Accueil > Les fonctionnaires, en grève pour leur pouvoir d’achat, amplifient la (…)

Les fonctionnaires, en grève pour leur pouvoir d’achat, amplifient la contestation sociale

Publie le mardi 20 novembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

La mobilisation contre la réforme des régimes spéciaux a continué à s’essouffler à l’avant-veille du début des négociations à la SNCF et à la RATP. Les fédérations de fonctionnaires devraient mobiliser fortement pour les salaires et l’emploi aujourd’hui.

Alors que la grève des cheminots et des agents de la RATP se poursuit contre la réforme des régimes spéciaux de retraite et que les quotidiens ne paraissent pas à la suite d’une grève du Livre CGT, les fonctionnaires sont appelés aujourd’hui à cesser le travail pour protester contre les baisses d’effectifs et exiger des augmentations de salaire. Les deux mouvements vont donc finalement se rencontrer. Les syndicalistes qui rêvaient que cela décuple leurs forces risquent cependant d’être déçus. Les voyageurs ne s’en sont encore une fois pas forcément rendu compte, mais la tendance à la reprise du travail dans les transports, amorcée dès le deuxième jour de la grève, a continué à se poursuivre, à l’avant-veille de l’ouverture de négociations tripartites à la SNCF et à la RATP : les grévistes n’étaient plus que 26,2 % chez les cheminots et 18 % à la Régie.
300 et 400 millions par jour

Toutes les assemblées générales à la SNCF ayant reconduit la grève, il est néanmoins possible que cette mobilisation se stabilise aujourd’hui, voire demain. Au grand dam du gouvernement, qui a fait savoir, par l’intermédiaire de la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, que le mouvement coûterait « entre 300 et 400 millions d’euros par jour » à l’économie française.

En revanche, du côté des fonctionnaires, la participation s’annonce forte, bien plus forte que le 18 octobre, où seules la CGT et SUD avaient appelé à la grève. Reprenant la même stratégie que Xavier Bertrand il y a quinze jours sur les régimes spéciaux, le secrétaire d’Etat à la Fonction publique, André Santini, n’a d’ailleurs pas hésité à en convenir, hier : la grève à laquelle ont appelé ensemble les huit fédérations de la fonction publique, « sera sans doute largement suivie ». L’Education nationale devrait être en pointe et Bercy, dont les directions des impôts et de la comptabilité publique sont en cours de fusion, ne sera pas la dernière à se mobiliser. Les hôpitaux pourraient en revanche être moins touchés.
Serein et optimiste

Quoi qu’il en soit, le gouvernement se veut serein et optimiste, vis-à-vis des cheminots et des agents de la RATP comme des fonctionnaires. Concernant les premiers, le conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, a estimé que le retour à « la normale devrait être pour le milieu de la semaine ». Les six fédérations de cheminots qui ont appelé à la poursuite du mouvement comptent venir demain à la première séance de négociation avec la SNCF avec une plate-forme commune de revendications, qui revient sur les principes d’alignement sur le régime de retraite de la fonction publique. En réponse, le Premier ministre, François Fillon, a jugé hier que « cette grève est minoritaire dans les entreprises (et) extrêmement minoritaire dans notre pays », et réaffirmé que le gouvernement « ne bougerait pas sur les principes ».
Il « faut des gestes »

Du côté des fonctionnaires, le gouvernement estime qu’il n’y a pas lieu non plus de s’inquiéter pour l’instant, dans la mesure où il ne s’agit que d’une grève « carrée » de 24 heures : c’est une « journée un peu forte mais rituelle », a affirmé Raymond Soubie. « Depuis 2002, il y a eu 47 préavis de grève concernant plusieurs ministères », fait-on remarquer au secrétariat d’Etat à la Fonction publique. Le gouvernement table aussi sur le fait que la poursuite du mouvement des cheminots et de l’agitation estudiantine vont brouiller le message des agents de la fonction publique et que « l’opinion marque une certaine lassitude sur les grèves ».

Un sondage réalisé hier par CSA pour « L’Humanité » montre cependant que le mouvement est plus populaire que celui des salariés des régimes spéciaux : un peu plus de la moitié des Français (53 %) « soutiennent » (33 %) ou éprouvent « de la sympathie » (20 %) à son égard. Il est vrai que le coeur de la mobilisation - le pouvoir d’achat - rejoint la principale préoccupation actuelle des Français. Il n’empêche, il « faut des gestes » dans la direction des fonctionnaires, a admis Raymond Soubie, mais pas nécessairement « un geste sur le pouvoir d’achat ». Au secrétariat d’Etat à la Fonction publique, on rappelle que des rendez-vous sont d’ores et déjà programmés sur ce dernier sujet : la prochaine réunion d’étape de la conférence sur le pouvoir d’achat aura lieu le 3 décembre. Une intersyndicale est prévue demain pour décider des suites du mouvement.

http://www.lesechos.fr/info/france/4650825.htm?xtor=RSS-2059

Messages