Accueil > Les syndicats jugent le Premier ministre "hors sujet"
Les syndicats jugent le Premier ministre "hors sujet"
Publie le jeudi 24 mars 2005 par Open-Publishing2 commentaires
Les organisations syndicales n’ont pas été convaincues par la prestation du Premier ministre. Elles réitèrent leur demande de négociations sur les salaires dans les branches professionnelles, et estiment que Jean-Pierre Raffarin a "répondu à côté".
"Une fois de plus, le gouvernement fait preuve d’une grande imagination dans sa capacité à répondre à côté des questions qui lui sont posées par le mouvement social", a déclaré la CGT dans un communiqué diffusé mercredi après-midi.
"Alors que l’exigence d’augmentation des salaires a été au coeur des actions et des manifestations de ces dernières semaines, le gouvernement confirme son choix de ne pas utiliser les leviers qui sont à sa disposition pour contraindre le patronat à négocier sur les salaires", estime-t-elle.
Pour la CGT, les mesures annoncées par le Premier ministre "ne sauraient être une réponse aux aspirations des salariés" qui veulent améliorer leur pouvoir d’achat "sous forme d’augmentations de salaire, seule véritable reconnaissance du travail dans l’entreprise".
En outre, selon la confédération, "ces mesures contribueront à l’aggravation des systèmes de protection sociale, puisque ces dispositifs se caractérisent par leur exonération de cotisations sociales".
Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin "a souligné que l’intéressement et la participation ne sauraient se substituer aux accords sur les salaires. Il faut maintenant que le gouvernement passe à la phase pratique et qu’il provoque des négociations dans les branches", a déclaré de son côté le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly.
Pour lui, "l’intéressement et la participation sont des choses fluctuantes. C’est pour ça qu’on veut qu’il y ait d’abord un accord de salaires. On ne veut pas ajouter à la précarité du travail une précarité de la rémunération".
"Quand vous êtes jeune et que vous cherchez un appartement, ce n’est pas avec une prime d’intéressement que vous l’obtenez mais avec une feuille de salaire", a souligné le secrétaire général de FO.
Le secrétaire national de la CFDT Gaby Bonnand juge pour sa part que "la priorité doit être mise sur l’augmentation des salaires par la renégociation des grilles. C’est comme ça qu’on augmentera le pouvoir d’achat". Et selon lui, "il faut aujourd’hui que le gouvernement fasse pression sur le patronat. Là, le Premier ministre répond à côté".
"Déception" aussi à la CFTC qui souligne qu’elle "souhaitait entendre le Premier ministre proposer des mesures permettant à l’ensemble des entreprises, petites et grandes, de développer la participation aux résultats, et l’intéressement".
La CFTC estime notamment que "les mesures annoncées remettent en cause le dispositif même de la participation aux résultats". En effet, pour l’organisation syndicale, "alors que le pouvoir d’achat stagne, les salariés qui vont désormais pouvoir débloquer les sommes épargnées dans le cadre de la participation vont devoir les dépenser pour pouvoir vivre, parce que les entreprises ne souhaitent pas mener de politique salariale".
La CFTC trouve par ailleurs que "les dispositifs présentés (...) manquent de cohérence par rapport aux mesures prises dans le cadre des réformes des retraites de 2003".
La CFTC souligne notamment qu’"hier (le Premier ministre) "demandait aux salariés de se constituer une épargne retraite pour leur permettre de financer une partie de leur retraite. Aujourd’hui, il encourage ces mêmes salariés à désépargner. Cette politique ne permettra pas d’instaurer la confiance dont a besoin l’économie française pour alimenter la consommation et la croissance". PARIS (AP)
Messages
1. > Les syndicats jugent le Premier ministre "hors sujet", 24 mars 2005, 19:17
Le syndicalisme réformiste, c ’est bien.
Le syndicalisme révolutionnaire, c’est mieux.
2. > Les syndicats jugent le Premier ministre "hors sujet", 25 mars 2005, 13:24
Ce n’est pas les salaires qu’il faut augmenter, c’est le système dans son ensemble qu’il faut changer.