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Lettre du KKE (Parti Communiste de Grèce) aux PC et partis ouvriers d’Europe
Publie le samedi 4 décembre 2010 par Open-Publishing8 commentaires
Lettre du KKE (PC de Grèce) aux Partis Communistes et Ouvriers d’Europe
Chers camarades,
Dans quelques jours aura lieu à Paris le 3è Congrès du dénommé "Parti de la Gauche Européenne". Le congrès se déroule exactement aux mêmes dates (3-5 décembre) que la Rencontre Internationale des Partis Communistes et Ouvriers qui cette année se déroulera en Afrique du Sud. De cette manière provocatrice et symbolique est illustré le rôle diviseur et subversif du Parti de la Gauche Européenne contre le mouvement communiste international.
Comme on le sait bien, le KKE dès le début s’est positionné contre la possibilité de la fondation de ce "parti européen". D’autres partis, qui par le passé s’étaient inscrits dans le courant eurocommuniste en Europe et étaient en opposition par rapport à l’URSS et aux autres pays socialistes d’Europe, ont joué un rôle de premier plan dans sa création. Ils ont compté sur le soutien pour cela d’une série de partis qui avaient renoncé à toute référence aux idéaux communistes, comme le parti Synapsismos en Grèce, qui de fait jouent un rôle anticommuniste ferme, ainsi que le Parti Die Linke d’Allemagne. En dernier lieu, un certain nombre de partis communistes ont décidé de participer au Parti de la Gauche Européenne en tant qu’ "observateurs", en tenant compte de différents facteurs dans chaque cas.
Depuis lors quelques années sont passées et nous considérons que notre appréciation s’est confirmée, quand on évalue l’activité, les thèses et toute l’expérience de l’existence du parti de la Gauche Européenne (PGE)
Dans ses documents de Programme (Statuts et Programme) le PGE rejette toute chose communiste, renonce à la tradition révolutionnaire, il est hostile au socialisme scientifique, à la lutte des classes et à la révolution socialiste. D’après ses statuts, s’intégrant au cadre institutionnel de l’Union Européenne (UE), il accepte l’éternité de l’UE capitaliste et une condition fondamentale de son existence est d’accepter de ne pas remettre en cause le cadre de l’UE.
Cela se reflète aussi dans les documents du 3è Congrès du PGE où, à travers des propositions du type "il faut faire des pas concrets pour que les politiques de l’UE comme celle des gouvernements membres s’écartent du piège des marchés financiers" ce qui est promu c’est la position d’ "humaniser" le capitalisme. Sont proposées comme des mesures de "changement" prétendument "radicales" des mesures de modernisation du capitalisme à travers un objectif en cul-de-sac ayant trait à la "démocratisation de l’Union Européenne", c’est à dire de l’Union établie par le capital européen en vue d’exploiter plus efficacement les peuples d’Europe et de maintenir sa domination dans l’antagonisme mondial contre les USA et les autres puissances impérialistes.
Le fait que les forces principales dans le PGE, qui se trouvent à la direction du parti et qui élaborent sa ligne politique, opèrent dans le cadre des limites du mode de production capitaliste , est démontré aussi à travers ses appels au soutien de l’Union Européenne impérialiste pour qu’elle joue un rôle plus important au niveau mondial. On voit aussi dans leurs documents qu’ils se placent dans le néo-libéralisme , alimentant chez les travailleurs d’Europe l’illusion que dans le cadre du capitalisme on puisse mener une politique différente qui pourrait soi-disant résoudre les problèmes populaires. Une fois de plus apparaît le rôle dangereux du PGE en tant que véhicule destiné à fourvoyer des forces dans le cadre du capitalisme, et il se place à la remorque de la social-démocratie européenne.
Les larmes du PGE dans ses documents du 3è Congrès concernant la constatation du fait que la dispariton du "socialisme réel" a entraîné la détérioration de la vie des travailleurs, sont de l’hypocrisie. Ce sont les forces qui dirigent le PGE qui ont lutté aux côtés des forces de droite et social-démocrates contre l’URSS et les autres pays socuialistes et qui aujourd’hui acceptent et se servent des arguments de la bourgeoisie qui aboutissent à identifier communisme et fascisme. Ce n’est pas par hasard que dans les documents du PGE nulle part n’est mentionnée la distortion inacceptable de l’histoire que mènent l’UE, le Conseil de l’Europe et d’autres organisations impérialistes contre l’histoire du mouvement ouvrier et communiste d’Europe.
Les désaccords du PGE au sujet de la militarisation de l’UE et des relations internationales ressemblent à la prière du curé puisque ce parti a déclaré son soutien au fait que l’UE joue un rôle plus actif dans le monde et qu’il a accepté la Politique Extérieure et de Sécurité Commune. Il en va de même au sujet de l’appel pour la "Dissolution de l’OTAN" étant donné que cette demande ne s’accompagne pas de la lutte pour le retrait de tous les Etats membres de cette dernière.
