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Les manifs occupent la rue et Sarkozy réplique

Publie le vendredi 16 mai 2008 par Open-Publishing
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Les manifs occupent la rue et Sarkozy réplique

FRANCE | 00h08 Plus de 200 000 lycéens et fonctionnaires ont manifesté hier, souvent sous une direction féminine !

A Paris, les jeunes filles sont omniprésentes dans l’organisation du cortège. Et jouent un rôle pacificateur au sein des services d’ordre.

JEAN-NOËL CUÉNOD | 16 Mai 2008 | 00h08

Une vague, certes. Mais non pas une déferlante. A l’appel de nombreux syndicats, fonctionnaires — en majorité des enseignants — et lycéens ont manifesté hier après-midi dans les grandes villes françaises contre les suppressions de postes. Entre 200 000 et 300 000 contestataires ont participé aux cortèges, dont de 20 000 à 50 000 à Paris.

Sans qu’elle se mue en tsunami social, la grève d’une journée des agents de l’Etat a été bien suivie, surtout dans l’enseignement. A 46% des enseignants du primaire, selon le Ministère de l’éducation nationale ; à 63%, à en croire l’estimation des syndicats.

Un servicetrès minimum !
Pour le gouvernement, l’organisation du service minimum dans l’accueil des élèves a constitué l’un des principaux enjeux de cette journée. En cas de grève, il appartient aux communes de mettre en place cet accueil. Celles-ci étant souvent gouvernées par des maires de gauche peu soucieux de venir en aide au gouvernement, ce service minimum a été mal suivi dans les grandes villes. Même à Bordeaux — la seule métropole dirigée par un élu de l’UMP (Alain Juppé) — cet accueil n’a pu être assuré que dans quatre écoles.

Le président Nicolas Sarkozy a aussitôt rebondi sur cette problématique afin de ne pas laisser aux manifestants le monopole de l’expression médiatique. A 18 h 15, hier, il a donc annoncé devant les caméras qu’avant l’été, le gouvernement devra présenter un projet de loi pour garantir l’accueil des élèves. « Les pro-fesseurs grévistes se feront connaître 48 heures avant l’arrêt de travail afin d’organiser le service minimum », a-t-il affirmé en soulignant qu’il sera institué « un droit à l’accueil des enfants inscrits dans nos écoles ».

Les « leaderettes »
A Paris, le cortège a fait la part belle aux lycéens venus en nombre. Un baroud d’honneur avant le bac qui se profile ? Alix Nicolet, présidente de la FIDL (Fédération indépendante et démocratique des lycéens), récuse le terme : « Nous allons continuer notre mouvement, mais autrement, par des actions ponctuelles qui préserveront notre mobilisation tout en ne mettant pas en péril les études des lycéens avant le bac. »

Debout sur le pont du camion de la FIDL, Alix Nicolet nous énumère les concessions arrachées au Ministère de l’éducation nationale : des aménagements pour les bacs professionnels ainsi que la création de 1500 postes d’assistants éducatifs dans les lycées les plus défavorisés, en plus des 2000 étudiants qui encadreront ces lycéens.

Les jeunes filles sont omniprésentes dans l’organisation du cortège. Et jouent un rôle pacificateur au sein des services d’ordre. Nous avons pu assister à l’étouffement dans l’oeuf d’une échauffourée entre deux clans de banlieusards grâce à l’intervention intelligente et énergique de ces « leaderettes » !


« C’est un service que l’on a toujours rendu »
8h, à Gaillard, en France voisine, Quentin est le premier devant le portail de l’école des Voirons. « Moi, je fais grève », déclare-t-il tout sourire, du haut de ses 8 ans. Le nom de son institutrice figure en effet sur la liste des grévistes, assortie d’un message explicatif.

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