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Lettre à Clémentine ...

Publie le vendredi 17 novembre 2006 par Open-Publishing
8 commentaires

Voici la lettre à Clémentine Autain que j’ai adressé sur son blog ce matin :

"Chère Clémentine,
J’étais, je suis, je serai certainement encore longtemps un de tes "supporter", MAIS, car il y a un mais...
J’avais moi-même proposé ta candidature dès le mois de juin au sein de notre collectif Cap à Gauche à Thonon les bains en Haute Savoie, idée reprise lors d’un premier vote de notre collectif par ordre de priorité sur le ou la candidate nous semblant le + rassembleur(euse) lundi 6 novembre.

Mais, comme tu le vois certainement encore beaucoup mieux que moi au sein du collectif national, la situation se tend, et le danger d’un éclatement, donc d’un échec de notre dynamique, reste majeur.

Ce qui m’amène, malgré tout le respect que j’ai pour tes combats, à modifier mon choix premier, je m’en explique :

Comme tu le dis si bien dans ta déclaration "nous avons une obligation de réussite".

Et je pense que nous sommes à un moment historique pour la gauche.
Il nous faut converger tous ensemble, communistes dont je fais partie, socialistes déçus, militants de l’écologie politique, syndicalistes, militants associatifs, citoyens révoltés, vers une candidature unique solide, capable de résister au tsunami ROYAL/SARKOZY, et à l’offensive des médias qui ne nous feront pas de cadeaux.

Je pense que ta jeunesse, qui est certe un atout, pourrait être un handicap face à l’offensive qui va se déchainer. Le pire, pour toi, serait d’être "grillée" (et n’y voit aucun sous-entendu, mais seulement un souci de protection pour l’avenir).

Ma candidate idéale, en tant que communiste, aurait été Marie-George car porteuse des contenus que je souhaite voir hissés au premier plan de cette campagne. Mais l’état de réflexion politique étant ce qu’il est à ce jour, je ne pense malheureusement pas que la situation soit mûre pour que MGB puisse rassembler le plus largement possible au delà de l’électorat communiste traditionnel. De plus, un échec autour d’un rassemblement "rabougri" condamnerait mon Parti pour les législatives en nous coupant des autres forces antilibérales, ce à quoi je m’oppose catégoriquement.

José Bové, ne peut pas non plus être ce rassembleur, car il donne lui aussi une image trop compartimentée (même si beaucoup de ses combats sont justes)avec parfois des méthodes d’action que tout le monde ne partage pas suffisamment.

Patrick Braouzec reste trop inconnu, et il mobiliserait, de toute manière, peu les communistes qu’il a sciemment méprisés en ne se présentant même pas dans son propre parti.

Reste donc à mon avis Yves SALESSE, dont le passé et l’itinéraire, tant syndicaux que politiques, et les grandes qualités de débatteur politique, peuvent en faire un redoutable candidat soutenu par l’ensemble des porte-parole où tu gardes toute ta place.

Très fraternellement,

Michel VUILLAUME militant PCF Thonon les Bains (74)

Messages

  • Yves Salesse c’est qui ?

    Raoul Marc Jennar apporte des précisions à son appel

    Mosset, 20 septembre 2006

    À propos d’Yves Salesse

    J’ai reçu beaucoup de réponses à mon message appelant, après d’autres, Yves Salesse à « mettre sa candidature dans le débat », pour utiliser une expression désormais consacrée. Les réactions, dans leur très grande majorité, sont positives. Certaines sont même enthousiastes. Quelques-unes appellent, bien naturellement, des compléments d’information.

    « C’est un énarque » m’écrit quelqu’un. C’est vrai. Mais, c’est loin d’être un énarque classique. Ce fils d’instituteurs de province a vécu au SMIC jusqu’à son entrée à l’ENA à 41 ans. Il a été longtemps militant syndical, notamment secrétaire adjoint du syndicat CGT de la gare du Nord (Paris), pendant une dizaine d’années. Il était aussi délégué des personnels contractuels, c’est-à-dire les personnels les plus vulnérables, majoritairement des femmes immigrées. Tout cela l’a marqué et il porte une expérience personnelle concrète de la vie difficile, de la situation des précaires et des immigrés. Son syndicalisme l’a mené sur la voie du licenciement et c’est alors qu’il a passé le concours de l’ENA (3e voie) et fait des études d’économie.

