepter que l’immigration de travail ciblée et faire table rase de toute régularisation des étrangers présents sur le territoire depuis de nombreuses années. Les mesures sont si draconiennes qu’il lui a fallu, devant le tollé soulevé par les arrestations d’enfants dans les écoles, pondre en urgence deux circulaires, l’une pour que les élèves puissent terminer leur scolarité, l’an dernier, sans être inquiétés, l’autre, une fois la première arrivée à expiration, pour régulariser - aussi peu que possible - des familles de sans-papiers aux enfants scolarisés.

2) Ce sont près de 30 000 personnes qui se sont engouffrées dans cette faille. 6 924 adultes seulement ont réussi le concours aux dés pipés. Mais l’échec de Nicolas Sarkozy, même s’il atteint, en 2006, les 24-25 000 expulsions du territoire qu’il avait fixées comme objectif à ses préfets, ne se mesure pas là. Chaque enfant en danger dans une classe, dans une école, dans un lycée, c’est la mobilisation de dizaines de parents, de jeunes, d’enseignants, de passants et de voisins qui découvrent, au quotidien, l’inhumanité et l’inutilité de cette politique. L’échec de Sarzoky c’est la vitalité, la vivacité et la réactivité du Réseau Éducation sans frontière, dont un comité local ou départemental naît dès qu’un enfant ou une famille est en danger.

Sangatte

Ce dont il se vante : « Le problème est réglé. »

Ce qu’il ne dira pas :

1) En novembre 2002, Nicolas Sarkozy provoque la fermeture du centre de la Croix-Rouge qui accueillait, à Sangatte, à 11 km de Calais, les réfugiés qui voulaient atteindre la Grande-Bretagne. Quelques années plus tard, il est obligé de moduler : « Bien sûr, tout n’est pas résolu, en raison notamment de l’attractivité du marché du travail anglais. Cependant, nous avons supprimé cet abcès de fixation et soulagé les habitants de Sangatte et de la région. » « En quatre ans, ce sont 50 000 réfugiés qui sont passés par Calais. Les flux migratoires restent très forts », remarque l’abbé Bouteille. Le gouvernement avait misé sur le pourrissement de la situation, le froid, les persécutions de la police, les arrestations dans n’importe quelle condition, l’impossibilité de passer, les reconduites à la frontière, pour décourager les candidats au passage. C’est l’échec complet.

2) Pour le maire de Sangatte, Guy Allemand, il y a actuellement un millier de personnes dispersées dans les bois, le port, les parcs, les lieux désaffectés de Calais. Les associations servent environ 800 repas par jour (un seul par personne et par jour). Les réfugiés arrivent toujours, d’Éthiopie, de Somalie, d’Érythrée, d’Afghanistan, d’Irak... de ces pays où la paix n’existe pas, n’en déplaise au ministre qui fustige le « détournement » du droit d’asile politique. Et depuis quatre ans, les conditions sanitaires dans lesquelles ils sont contraints de vivre sont indignes de notre pays. Surtout quand on sait qu’il y a de plus en plus de femmes. À Sangatte, il y avait, au moins, une assistance médicale. Aujourd’hui, il n’y a plus rien, si ce n’est les lacrymogènes, la matraque, le mépris et la chasse au faciès. À tel point qu’un juge de Giens a dû mettre le holà aux pratiques policières dont il a eu connaissance : pas le droit de déplacer les interpellés dans d’autres villes, de les retenir sans faire de procès-verbal, de ramasser des gens sans ordre d’intervention... Depuis, la police et la gendarmerie se sont adaptées et continuent la chasse. Comme on remplit un tonneau percé.

http://www.humanite.fr/journal/2007-01-11/2007-01-11-843718

Messages

  • Sarko élu par l’UMP sur Internet (donc contrôle bidon) à 98,% mieux que Ceaucescu.
    Il est le symbole des rentes qui pénalisent 90% des citoyens :

    - la rente foncière et immobilière aboutit à des loyers, charges et remboursements d’accession à la propriété exorbitants ;

     la rente des surprix imposés par l’oligopole des quatre géants de la distribution rend la vie de plus en plus chère ;

     la rente communautariste raciste pro intégriste et antilaique peut déboucher sur la prise du pouvoir par l’extrème droite et la guerre civile ;

     la rente financière privilégie les intérêts des gros actionnaires. Ainsi Sarko brother le n° 2 du Medef préconise les délocalisations afin de jeter ou précariser les salariés donc d’accroitre les surprofits. De plus la politique pro rentiers de la BCE induit un taux de change très élevé de l’euro ce qui aboutit à une diminution des exportations et des emplois ;

    - la rente médiatique des milliardaires de l’armement ou du BTP Dassault, Lagardère , Bouygues ... qui détiennent les principaux marchés publics et avec quelques groupes financiers contrôlent plus de 80% des média privés ; ils imposent Sharko le requin dans les infos aux heures de repas matin, midi et soir depuis cinq ans ; les media publics contrôlés majoritairement par l’UMP font de même ;

    - la rente impérialiste des USA de Bush que son clone veut imposer à la France en l’entrainant dans des aventures militaires qui sont contre l’ intérêt des citoyens ;

    - la rente politique : l’UMP sous divers noms UNR, UDR, RPR et avec une politique de plus en plus réac est au pouvoir depuis près de 50 ans, excepté 15 ans de PS. L’UMP a colonisé l’appareil d’Etat et considère que les citoyens majoritairement sont des veaux que l’on peut exploitre en tant que travailleurs et duper en tant que consommateurs et téléspectateurs. Alors merde à Sharkocescu.