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Les universités anglaises et le casino
Publie le mercredi 7 janvier 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Royaume-Uni : les universités ont perdu au moins 250 millions de livres avec la crise
Les universités britanniques ont perdu au moins 250 millions de livres de fonds capitalisés (endowment), suite à la crise économique, estime le Guardian. Une enquête réalisée par le journal auprès des 20 membres du Russell group (universités prestigieuses, axées sur la recherche) montre que presque toutes connaissent déjà des pertes qui se chiffrent en millions.
Les universités de Cambridge et Oxford, dont les fonds ont été évalués, au mois de juillet, respectivement à 907 et 680 millions de livres, sont "les plus grosses perdantes", indique le journal. "Oxford attend toujours de savoir si elle va récupérer les 30 millions de livres qu’elle a investidans les banques islandaises." De même, Cambridge y avait placé 11 millions de livres. Les fonds de Cambridge ont déjà "plongé de 84millions de livres" dans la première moitié de l’année 2008, avant même que la crise soit au plus fort. Pour le journal, c’est le signe que "le pire est encore à venir". Steve Large, le directeur financier de King’s College London, prévoit que les fonds des universités britanniques pourraient avoir chuté de 15% depuis juillet.
Même s’ils sont nettement inférieurs à ceux des universités américaines, les "endowments" prennent de plus en plus d’importance pour les universités britanniques. Oxford et Cambridge ont d’ailleurs lancé des campagnes pour lever 1,25 et 1 milliard de livres de dons pour dynamiser
leurs fonds capitalisés.
4% DE DÉFICIT POUR 2008-2009
Ces pertes arrivent à un moment où les universités doivent faire face à des "hausses de salaires et de factures sans précédents", parallèlement
à des "coupes budgétaires du gouvernement" - "les pires en 25 ans". La BBC parle même de "déficit potentiel" pour les universités. En coûts réels, il est prévu "un déficit de 4%" dans l’enseignement supérieur pour l’année 2008-2009, "en partie à cause d’une pénurie de 2 milliards de livres dans le financement de la recherche et du coût élevé du personnel".
"Si le Royaume-Uni veut rester l’un des premiers du monde en terme d’enseignement supérieur, il faut continuer à investir dans ses universités", alerte UKK, la Conférence des Présidents d’Université anglaise. "Améliorer la stabilité financière ainsi qu’un management fort, assurera un secteur d’enseignement supérieur bénéficiant à tout le monde".
Sources :
– Guardian du 12 décembre 2008
– BBC news du 10 décembre 2008
Messages
1. Les universités anglaises et le casino, 7 janvier 2009, 16:03
C’est la même chose pour les universités françaises, dans un état de décrépitude qui va croissant, au grand désespoir de leurs enseignants qui essayent de compenser, parfois sur leurs propres deniers, les manques les plus criants .
Des sections jugées "non rentables" sur le plan de l’emploi sont taillées à la hache ou carrément supprimées par un gouvernement allergique aux lettres et aux arts . Or, même les ingénieurs et les lauréats de HEC commencent à envahir l’ANPE après les licenciements massifs des grandes entreprises françaises . Il n’y a donc plus de sections "rentables" .
En suivant le raisonnement du MEDEF , il faudrait donc supprimer tout enseignement après le bac, y compris les classes préparatoires et toutes les grandes écoles, puisque cela ne donne plus l’assurance d’un emploi . A voir les décisions irresponsables prises par les enarques, on pourrait même dire que cette grande école , l’ENA, devrait figurer parmi les premières à être supprimées.
Quand un pays maltraite ainsi son enseignement, le retour à la barbarie n’est pas loin .