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Lettre de militants de la LCR, membres des collectifs, à José Bové

Publie le jeudi 23 novembre 2006 par Open-Publishing
13 commentaires

Cher camarade,

Nous avons fait ensemble une campagne exemplaire contre le projet de Constitution Européenne, et infligé une défaite cinglante à l’Europe libérale et à ses défenseurs, libéraux de droite comme sociaux-libéraux. La dynamique qui s’est exprimée lors de ce grand moment politique a rassemblé des milliers de militants, « encartés » ou non, dans des collectifs unitaires qui représentaient une avancée pour laquelle nous nous battions depuis longtemps : résorber le fossé séparant mouvement social et alternative politique.

Car comme tu l’as si bien dit dans ton intervention au Mans, face aux désillusions du passé et particulièrement après les trahisons de la gauche plurielle, aujourd’hui nous ne voulons plus de promesses mais des actes, et pour ces actes il faut que nous-mêmes nous décidions. Ta conclusion sur la nécessité de passer « de la résistance au pouvoir, car nous n’avons pas d’autre alternative », était particulièrement juste et bienvenue.

Le mouvement antilibéral s’efforce aujourd’hui de se constituer en alternative politique, d’où la démarche des candidatures unitaires.Cependant tu n’es pas sans savoir que cette démarche est en grand danger, notamment depuis que la direction du Parti communiste français affirme avec insistance que sa secrétaire nationale doit être notre candidate unitaire.Nous pensons que les choses doivent être dites clairement, sans faux-fuyants, en évitant donc les compromis de façade qui ne résisteraient pas à l’épreuve des réalités. Ce n’est pas seulement qu’un ou une chef de file d’un parti ne peut pas prétendre représenter la diversité de notre mouvement - ce qui est évident -, c’est aussi que la candidature de la camarade Marie-George Buffet pose problème parce que la ligne politique qu’elle incarne poseproblème.

Jamais affirmée de façon absolument explicite, cette orientation transparaît néanmoins dans de très nombreux textes et déclarations. Ainsi, alors même que la nomination de Ségolène Royal et en général le scrutin interne au PS ont spectaculairement confirmé l’évolution « blairiste » de ce parti, Marie-George Buffet, dans son rapport au conseil national du PCF du 20 novembre, donne à sa candidature l’objectif /« / */que la gauche se rassemble sur une véritable politique de gauche, afin de permettre en 2007 la constitution d’une majorité et d’un gouvernement de gauche déterminé à mettre en œuvre une telle politique. » /*De même le rapport au conseil national du PCF du 15 novembre affirmait-il que/« la question posée aujourd’hui dans les collectifs locaux (...) est de savoir si le rassemblement se construit ‘‘à gauche de la gauche’’, une sorte d’ ‘‘extrême gauche plurielle’’ ou s’il fixe l’objectif, comme le texte du 10 septembre l’a demandé, de changer la donne à gauche, de rassembler toutes les forces qui veulent que la gauche se rassemble sur une politique rompant avec le libéralisme et le social-libéralisme. La vision ne sera pas la même s’il s’agit de construire des résistances et contrepouvoirs, comme tend à le définir José Bové, ou si l’objectif consiste à viser une majorité pour réaliser une politique de rupture avec le néolibéralisme. » /

Autrement dit, Marie-George Buffet et la direction du PCF fixent au mouvement antilibéral l’objectif de parvenir à une nouvelle majorité avec le Parti socialiste, qui selon eux pourrait soi-disant évoluer vers l’antilibéralisme sous l’effet d’une modification des rapports de forces électoraux à gauche. Toutes les protestations de bonnes intentions, de bilans tirés de cinq années de participation ininterrompue au gouvernement Jospin, n’y changent rien.

Nous ne voulons pas, ne pouvons pas risquer de nous retrouver demain dans la même situation qu’en Italie, où le Parti de la Refondation Communiste est passé brusquement de la radicalité antilibérale à la participation au très libéral gouvernement de Romano Prodi, l’ancien président de la Commission Européenne.

