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Les glaces les plus anciennes de l’Arctique sont en train de fondre.

Publie le samedi 10 mai 2008 par Open-Publishing
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Les glaces les plus anciennes, qui sont les plus épaisses et les plus dures, recouvrant le pôle Nord, sont en train de fondre. Ces signes inquiétants quant à l’avenir de la calotte glaciaire arctique ont été observés par les satellites de la NASA.

« L’épaisseur de la glace est un indicateur de la santé à long terme de la banquise, et elle n’est pas très bonne en ce moment, » déclare Walt Meier, du National Snow and Ice Data Center.

Ces nouvelles observations viennent s’ajouter à l’inquiétante litanie des nouvelles en provenance de la banquise arctique, dont la superficie a diminué durant les trois dernières décennies, et tout particulièrement l’an dernier où elle a atteint son plus bas niveau.

Les scientifiques estiment que cette tendance est due au changement climatique provoqué par l’activité humaine.

La fonte des glaces de l’Arctique ne modifie pas le niveau de la mer, comme pourrait le faire celle des glaciers du Groenland ou de l’Antarctique, mais elle contribue au réchauffement de la planète car la glace, dont la blancheur réfléchit les rayons solaires laisse sa place à l’eau, plus sombre, qui absorbe la chaleur du soleil.

Grâce aux données recueillies par les satellites qui mesurent la quantité de glace recouvrant l’océan dans l’Arctique et l’Antarctique, Walt Meier, ainsi que d’autres climatologues, a observé au pôle nord une forte baisse de la quantité de glace éternelle, cette couche épaisse et dure, vieille de plus d’un an.

Les plus anciennes des glaces en Arctique, vieilles de six ans ou plus, sont les plus résistantes, mais elles ont tout de même diminué de façon spectaculaire, constatent les scientifiques.

Ce sont près de 2,5 million de kilomètres carrés de glace pérenne qui ont été perdus - soit environ une fois et demie la superficie de l’Alaska. La diminution observée entre février 2007 et février 2008 est supérieure à 50 %, note Walt Meier [1].

La superficie des glaces les plus anciennes et les plus dures a diminué d’environ 75 % cette année, soit 1,5 million de kilomètres carrés, ou trois fois la superficie de la France.

Cela ne signifie pas que les eaux de l’Arctique sont libres de glace durant l’hiver, mais que dans de nombreuses zones, les glaces éternelles sont remplacées par une nouvelle glace fragile qui est plus facilement perturbée par le vent et la température de l’eau, désormais plus élevée.

« C’est semblable à un spectacle Hollywoodien », déclare Walt Meier. Avec l’Arctique largement recouvert de glace plus jeune, « tout peut sembler OK, mais si vous pouviez voir derrière les apparences... c’est tout simplement vide. C’est ce à quoi nous assistons lorsque la couverture de glace devient de plus en plus vide sous la glace visible. »

Les glaces permanentes sont également vulnérables au système récurrent de vents tourbillonnants et de courants connu sous le nom d’Oscillation Arctique, qui éjecte la glace ancienne hors de la zone autour du pôle, et la dirige plus au sud vers des eaux plus chaudes où elle va fondre.

Les scientifiques ont aussi analysé des données recueillies par satellite de l’Antarctique, mais y ont constaté des changements moins spectaculaires.

Ils attribuent cela à la différence existant entre les deux régions polaires. L’Arctique est un océan entouré de terres alors que l’Antarctique est un continent entouré d’océans.

Cependant, les scientifiques ont noté un brusque réchauffement de la péninsule Antarctique, cette langue de terre qui s’étire du continent en direction de l’Amérique du Sud.

Notes :

[1] Le communiqué de la NASA fait état de « seulement » 40 % de réduction par rapport à la moyenne de la période référence.

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1844