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Lettre des parents des 9 mis en examens du 11 novembre
Publie le mardi 25 novembre 2008 par Open-Publishing6 commentaires

Nous demandons qu’ils soient libérés durant le temps de l’enquête et que soient evidemment abandonnée toute qualification de terrorisme.
Lorsque la cacophonie s’accorde pour traîner dans la boue une poignée de jeunes emmurés, il est très difficile de trouver le ton juste qui fasse cesser le vacarme ; laisser place à plus de vérité.
Certains médias se sont empressés d’accréditer la thèse affirmée par la ministre de l’intérieur dans sa conférence de presse, alors que les perquisitions étaient en cours :
Les personnes arrêtées étaient d’emblée condamnées.
Personne n’aura pu rater l’épisode de "police-réalité" que nous avons tous subi la semaine passée. L’angoisse, la peur, les pleurs nous ont submergé et continuent à le faire. Mais ce qui nous a le plus blessés, le plus anéanti, ce sont les marées de mensonges déversées. Aujourd’hui ce sont nos enfants, demain ce pourrait être les vôtres.
Abasourdis, nous le sommes encore, paralysés nous ne le sommes plus. Les quelques évidences qui suivent tentent de rétablir la vérité et de faire taire la vindicte.
Les interpellés ont à l’évidence bénéficié d’un traitement spécial, enfermés pendant 96 heures, cela devait faire d’eux des personnes hors normes. La police les suspecte d’être trop organisés, de vouloir localement subvenir à leurs besoins élémentaires, d’avoir dans un village repris une épicerie qui fermait, d’avoir cultivé des terres abandonnées, d’avoir organisé le ravitaillement en nourriture des personnes agées des alentours. Nos enfants ont été qualifiés de radicaux. Radical, dans le dictionnaire, signifie prendre le problème à la racine. A Tarnac, ils plantaient des carottes sans chef ni leader. Ils pensent que la vie, l’intelligence et les décisions sont plus joyeuses lorsqu’elles sont collectives.
Nous sommes bien obligés de dire à Michelle Alliot Marie que si la simple lecture du livre "L’insurrection qui vient" du Comité Invisible fait d’une personne un terroriste, à force d’en parler elle risque de bientôt avoir à en dénombrer des milliers sur son territoire. Ce livre, pour qui prend le temps de le lire, n’est pas un "bréviaire terroriste", mais un essai politique qui tente d’ouvrir de nouvelles perspectives.
Aujourd’hui, des financiers responsables de la plus grosse crise économique mondiale de ces 80 dernières années gardent leur liberté de mouvement, ne manquant pas de plonger dans la misère des millions de personnes, alors que nos enfants, eux, uniquement soupçonnés d’avoir débranchés quelques trains, sont enfermés et encourent jusqu’ à 20 ans de prison.
L’opération policière la plus impressionante n’aura pas été de braquer cagoulé un nourrisson de neuf mois en plein sommeil mais plutôt de parvenir à faire croire que la volonté de changer un monde si parfait ne pouvait émaner que de la tête de détraqués mentaux, assassins en puissance.
Lorsque les portes claquent, nous avons peur que ce soient les cagoules qui surgissent. Lorsque les portent s’ouvrent, nous rêvons de voir nos enfants revenir.
Que devient la présomption d’innocence ?
Nous demandons qu’ils soient libérés durant le temps de l’enquête et que soient evidemment abandonnée toute qualification de terrorisme.
PS : Nous tenons à saluer et à remercier les habitants de Tarnac qui préfèrent croire ce qu’ils vivent que ce qu’ils voient à la télé.
Messages
1. lettre des parents des 9 mis en examens du 11 novembre, 25 novembre 2008, 11:35, par jean valjan
et oui la police a de mauvaises habitudes dues à de mauvais chefs depuis et avant la 5ème république de Papon à Mam en passant par Marcelin Ponia Pasqua etc.. ; la présomption d’innocence n’existe que dans les textes tout est question d’appréciation...
2. lettre des parents des 9 mis en examens du 11 novembre, 25 novembre 2008, 13:21
Continuez à refuser cette tromperie et grotesque mise en scène !la chose intéressante est que les dirigeants de ce pays montrent leur vrai visage à travers cette arrestation incroyable, et prennent les citoyens de ce pays pour des gogols en voulant leur faire avaler des couleuvres grosses comme ça !De tout coeur avec vous !
3. Lettre des parents des 9 mis en examens du 11 novembre, 26 novembre 2008, 12:05
L’article 27 du Code de Procédure Pénale stipule que tout accusé est présumé innoncent jusqu’à ce que sa culpabilite soit établie.
A l’évidence, ces lois anti-terroristes inspiré par le dangereux extrémiste de marché Bush et sa clique de fanatiques anti-Etat, sont illégales puisqu’elles permettent de METTRE DES GENS EN PRISON POUR DES ANNEES SUR LES PLUS VAGUES PRESOMPTIONS.