Il est extrêmement dommageable que la réunion du 10 septembre à Saint-Denis n’ait pas clarifié cette question décisive, et en particulier que les amendements votés à une très large majorité dans les Bouches-du-Rhône - et qui apportaient les clarifications indispensables - n’y aient été ni approuvés, ni même soumis au vote.

Nous reconnaissons volontiers que le message que notre organisation a délivré depuis la rentrée, avant cette réunion à Saint-Denis comme après, a pu être difficile à comprendre. Pourtant, nous savons qu’Olivier Besancenot se retirerait au profit d’un candidat unitaire si ce problème crucial était réglé positivement.

Nous avons vu un signe d’espoir dans ton intervention lors du meeting unitaire du Mans, où tu as dit notamment que « nous n’allons pas baisser notre culotte, il n’est pas question pour nous de faire un accord préalable et de discuter ensuite des miettes quand on se désiste » Tu as l’air conscient que ce problème de fond reste en suspens.Il reste une petite chance à la réussite de notre défi commun. Pour cela, il faudrait à notre avis *que tu t’engages publiquement à rejeter tout accord de gouvernement ou de majorité parlementaire avec Ségolène Royal et le Parti Socialiste après les élections de 2007, et que tu sois désigné sur cette base pour être le candidat de notre rassemblement*.

Cette condition a été soulevée par la LCR et elle est partagée par de nombreux militants du mouvement antilibéral. Nous pensons qu’un positionnement clair par rapport à la question des alliances avec le PS est une essentiel pour débloquer cette situation. Elle entraînerait en tous cas notre soutien à ta candidature, dans le processus de désignation d’un candidat unitaire au sein des collectifs, et aura , nous sommes convaincus, de fortes répercussions sur la participation de la LCR au processus,

Arnaud Dechelle (Gagny 93), Laurent Grouet (Paris 19ème), Albert Guillot (Montauban 82), Frédéric Henry (? 13), Alain Hérault (Bordeaux 33), Jean-Louis Marchetti (Gardanne 13), Jan Pauwels (Lille 59), Christine Saint-Martin (Aix 13), Virginia de la Siega (Paris 20ème), Julien Sojac (Créteil 94), Jérôme Beuzelin (Montreuil, 93)...

Messages

  • Imaginons un scénario magnifique :
    On est présent au second tour.
    Notre candidat est élu.
    Les législatives nous donnent un nombre respectable de députés.
    Vous êtes capables, vous, de décider dès maintenant de ce qu’on devrait faire ou pas faire ? Parce que, même dans le scénario le plus magnifique, on aurait pas la majorité à l’Assemblée Nationale quand même ?

    Bon, autre chose : on n’est pas élu, on est même pas présent au second tour.
    Si le PCF passe alors pour les législatives des accords opportunistes avec X ou Y, ce sera bien triste certes. Mais le mouvement que nous avons lancé en serait-il détruit ?

    Bon, admettons que le mouvement en serait détruit, OK.
    Le raisonnement de la LCR, c’est qu’il vaut mieux dans ce cas le détruire tout de suite.
    Tout ce qui peut m’arriver de bon contient en soi le germe de l’abandon et de la trahison. Donc, rien de bon, jamais, ne peut m’arriver.

    Ben c’est triste de penser comme ça...
    MC

    • C’est quand même pas si dur à comprendre que l’on ait pas envie que tout cela ne serve qu’à ce que le PC puisse à nouveau négocier quelques strapontins ministériels, ou quelques députés pour continuer à faire la même politique qu’il a fait avec Jospin, ou qu’il continue de de faire avec le très social libéral Delanoé à la mairie de Paris.. On ne reconstituera pas la gauche en continuant ces accords minables avec le PS. Il faut coupon le cordon pour faire une véritable gauche anticapitaliste et écologiste qui n’ait rien quémander aux Blairistes à la Française..

      laurent

  • L’engagement de José devrait etre le notre, à tous ! car il depend de nous tous.

    nous rassembler pour gagner, pour battre la candidate de bruxelles. C’est la seule issue acceptable.

