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Les intermittents ont accroché le ministre

Publie le vendredi 18 juin 2004 par Open-Publishing

« Abrogation, abrogation, abrogation ! », ont scandé les intermittents massés le long des grilles filtrant les entrées, place Saint-Éloi, hier matin, lors de l’inauguration du musée des Beaux-Arts. Du coup, le ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, s’est rendu vers eux, pour un échange improvisé. Quelques minutes auparavant, il avait déjà rencontré une délégation du syndicat français des artistes interprètes, affilié à la CGT, et du collectif Culture 49, à la préfecture toute proche.

« Une partie des problèmes a été réglée », a tenté d’expliquer le ministre, interrompu par les manifestants : « Mascarade, mascarade, mascarade ! » Renaud Donnedieu de Vabres a évoqué le problème des femmes enceintes, celui des exclus du système, des abus. Ainsi que la désignation d’un expert indépendant, qui déposera son rapport au 31 octobre. « Une discussion aura lieu pour bâtir un nouveau système. L’État s’y est engagé, a assuré le ministre. Vous ne pouvez pas dire que le gouvernement n’a pas tenu le calendrier annoncé, avec des mesures précises et concrètes. »

Les intermittents ont redit leur souhait de voir abroger le protocole et d’obtenir une réouverture des négociations. « Cela fait deux mois et quinze jours que je suis ministre, a répondu Renaud Donnedieu de Vabres. Des décisions sont prises. Il y aura un nouveau système. Je vous demande de ne pas paralyser l’activité culturelle et artistique en France. Il y a des avancées et ne pas le reconnaître, franchement, ce n’est pas voir la réalité ! »

Un échange suivi par des centaines d’Angevins qui patientaient, le long des grilles, pour assister à l’inauguration. « Nous avons réussi notre coup, se félicitait cette intermittente. Avec le public qui ne pouvait pas entrer, cela faisait toute une place remplie de manifestants. Excellent ! » Plus sérieusement, les artistes et techniciens ont insisté sur la nécessité d’une renégociation complète et non d’un replâtrage. Ils ont reçu l’appui du maire, Jean-Claude Antonini, qui a appelé « de ses voeux » une négociation : « Pas de culture vivante sans les intermittents. »

En fin de matinée, quatre-vingts électriciens et gaziers envahissaient à leur tour la place Saint-Éloi, venus à pied du quai Félix Faure. Mais faute de pouvoir rencontrer le ministre, ils sont repartis comme ils étaient venus, promettant de nouvelles coupures d’électricité.

Jean-Michel HANSEN.

http://www.angers.maville.com/actu/detail.asp?idDoc=146708&IdCla=18