Accueil > Les métallos CGT s’organisent pour la lutte pas finale
Les métallos CGT s’organisent pour la lutte pas finale
Publie le jeudi 20 janvier 2011 par Open-PublishingLes métallos dérouillent. Ça cogne toujours dans l’automobile, le ferroviaire et la sidérurgie. Hier, plus de 400 militants de 233 entreprises régionales ont fait bloc à Lieu-Saint-Amand pour monter des collectifs industriels et mieux peser dans le rapport de force avec le patronat.
Les boulets sont rouges et ça fuse de partout. Il fait froid dans la salle des fêtes de la petite commune valenciennoise, à un jet de tôle de Sevelnord, panthéon en souffrance sociale de l’industrie automobile régionale. Le constructeur d’utilitaires et de monospaces pour PSA et Fiat emploie toujours 2 700 personnes mais il en a perdu 1 300 en moins de cinq ans. Et aux dernières nouvelles syndicales... elles ne sont pas bonnes.
Les camarades s’expriment, une assemblée générale, c’est fait pour ça. « Le conflit des retraites, on l’a perdu, mais on a fait sortir les gens de leurs bureaux » « Il faut bloquer Paris, durablement, pour faire bouger les choses » « On gagne beaucoup, parfois, dans nos taules, mais il faut être davantage mobilisés » « La CGT que je vois à la télé, c’est pas la même, la Fédération nationale est trop molle » « Nos luttes sont trop défensives, or on sait ce que veut le patronat pour casser le monde ouvrier » « On recule, on se bat usine après usine depuis trente ans, et on n’est pas capables de faire des pas en avant, sauf en 1995 voilà trente ans que les salariés sont divisés dans leur riposte au patronat » « Les travailleurs restent une force, on a pris des coups, mais on sait les rendre... »
La colère est palpable, proportionnée à l’attachement aux entreprises et aux hommes qui les font vivre.
Collectifs
En fin de matinée, l’assemblée vote à l’unanimité la création de trois collectifs pour mieux structurer les revendications. Un pour l’automobile (50 000 emplois), un pour le ferroviaire (10 000 à 12 000) et un pour la sidérurgie (10 000).
« Les élections de 2012 arriveront vite et tous les élus seront interpellés sur la défense de l’industrie, des acquis sociaux et des salaires, promet Jean-Pierre Delannoy, chef de file des métallos. Les plans de licenciements ont été gelés en 2010 à cause des mobilisations de rues mais je crains une année 2011 aussi mortelle pour l’emploi que 2009, où l’industrie en avait perdu plus de 20 000. Vous allez voir, au deuxième trimestre, ça va tomber ! ».
La CGT revendique 1 500 militants dans la métallurgie régionale. Et incarne le mieux la réalité syndicale du monde ouvrier industriel actuel dans le Nord - Pas-de-Calais.