    Il est « sans expérience politique » écrit un autre correspondant. Aujourd’hui, Yves n’appartient à aucun parti. Ce n’est pas un professionnel de la politique. Mais il a été longtemps l’un des responsables de la LCR. De 1997 à 1999, il a travaillé au cabinet de J.-C. Gayssot (Transports), chargé des affaires européennes et internationales. Il a mis fin à cette expérience, en 1999, en désaccord avec l’orientation du gouvernement Jospin. Il en a tiré les leçons dans un livre : « Réformes et révolution : propositions pour une gauche de gauche » (Agone, 2001). Cela fait quand même une sérieuse expérience politique et une forte capacité à prendre du recul en restant fidèle à ses convictions et engagements.

    « Un conseiller d’Etat, ce n’est pas une bonne image pour les milieux populaires » écrit un autre interlocuteur. Je pense le contraire. Parce que dans nos milieux modestes, on apprécie que l’un d’entre nous fasse des études, réussisse et ne trahisse pas son engagement passé. Parce que nous avons besoin de gens qui ont l’expérience de la « machine » et apportent le crédit de l’expertise officielle. J’ajoute que son statut conforte l’idée que nous ne présentons pas une candidature de témoignage. Il est important qu’on puisse dire de notre candidate ou candidat, même si nous relativisons sa place et insistons sur le caractère collectif de notre campagne, qu’il serait capable d’être Président de la République.

    « Il n’est connu que des militants du 29 mai » écrit-on. J’ai répondu par avance à cette objection. En plus, ce n’est pas tout à fait vrai : Yves était connu, avant la campagne du « Non », dans des milieux très divers, par ses livres et ses travaux. La place qu’il a occupée dans la campagne l’a fait connaître bien au delà des cercles militants. Il a tenu de très nombreuses réunions publiques, écrit des tribunes qui ont touché un vaste public et suscité le débat (Pervenche Berès l’avait pris à partie dans Le Monde, Pisani-Ferry dans Libération). Bien des gens se souviennent de ses passages à la radio ou à la télé, notamment face à Moscovici, De Villiers ou Hollande.

    Enfin, un correspondant craint qu’il ne « passe pas bien » chez les communistes. Je me souviens qu’en 2004, lorsque l’exécutif du PC a proposé à ses fédérations que des non-membres du parti soient têtes de liste aux élections européennes dans trois circonscriptions, Yves a été le seul à être accepté (pour la région grand S-E). C’est lui qui a refusé alors. Parce qu’une seule tête de liste non-PC représentait une ouverture insuffisante et qu’accepter aurait été se désolidariser des autres candidats non-PC pressentis. Cela n’a pas empêché Yves de soutenir la liste d’ouverture du PC dans la région Ile-de-France et de co-présider le comité de soutien à cette liste.

    Autres précisions : Yves s’est mis en congé de la co-présidence de la Fondation Copernic depuis plusieurs mois pour mener la bataille pour la candidature unitaire. Sa fonction au Conseil d’État ne lui interdit nullement d’être candidat à une élection.

    Yves a aussi pour lui son travail approfondi sur une série de sujets clés pour les campagnes de 2007 : les services publics, l’État et la démocratie, l’Europe, les rapports avec le Sud. Il faut ajouter sa participation aux différents lieux d’élaboration de nos propositions, notamment les groupes Copernic et, maintenant, le groupe projet. Outre le livre déjà cité, je mentionnerai, parmi d’autres, le « Manifeste pour une autre Europe » (Editions du Félin, 2004).

    Telles sont à mes yeux des raisons supplémentaires à celles avancées dans mon message du 12 septembre pour soutenir une candidature qui a maintenant été formellement soumise au Collectif national.

    Raoul Marc JENNAR Militant du 29 mai

    • Je soutiendrai -comme mon parti je pense- n’importe quelle candidature issues du mouvement mais si MGB n’est pas choisi, je souhaiterai que ce soit Yves Salesse.

      Benoit PCF

    • Je pense que ta jeunesse, qui est certe un atout, pourrait être un handicap face à l’offensive qui va se déchainer. Le pire, pour toi, serait d’être "grillée" (et n’y voit aucun sous-entendu, mais seulement un souci de protection pour l’avenir).

      C’est du paternalisme ça !

      Bon en politique comme dans, la vie la vrai conduite a tenir pour moi, c’est de ne pas jugé les gens selon le sexe, la race, ou l’âge, et faux bien admettre que le non au TCE des mouvement féministe de clémentine nous on bien sorties des pièges tendu par les féministes de Simone, pour le oui, un peut de mémoire bon sang, c’est le détail qui fait toutes la différence.

