Les syndicats doivent préparer la grève interpro

Inutile de faire la liste interminable des mauvais coups pris par les salariés depuis le mois de mai dernier. Tous les travailleurs sont touchés, TOUS les salariés sont concernés. TOUS sont donc appelés à réagir, à agir. La menace la plus sérieuse pèse sur la Sécurité Sociale, le salaire socialisé de tous les travailleurs.

L’ordre du jour n’est plus aux pleurnicheries : "les salariés ne veulent rien faire, etc...". ou à renvoyer la responsabilité de l’inaction aux dirigeants syndicaux nationaux. L’ordre du jour des syndicats c’est l’ORGANISATION de la riposte de TOUTE la classe des exploités. Cela passe par la GREVE, celle que gouvernement et patronat veulent encadrer.

Une partie des salariés veut réagir et agir de suite pour se retrouver au coude à coude, tous les secteurs professionnels ENSEMBLE, pour reprendre confiance, pour donner confiance à tous les autres. Cette première action commune est déterminante pour redonner le moral à d’autres secteurs salariés plus hésitants.

Mais pour que cela soit possible, il ne s’agit pas d’attendre d’en haut les mots d’ordre de grève générale. Ils ne viendront pas. Déjà en 2003 nos directions avaient affirmé, à maintes reprises, que la « grève générale ne se déclarait pas » et que la décision appartenait aux syndicats de base. Le fédéralisme c’est en effet le pouvoir aux syndicats ! C’est donc aux syndicats de base de prendre la responsabilité d’organiser la riposte. C’est à eux maintenant de faire du 18 octobre une grande journée nationale de grève interprofessionnelle. C’est à eux de déposer des préavis de grève pour mettre leurs fédérations et confédérations devant leur responsabilité et les obliger à coordonner l’organisation de la grève par des appels nationaux les plus larges possibles. C’est à eux à se coordonner par unions locales et unions départementales pour organiser la grève du 18 octobre, pour manifester, intervenir vers les entreprises sans présence syndicale, dans les quartiers,..etc...

Les travailleurs de l’industrie, de la construction et du nettoyage jouent un rôle déterminant. Ce sont les principales victimes de la pénibilité de l’exploitation capitaliste. Et le patronat les roule dans la farine depuis deux ans lors des négociations sur la pénibilité. Aujourd’hui ils doivent se joindre aux autres secteurs du salariat pour faire aboutir leurs revendications. Ils doivent donc débrayer le 18 sinon leurs mots d’ordre n’auront plus aucun sens. Comment espérer obtenir un départ en retraite à 55 ans quand celui des autres salariés ne fait que grimper ?

Il ne s’agit pas de tirer des plans sur la comète pour la suite du 18 octobre. C’est une première étape. Mais elle est déterminante pour rétablir un lien entre travailleurs du public et ceux du privé. Sa réussite est la condition pour CONSTRUIRE dès maintenant la lame de fond nécessaire qui donnera satisfaction à nos revendications : retraite, services publics, code du travail, précarité, sécurité sociale, etc... regagner une part des richesses produites pour financer la protection sociale, renforcer le pouvoir des travailleurs dans les entreprises.

Pour préparer une reconduction et une extension du mouvement il faut mettre en confiance les différents secteurs en les faisant se rejoindre dans l’action, dès le 18 octobre. Les militants doivent sortir d’un corporatisme qui a trop longtemps gangrené le mouvement syndical. La préparation de la grève est l’occasion de se retrouver entre militants dans l’organisation interprofessionnelle de la grève.

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