    La, peut etre, en position de force, pourrons nous discuter avec les socs de leur participation minoritaire à NOTRE GOUVERNEMENT

    POUR LA CRETION DU PARTI DE LA DERNIERE CHANCE

    http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=37325

  • Oui, c’est certain, nous aurons la majorité absolue au parlement !!! fini le PS !!
    Les communistes ont ils été membres du gouvernement en 1936 ????
    Vous souhaitez le meilleur pour TOUS ? OUI ? alors osez le pouvoir, ne le craignez pas.
    Autre chose, le rassemblement le plus large, enrichira chacune des organisations présentes.
    Meme à la LCR sachez sortir de la politique politicienne !!! la stratégie qui s’y prépare à défaut de retrait de Besancenot n’est pas autre que celle duFN. Le chaos, le chaos.....oui bien entendu, et c’est le fascime que l’on se prendra en pleine tête !!! Sarko et Ségo sont extrèmenent dangereux, et vous croyez les communistes assez bêtes pour se lancer dans une aventure Gouvernementale !!!! vous ne connaissez pas les militants communistes, tout ceux que je connais se refusent à cette éventualité, ce n’est même pas discutable.
    Je n’ai plus envie de me battre entre 4 murs dans mon entreprise pour n’arriver qu’à perdre le moins possible !!!! et Y.Salesse , ex membre du bureau national de la LCR sera un parfait candidat qui mettra tout le monde d’accord.....Vous allez etre surpris le 10 décembre !!!!

  • Le tout sauf le PCF avec une analyse de neuneu à la clé m’emmerde royalement, qu’elle émane des minoritaires ou des majoritaires du groupuscule à "produit d’appel".

    Sur le fond :

    Nous sommes dans un combat de classe.
    Nous devons nous adresser au peuple avec un message fort.
    José Bové incarne un combat essentiel, je le reconnais bien volontiers, et dont l’enjeu devra nécessairement être au coeur de l’alternative que nous proposons, mais José Bové incarne, à mon humble avis, très mal le programme qui doit être le nôtre et à destination de notre peuple, des classes populaires et des classes moyennes en voie de paupérisation.
    Cette appréciation vaut également pour Clémentine Autain, je ne parlerai même plus du guignol en dehors du rassemblement.

    Jean-Michel (PCF)

    • José Bové correspond parfaitement à l’attente politique des classes populaires de gauche, beaucoup plus que le PCF, lequel, tout le monde le sait, est en train de mourir.
      Un parti qui est en train de mourir ne peut pas représenter le renouveau unitaire antilibéral.

      CADRES DES PARTIS ANTILIBERAUX : UNISSEZ-VOUS !

      ou perdez à jamais le peu de crédibilité qu’il vous restait...

      Jean Peuplu

  • L’appareil PC a de courtes vues électoralistes, rien ne sert de le nier. Ou alors qu’on m’explique pourquoi à Bordeaux il a refusé une alliance extrème gauche et a préféré s’allier au PS...

  • tout , sauf les communistes,éventuellement leurs élus pour les signatures,les militants pour faire le travail et l’organisation,cela ressemble beaucoup à l’anti communisme primaire,du genre les militants sont bien mais les dirigeants sont nuls...comme si le Parti Communiste existait sans ses militantsc’est comme si O.B. existait sans la LCR ...Hypocrite et malhonete serai plus approprié.Ce qui importe le plus ce n’est pas la candidature mais le rassemblement qui la portera.Un non "Encarté"

  • Non seulement olivier besancenot reste sourd aux appels à rejoindre le courant antilibéral, mais en plus certains militants de la lcr membres des collectifs ( qui trouvent cohérent d’attaquer une composante pour défendre le collectif ), sont aveugles ou ont une mauvaise vision des écrits de la direction du pcf....
    pourtant je suis convaincu de notre réussite, ce n’est pas des attaques tant externes qu’internes aussi mesquines qui entameront la force unitaire de ce courant antilibéral.

    phil