Il faut en finir cet arsenal légal illégal, et démanteler tout ces équipes de Robocop qui nous espionnent et nous emprisonnent selon le bon vouloir des lettres de cachet modernes des juges au-dessus de la Justice que sont les juges anti-terroristes, et évidemment du prince qui gouverne.
Soleil Sombre
4. Lettre des parents des 9 mis en examens du 11 novembre, 26 novembre 2008, 22:28
juste pour signaler que des éditions en brochures A5 de l’ Insurrection qui vient et de l’Appel sont disponibles en ligne :
L’insurrection qui vient : http://dl.free.fr/uyTKVhZGt/IqV.pdf
Appel : http://dl.free.fr/q2nwFp5Rt/Appel.pdf
5. Lettre des parents des 9 mis en examens du 11 novembre, 26 novembre 2008, 22:45, par Orphée
La pétition rédigée par Hazan est celle proposée dans le site global du soutien, déjà signée par des personnalités, que nous avions lue ici. Il suffit je crois de la recopier et de signer avec son nom et sa qualité professionnelle et de la renvoyer à l’adresse :
petition.tarnac[@]gmail.com
pétition
Une opération récente, largement médiatisée, a permis d’arrêter et d’inculper neuf personnes, en mettant en œuvre la législation antiterroriste. Cette opération a déjà changé de nature : une fois établie l’inconsistance de l’accusation de sabotage des caténaires, l’affaire a pris un tour clairement politique. Pour le procureur de la République, « le but de leur entreprise est bien d’atteindre les institutions de l’État, et de parvenir par la violence – je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise – à troubler l’ordre politique, économique et social ».
La cible de cette opération est bien plus large que le groupe des personnes inculpées, contre lesquelles il n’existe aucune preuve matérielle, ni même rien de précis qui puisse leur être reproché. L’inculpation pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » est plus que vague : qu’est-ce au juste qu’une association, et comment faut-il entendre ce « en vue de » sinon comme une criminalisation de l’intention ? Quant au qualificatif de terroriste, la définition en vigueur est si large qu’il peut s’appliquer à pratiquement n’importe quoi – et que posséder tel ou tel texte, aller à telle ou telle manifestation suffit à tomber sous le coup de cette législation d’exception.
Les personnes inculpées n’ont pas été choisies au hasard, mais parce qu’elles mènent une existence politique. Ils et elles ont participé à des manifestations – dernièrement, celle de Vichy, où s’est tenu le peu honorable sommet européen sur l’immigration. Ils réfléchissent, ils lisent des livres, ils vivent ensemble dans un village lointain. On a parlé de clandestinité : ils ont ouvert une épicerie, tout le monde les connaît dans la région, où un comité de soutien s’est organisé dès leur arrestation. Ce qu’ils cherchaient, ce n’est ni l’anonymat, ni le refuge, mais bien le contraire : une autre relation que celle, anonyme, de la métropole. Finalement, l’absence de preuve elle-même devient une preuve : le refus des inculpés de se dénoncer les uns les autres durant la garde à vue est présenté comme un nouvel indice de leur fond terroriste.
En réalité, pour nous tous cette affaire est un test. Jusqu’à quel point allons-nous accepter que l’antiterrorisme permette n’importe quand d’inculper n’importe qui ? Où se situe la limite de la liberté d’expression ? Les lois d’exception adoptées sous prétexte de terrorisme et de sécurité sont elles compatibles à long terme avec la démocratie ? Sommes-nous prêts à voir la police et la justice négocier le virage vers un ordre nouveau ? La réponse à ces questions, c’est à nous de la donner, et d’abord en demandant l’arrêt des poursuites et la libération immédiate de celles et ceux qui ont été inculpés pour l’exemple.
http://www.soutien11novembre.org/index.php?option=com_content&view=article&id=22&Itemid=17
6. Lettre des parents des 9 mis en examens du 11 novembre, 28 novembre 2008, 16:41, par fcourvoisier
"nous sommes tou(te)s des "Ultra Gauche" les "arrêté(e)s doivent être libérés ...et vont l’être !
Mais QUI va oser expliquer le saccage de NOS trains ?
Le éréseau ferré"(les rails et leurs supports) et les caténaires mal entretenus(privatisons privatisons !)et ce sont les cheminots et les usagers qui trinquent !
Revenons à l’Unité de la Société NATIONALE des Chemins de Fer Français et ça ira mieux !
Mieux vaut payer des Cheminots pour la maintenance aussi ...que des actionnaires et:ou profiteurs !
Ce n’est pas parceque les "grands" partis de Gauche se sabordent(et nous sabordent avec eux) qu’il faut baisser les bras !