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Les retraités manifestent pour une hausse "immédiate"

Publie le jeudi 6 mars 2008 par Open-Publishing
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Les retraités manifestent pour une hausse "immédiate" de leurs pensions

Plusieurs milliers de retraités ont manifesté jeudi à Paris et en province à l’appel de l’ensemble des syndicats pour réclamer une hausse "immédiate et "significative" de leurs pensions, jugeant totalement insuffisante la hausse de 1,1% intervenue en janvier.

La manifestation parisienne a rassemblé 3.000 personnes, selon la police, plus de 5.000 personnes, selon la CFDT. Les manifestants, derrière une banderole réclamant une "augmentation immédiate des retraites", ont marché vers Matignon, où une délégation intersyndicale a été reçue par un conseiller du Premier ministre. A Toulouse, entre 700 retraités, selon la police, et plus d’un millier, selon les syndicats, ont défilé jusqu’à la préfecture.

Une délégation d’une centaine de policiers, actifs et retraités, du syndicat Alliance, participait au cortège. A Marseille, 600 personnes, selon la police, ont manifesté sur le Vieux-Port. Parmi elles, Mireille, 78 ans, ex-mère au foyer, affirmait, qu’avec une pension de réversion de 2.200 euros par trimestre, elle serait "obligée de mendier", si elle n’avait "pas mis des sous de côté".

Noëlle Labardera, 77 ans, ex-travailleuse familiale CFDT, se disait "privilégiée en comparaison de certains : 1.000 euros avec ma retraite complémentaire mais j’ai un loyer qui prend au moins un tiers de cette somme". Selon la police, 750 personnes ont manifesté à Nantes et 300 à Saint-Nazaire. D’autres rassemblements ont regroupé, selon les chiffres respectifs de la police et des organisateurs, 5OO à 700 retraités à Caen, 300 à 500 à Rennes, 200 à 300 à Rouen, 250 à 500 à Toulon. Cette journée d’action réunissait les unions confédérales de retraités CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC et Unsa et la fédération des retraités de la fonction publique (FGR-FP), rejoints notamment par la FSU. Le relèvement de 1,1% des retraites au 1er janvier, pour une inflation annuelle de 2,6% en décembre (+1,5% en moyenne sur l’ensemble de 2007), a constitué, selon l’expression d’un manifestant toulousain "la goutte d’eau qui a fait déborder le vase".

D’autant plus que Nicolas Sarkozy avait insisté durant la campagne présidentielle sur le pouvoir d’achat des retraités, qui ont majoritairement voté pour lui. Une nouvelle revalorisation des retraites doit intervenir en 2008 et le minimum vieillesse sera relevé de 25% durant le quinquennat, a promis le gouvernement. En attendant, 200 euros doivent être versés fin mars à ses bénéficiaires. Mais plus de 50% des retraités gagnent "moins que le smic", a tonné François Chérèque (CFDT), en demandant une revalorisation générale des pensions "au minimum" conforme "à l’évolution du pouvoir d’achat".

"Le minimum, c’est 1,6%" de plus, a quantifié Jean-Claude Mailly (FO), ajoutant que "le 2ème semestre" pour une nouvelle revalorisation "c’est trop loin". La présidente de la Cnav (caisse d’assurance-vieillesse), Danièle Karniewicz (CFE-CGC), a estimé de son côté qu’il fallait 0,3 ou 0,4 points de hausse. Bernard Thibault (CGT), qui a fait une apparition au début du cortège parisien, a estimé "inadmissible" que "dans un pays comme la France, on ait des retraites aussi basses". Globalement, en incluant le patrimoine, "la situation moyenne" des 14 millions de retraités est proche de celle des actifs, constatait en novembre le Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Mais avec de grandes disparités, particulièrement au détriment de ceux, souvent des femmes, ayant connu des parcours professionnels en dents de scie.

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