      La bonne logique serait de choisir un ou une candidate en dehors des partie comme le propose la LCR et d’autre ! Mai cela étant dit personne n’ai illégitime, c’est la règle en démocratie.
      En philosophie bouddhisme, un handicape peut se transformé en avantage certain, c’est une question d’ouverture d’esprits, un partie qui s’ouvre sur la jeunesse comme sur le féministe, pourrait être une arme offensif terrible.

      Le PS c’est doté d’un force de frappe en choisissent Ségolène, par contre il reste les jeunes, quelqu’un qui pourrait séduire en attirent la sympathie bien veillent du troisième âge, car je rappel que cette population on actuellement une difficulté pour vivre convenablement, se rappelé du coup de chaleur 2003.

      15000 morts en 15 jours : http://revoltes.free.fr/spip.php?article124

      De plus en général la jeunesse intègre mieux les nouveaux défit mondialiste, comme le réchauffement climatique, donc Marx, Lénime, ou troski, n’on jamais était confronté

      Rebelle

      PS) Ne faite plus cette erreur symbolique d’ attaqué les gens selon se qu’il sont SVP, mai attaqué les sur les idées qu’ils inspires comme l’idée de race qui est un argument fasciste.

    • Merci Mr Jennar de remettre si souvent les pendules à l’heure. Dommage que vous ayez (sans doute avec de bonnes raisons) quitté le lieu des combats (j’ai souvent envie de le faire) mais comment soutenir Y. Salesse sans y être. L. Michel

  • Michel,

    J’ai lu ta « lettre à Clémentine » avec beaucoup d’attention. Je suis également communiste et – de longue date – j’apprécie ce qu’écrit et fait Clémentine. J’ai déjà dit de nombreuses fois que je souhaitais que toutes les forces anti-libérales aient un candidat commun et, quelle que soit la personnalité désignée, je ferai campagne pour cette candidature unitaire. Mon opinion personnelle parmi toutes ces candidatures de qualité est que celle qui personnifierait le mieux la modernité de notre démarche, c’est Clémentine. Le fait qu’elle s’attire des insultes des camarades que j’apprécie le moins dans le parti aurait même tendance à me rendre intransigeant.

    Ta lettre est d’autant moins choquante que Clémentine n’a de cesse d’affirmer : « si une autre personnalité permettait d’offrir une union plus large, je m’engage à faire sa campagne, notre campagne, avec autant d’enthousiasme et de dynamisme ». Notre désir d’unité – pour reprendre une expression de Clémentine – est mis à rude épreuve ces derniers jours, tu as raison. Ce qui est paru dans L’Huma à propos du dernier conseil national m’atterre. Cette insistance à ne pas voir que le PCF se grandira uniquement dans le rassemblement sans préalable est mortifère. Je ne pardonnerai pas au parti auquel j’appartiens depuis 32 ans d’étouffer l’espoir né l’an passé. Je te propose donc quelques réflexions.

    Je ne pense pas que José puisse être le candidat fédérateur car il est, de fait, le porte-parole d’un courant de pensée et qu’il doit continuer à l’être. Mais il n’y a aucune raison de laisser croire que sa capacité d’agir se limite à ses domaines de prédilection.

    Je trouve que ton appréciation sur Patrick est injuste : c’est presque un voisin et je peux témoigner que Patrick n’est jamais méprisant. Son ambition de servir est intacte malgré toutes les embûches auxquelles il a dû faire face et certains camarades n’ont pas été avares en ce domaine.

    Quand à Marie-George, je ne crois pas que ce soit la situation qui n’est pas mûre pour qu’elle soit l’élément rassembleur mais le parti lui-même. L’intellectuel collectif PCF me semble sérieusement en panne. Il est incapable de vivre de la diversité, de l’altérité, de s’enrichir de ce qui n’est pas lui.

    Je partage ton avis sur les capacités d’Yves, sa personnalité et la richesse de son parcours.

    Je reste persuadé que retenir la candidature de Clémentine serait le meilleur choix. Au risque d’être long, je te veux livrer mes motivations.

    Il y aura manifestement beaucoup de femmes candidates à cette présidentielle. La marche vers l’égalité des sexes est probablement ce qui restera de plus marquant dans les conquêtes de la civilisation occidentale au XXème siècle. Mais ces candidatures féminines sont des candidatures de régression. Royal veut nous imposer la blairisation qui a fait tant de mal aux peuples britanniques, Alliot-Marie n’est pas moins à droite que ses amis politiques, Voynet réussit ce tour de force de mettre une volonté de renouveau au service d’un rassemblement politicien, Laguiller nous propose encore une fois de stériliser nos voix dans le vote protestataire.