Les références à une solution juste concernant une série de problèmes internationaux (La Palestine, Chypre, l’embargo contre Cuba) ne sont que de la pure hypocrisie, quand ils disent qu’ils ne seront résolus non pas par la lutte anti-impérialiste des peuples mais à travers l’application du Droit International et Européen. A quel "droit" se réfère le PGE ? La décision du Tribunal de La Haye qui légitimise l’intervention de l’OTAN dans les Balkans et au Protectorat du Kosovo a clairement démontré ce que signifie aujourd’hui le Droit international et européen. Un autre exemple est celui de la décision du Tribunal Européen des Droits Humains auquel la Lettonie a fait appel, qui a poursuivi et emprisonné le Vétéran anti-fasciste Vasili Kononov parce qu’il avait, selon le Tribunal, agi comme un "terroriste" en 1944 en luttant contre les hordes nazies qui avaient envahi son pays, l’URSS. D’autres démonstrations de cela sont la "Position Commune de l’UE" contre Cuba, qui est agressive et hostile, l’interdiction législative de l’action de Partis Communistes dans un certain nombre de pays de l’UE ainsi que des symboles du mouvement ouvrier et communiste dans différents pays de l’UE. Le PGE reste de nouveau silencieux à ce sujet. Il prétend ne pas voir la réalité et cela montre qu’il ne tient pas compte de la barbarie impérialiste qui est reflétée d’une façon ou d’une autre dans le "Droit" qui prévaut aujourd’hui et qui n’est rien d’autre que le droit impérialiste du plus fort.
Camarades :
Il est temps de surmonter les illusions sur le rôle que joue le PGE. Le KKE demande aux Partis Communistes et ouvriers qui pour diverses raisons ont participé en tant que membres ou observateurs à ce parti "fabriqué" (qui a été créé dans le cadre des conditions de l’UE et dans le but de la servir) de reconsidérer leur position. L’affaiblissement de ce parti "de gauche" de l’UE, le renforcement de la coopération équitable des partis communistes et ouvriers en Europe sur la base du marxisme-léninisme et de l’internationalisme prolétarien indépendament des limites et des conditions de l’UE, est le seul espoir pour le regroupement du mouvement communiste européen et la seule réponse fiable à l’agressivité du capital européen contre les droits des travailleurs.
Section des Relations internationales du Comité Central du KKE (Parti Communiste de Grèce)
Messages
1. Lettre du KKE (Parti Communiste de Grèce) aux PC et partis ouvriers d’Europe, 4 décembre 2010, 23:04, par Patrice bardet
voila un texte clair
Pour répondre indirectement au camarade Copas, ce texte circulait aussi à la conférence/débat de Villeuneuve d’ascq organisé par le Cercle Henri Barbusse d’Education Populaire
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article111328
1. Lettre du KKE (Parti Communiste de Grèce) aux PC et partis ouvriers d’Europe, 4 décembre 2010, 23:27, par Roberto Ferrario
Patrice oui cet texte est claire... Oui claire des conneries...
Si on veux défendre l’idee juste que le "Parti de la Gauche Européenne" n’est rient d’autre que un énième tentatif d’éliminer l’esperience communiste en Europe rient justifie la glorification du régime que a dominé l’URSS dans les dernières deccenies et que a rient a voir avec le communisme qu’on se eforce d’élaborer collectivement...
2. Lettre du KKE (Parti Communiste de Grèce) aux PC et partis ouvriers d’Europe, 5 décembre 2010, 02:26, par jaja
tout à fait
cela rejoint ce que je dis quand j’écris que l’aventure stalinienne a tué l’idée qu’un autre monde est possible et qu’aucune expérience crédible n’en a été tiré de la part d’une majorité de révolutionnaires ( communistes mais aussi trotskistes et anarchistes )
2. Lettre du KKE , 5 décembre 2010, 10:02, par gb26100
J’apprécie le courage des communistes du KKE de Grèce, mais je déplore la fermeture d’esprit de ce parti. Ce position Avec une logique en TOUT ou RIEN, le KKE ne tient pas compte de la réalité des rapports de forces. Le KKE vient d’obtenir 11 % aux dernières élections municipales, un score en progression mais sans effet sur la grave crise que traverse le pays. La recherche de la "pureté" révolutionnaire est le meilleur moyen pour figer les situations. Et la vie continue....
3. Lettre du KKE (Parti Communiste de Grèce) aux PC et partis ouvriers d’Europe, 5 décembre 2010, 13:42, par Roberto Ferrario
Dernière nouvelle : Pierre Laurent nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE)...
1. Nouveau développement, 5 décembre 2010, 14:15, par gb26100
Excellente nouvelle ! Le combat POUR une Europe des peuples CONTRE l’Europe des marchés financiers va pouvoir enfin se déployer.
2. Nouveau développement, 5 décembre 2010, 15:40, par R
Le PGE est pro-européen et aucun parti révolutionnaire ne devrait en faire partie , mais ce n est pas une raison pour réactiver le stalinisme comme le propose le KKE , dans les deux cas c est la mort programmée du communisme .
3. Nouveau développement, 5 décembre 2010, 19:20
L’Humanité-Dimanche, le PCF, un nouveau parti social-démocrate européen quel cumul de tâches. Avec ça, le Capitalisme va trembler sur ses bases.