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Les pensées de Sarkonaparte – chapitre 2

Publie le mercredi 3 juin 2009 par Open-Publishing

cf tribune de geneve : blog du correpsondant à paris : le plouc chez les bobos

29.05.2009
Les pensées de Sarkonaparte – chapitre 2 : la démocratie des vilains sentiments
La Sarko-pensée s’est déployée, jeudi 28 mai 2009, avec toute l’ampleur des aigles impériales planant sur Austerlitz. Alors ministre des flaches-bolles, Sarkonaparte avait passé les cités banlieusardes au quart-cher. Hélas, cela n’a pas suffi à calmer la plèbe délinquante. Alors comme les élections européennes s’enlisent dans un ennui abyssal, le Totipotentat Omni-impérial, a décidé de pousser un de ses coups de clairon qu’il affectionne : fini, le quart-cher, place au lance-flammes.

Bondissant sur ses talonnettes, mues sans doute par quelque ressort occulté, Sarkonaparte s’exclame : « Mais qu’on ne s’y trompe pas, la délinquance ne procède que très rarement de la souffrance sociale ». Les lambris dorés, le luxe des lustres, les lustres du luxe, les décors somptueux de l’Elysée nimbent ces virils propos d’une aura impressionnante. Nul doute que dans un tel environnement, la « souffrance sociale » s’exprime mieux qu’ailleurs, par effet de contraste.
Il faut souligner tout l’à-propos de la Sarko-pensée. Son auteur ne vient-il pas lui aussi de la banlieue, à Neuilly-sur-Seine ? Et qui dira la « souffrance sociale » de ces milliardaires neuilléens tombés à l’état de millionnaires sous les coups du tsounami financier ? Ils restent dignes, eux. Et ne brûlent pas leur Rolls ! Des exemples à suivre, assurément !

Quelques secondes plus tard, le Totipotentat lance ce vibrant appel à ceux qui doivent monter à l’assaut des méchantes banlieues. « Ne vous laissez donc pas intimider par la dictature des bons sentiments. »

Cette formule illustre la puissante et saisissante originalité de la Sarko-pensée. Car il a échappé à tout le monde que les cités en question fussent à ce point dominées par les « bons sentiments. » En matière de dictature banlieusarde, on avait cru qu’elle était plutôt le fait des caïds qui tiennent leurs stupéfiantes épiceries dans les sous-sols de barres HLM et ne paraissent pas particulièrement guidés par les « bons sentiments ». Surtout, lorsqu’ils les expriment à coups de Kalachnikov.
Cela dit, ces caïds de l’au-delà du Périph’ ne connaissent pas la crise, eux. Depuis des années de pouvoir sarkozyen à la tête de la police, ils n’ont cessé de prospérer, fidèles à l’idéal sarkonapartiste : s’en mettre plein les fouilles.

Eux au moins sont libérés de ces « bons sentiments » qui représentent la plus indécente des monstruosités !
Un « bon sentiment », c’est un truc gluant qui vous emplâtre le cœur et intoxique l’esprit. C’est l’ennemi, quoi ! Et un ennemi qui s’insinue partout. Ne voyez-vous donc pas, braves gens, que toute notre société est dominée par cette infâme « dictature des bons sentiments » ? Que les rapports humains sont guidés par eux ? Que partout règnent en hideuses maîtresses, la solidarité, la fraternité et la – berk ! – générosité ?

Alors, suivant les pas glorieux de Sarkonaparte, instaurons illico la démocratie des vilains sentiments !