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Les travailleurs n’ont pas de pays, les travailleuses n’ont pas de patrie !
Publie le vendredi 28 juillet 2006 par Open-PublishingLa CNT c’est quoi ? Les travailleurs n’ont pas de pays, les travailleuses
n’ont pas de patrie : non à "l’immigration choisie" !
Déjà difficiles auparavant, les conditions d’accès des "étranger-es" sur
notre territoire sont devenues presque impossibles depuis la loi Sarkozy.
Il faudrait, selon cette loi, disposer de diplômes suffisants pour pouvoir
vivre sur notre territoire, et faire preuve ( ?) de sa bonne volonté
d’intégration. On voit bien que ce ne sont pas les personnes qui ont la
volonté de venir s’installer en France qui décident, mais bien l’État qui
régularisera, ou non, ces personnes sur le territoire, selon des critères
subjectifs (surtout des critères économiques bien sûr)... La France
n’accueillera pas ces personnes par solidarité, mais surtout parce
qu’elles peuvent amener des richesses "intellectuelles" à l’État
français... Il y aurait ceux et celles qui "méritent " d’être aidé-es et
les autres... Quelles belles preuves d’entraide ! ! Et encore, ce "droit"
de vivre sur le territoire français ne sera pas définitif, mais soumis à
une mise à l’épreuve, afin de pouvoir se débarrasser de n’importe quel
demandeur d’asile au bon vouloir de l’État ! Après avoir pillé les
ressources physiques de ces pays (ressources minières, ressources
agricoles) l’État français veut maintenant piller les ressources
intellectuelles des pays dont certains demandent le droit d’asile en
France. L’« immigration choisie » c’est aussi un moyen de faire pression
sur les conditions de travail des salarié-es en instaurant une classe de
travailleurEs sur-précariséEs, sans protection devant la soif
d’exploitation du patronat.
Les frontières ne sont qu’une vue de l’esprit, des lignes tracées sur une
carte géographique, lignes fluctuant au gré des guerres et des traités
commerciaux entre les gouvernants des pays. Selon le tracé de ces
frontières, du fait de la répression, et/ou de la pauvreté, des êtres
humains menacés de mort dans leur pays, viennent trouver refuge sur le
territoire français ou dans d’autres pays industrialisés. Au nom de quels
critères pourrions-nous refuser de leur apporter l’aide qu’ils ou elles
réclament ? Séparé-es de leur famille, de leur culture et de leur pays,
arrivant en France dans des conditions périlleuses, certains voudraient
nous faire croire que cette "immigration organisée" met en péril
l’économie de la France ! ! ! Alors que la Bourse, manipulée par des
investisseurs avides de fric, sans aucun état d’âme quant aux conditions
de vie de l’humanité entière, génère de façon plus certaine et plus
implacable le chômage ! Ne nous trompons pas de cible ! Paradoxalement,
ces personnes en situation dite irrégulière, que l’État français ne veut
plus accueillir intéressent quand même certains employeurs sans scrupule
qui les "embauchent" sans être déclaré-es (donc sans aucun droit).
Nous combattons ces deux aspects de l’immigration dite "clandestine" !
nous combattons le refus d’aider des personnes qui appellent au secours,
et nous combattons l’exploitation honteuse que font certains de la
détresse de ces réfugié-es. Mais les "sans-papiers" ne sont en fait que le
reflet extrême de tous nos problèmes sociaux, de nos problèmes de
logement, de la précarité, de la ghettoïsation, de l’impossibilité d’une
vie sociale. Des drames se jouent tous les jours en France, des enfants
expulsé-es du territoire avec leurs parents, des enfants non expulsables
mais dont les parents le sont, des conjoints dont seul l’un-e d’entre eux
est régularisé-e. Comment accepter qu’un bout de papier, appelé "carte
d’indentité" ou "carte de séjour" soit la seule solution aux problèmes
humains... Pour certain-es expulsé-es, de retour dans leur pays, ce sera
l’extrême misère, et pour d’autres ils/elles paieront pour les raisons
pour lesquelles ils/elles avaient fui. C’est cette réalité qui se cache
derrière les chiffres "record" d’expulsions annoncées par Sarkozy : des
milliers de personnes envoyées dans l’indigence et parfois achevées sous
la torture.
La solidarité, l’entraide entre les êtres humains d’où qu’ils proviennent,
doit être la seule motivation pour s’occuper des sans-papiers ! Solidarité
entre les peuples !