      Face à toutes ces candidatures, la candidature d’une féministe (ce serait la première) serait salutaire et ferait bénéficier tout le mouvement social de ce que le féminisme nous a appris et peut nous apprendre sur le rapport au pouvoir.

    Le résultat de la consultation interne au PS va confirmer les médias dominants dans leur campagne Sarko-Ségo. Changer la donne, redonner la parole au peuple demande un choix audacieux. Royal et Sarkozy - que je ne confonds pas - sont tous les deux dans le marigot depuis la fin des années 70. Ils sont de ces élites qui nous ont amené à la crise politique d’aujourd’hui. Le choix ne peut pas être le vote utile ou le vote protestataire. Puis le vote par défaut face à l’ancien de la coloniale.

      Une personnalité politique nouvelle – sans être inexpérimentée – peut nous aider à montrer la modernité, la radicalité, la novation de notre démarche.

    Depuis 1995, les mouvements sociaux se multiplient et se diversifient. De la défense des services publics à la lutte des sans-papier, des actions spectaculaires pour le droit au logement à la lutte contre le CPE, des mobilisations alter-mondialistes à la révolte des jeunes des banlieues, les formes de lutte et d’organisation se sont renouvelées. Clémentine est de cette génération-la. Elle n’est ni marquée ni comptable de nos débats d’antan. Je pense que les acteurs ce tous ces mouvements peuvent se reconnaître en elle. Et les jeunes plus que les autres : je n’imagine pas que nous pourrions leur laisser penser que la jeunesse est un handicap !

      La candidature de Clémentine serait une belle preuve de respect et de confiance en la jeunesse. Et un encouragement à tous ceux qui ont pris, prennent ou sont prêts à prendre le risque d’engager la lutte.

    Enfin, l’émergence de Clémentine comme personnalité depuis ces deux dernières années met en avant l’autonomie de penser des individus au sein d’organisations collectives sans être étouffés par elles. A l’inverse de l’idéologie dominante qui n’offre à l’individualité que l’individualisme comme perspective.

    Dans cette campagne collective, l’apport de chacun doit enrichir chacun des autres ; et chacun devra accepter de comprendre l’autre. J’apprécie que Clémentine s’engage dans sa déclaration aux collectifs en ces termes : Parce que nos sociétés allient l’exploitation et la domination, nous devons mêler les utopies, les cultures, les apports du mouvement ouvrier, du féminisme, de l’écologie politique, de l’anti-racisme, de l’anti-consumérisme.

    La campagne contre le TCE avait été marquée par un retour du peuple en politique : pas une retrouvaille entre copines ou copains, pas un repas de famille où le sujet n’était pas mis sur la table. Des millions de citoyens ont mené des millions de discussions politiques. Et les partisans du non de gauche ont changé la donne. Nous devons retrouver cette dynamique dans les semaines qui viennent. Nous avons besoin d’un acte fort :

     Présenter une jeune femme au sein d’un collectif dont nous connaissons l’expérience et la diversité serait un acte public fondateur à la hauteur de l’enjeu. Et nul ne serait perdant à élargir ainsi le cercle de ceux pour qui l’anti-libéralisme et le désir d’émancipation deviendraient audibles.

    Amitiés

    gib

    • "saut générationnel"
      "offre politique"

      non merci !

    • Ah ça !
      Je ne sais pas si elle a trouvé la formule toute seule et en est très fière où bien si elle a payé un communiquant si elle veut alors rentabiliser l’investissement, mais le "il n’est pas absurde qu’une offre politique nouvelle soit incarnée par une personalité politique nouvelle" elle le ressort à chaque interview. Avec pas loin le fameux "saut générationnel" !

      Il faudrait quand même que quelqu’un lui dise que ce n’est pas avec un langage formaté markéting que l’on masque, devant des révolutionnaires, le vide de la pensée politique ! Clémentine Autain ou le règne de l’apparence, c’est la Marie-Ségolène Royal de l’union anti libérale !

      Jips

    • Infame Clémentine qui se masque devant les vrais révolutionnaires. Pourrait-on un peu élever le débat ? Nous sommes en train de choisir un candidat porteur de nos propositions. Evidemment si on ne veut pas aller chercher les voix, elles iront ailleurs et les vrais révolutionnaires seront contents.
      François Servais