Accueil > Les mesures anti-chômeurs qui continuent de s’appliquer
Les mesures anti-chômeurs qui continuent de s’appliquer
Publie le jeudi 6 mai 2004 par Open-PublishingLe gouvernement maintient la réforme de l’UNEDIC pour tous les chômeurs qui ont ouvert des droits depuis le 1er janvier 2003.
L’affaire des recalculés était la partie émergée de l’iceberg que constitue la convention UNEDIC signée en décembre 2002. À l’époque, le patronat, le CFDT, la CFTC, la CGC se mettent d’accord pour tenter de sortir le régime du déficit en augmentant le moins possible les cotisations. Depuis la montée du chômage dans les années 1970, les gestionnaires de l’UNEDIC sont de grands habitués des mesures de réduction des droits des chômeurs, la plus emblématique étant l’instauration en 1992 de la dégressivité des allocations.
Aussi drastiques soient-elles, ces mesures contre une population par nature dispersée et difficilement organisée soulèvent peu de réactions. Mais en décembre 2002, les " partenaires sociaux " innovent, en incluant dans leur plan d’économies des dispositions rétroactives. Ainsi, la baisse des durées d’indemnisation décidée alors ne touche pas seulement les futurs chômeurs, mais aussi ceux qui sont déjà dans le système. Les ASSEDIC vont " recalculer " à la baisse une durée qui leur avait été promise lors de leur inscription, provoquant un sentiment de révolte qui aboutit à la victoire d’aujourd’hui. On peut parier que les gestionnaires ne se risqueront plus au petit jeu des mesures rétroactives...
Le gouvernement est revenu sur ce faux pas du " recalcul ", mais il maintient la réforme de l’UNEDIC pour tous les chômeurs qui ont ouvert des droits depuis le 1er janvier 2003. La réforme restreint l’accès à l’indemnisation, puisqu’il faut désormais six mois d’activité et non plus quatre pour ouvrir des droits aux ASSEDIC. Mais le gros des économies se fait au travers de la refonte des " filières d’indemnisation ", qui établissent la durée de l’allocation en fonction de la période de travail antérieure. Pour les moins de 50 ans, la durée maximale, pour les chômeurs ayant travaillé au moins 14 mois, était de 30 mois d’allocation. Elle est tombée à 23 mois. Dans l’ancien système, un salarié qui avait travaillé 8 mois dans l’année ouvrait des droits pour 15 mois. Cette durée est tombée à 7 mois.
Les chômeurs âgés, dont on connaît le peu de chances de retrouver un emploi, avaient un régime un peu plus favorable, qui permettait souvent de tenir jusqu’à la retraite, après un licenciement par exemple. Le maximum était de 45 mois, il est tombé à 36 mois. Pour ceux qui avaient leurs 40 annuités de cotisations retraite, il était de 60 mois (5 ans), il est désormais de 42 mois seulement. Autant dire que beaucoup de chômeurs âgés vont se retrouver au RMI à quelques années de la retraite.