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Lettre ouverte au président du Comité National Olympique et Sportif Français

Publie le mercredi 26 mars 2008 par Open-Publishing
10 commentaires

Monsieur le président du Comité National Olympique et Sportif Français,
J’ai lu votre interview dans l’Humanité du 22 mars.

Interrogé sur un éventuel boycott des jeux olympiques à Pékin vous déclarez " Je le dis clairement, un boycott n’a jamais rien amené" vous ajoutez ensuite "le mouvement sportif ne doit pas sortir de ces responsabilités qui sont d’abord d’organiser les Jeux dans les meilleures conditions matérielles…Et puis, la charte olympique impose des règles comme celle qui interdit de s’immiscer dans les politiques des pays qui nous reçoivent.

Ensuite, on devrait positiver sur le message de paix que constituent les JO".
Et vous allez encore plus loin "Si on en arrive à la situation de Moscou, si le gouvernement français change de point de vue, je ferai en sorte d’organiser le déplacement à Pékin. Même s’il n’y a que quinze athlètes à vouloir y aller".
Votre position n’est pas surprenante et est dans le droit fil des positions du CIO qui ne se mêle pas effectivement des politiques des pays qui reçoivent.

Les Jeux Olympiques de 1936 se sont déroulés à Berlin sans que le CIO ne semble se poser encore aujourd’hui la moindre question. Le site internet du CIO nous rappelle que l’ouverture officielle des jeux fut faite par le chancelier Adolf Hitler , et sur les 31 photos présentes sur le site, nous ne pouvons manquer l’arrivée le 1er août 1936 de la flamme olympique au Lustgarten pavoisé de croix gammées et sur un autre cliché l’entrée des membres du CIO et du chancelier Adolf Hitler au stade olympique lors de la cérémonie d’ouverture. Le site du CIO ne va pas jusqu’à préciser que lors de cette cérémonie les 100 000 spectateurs assistèrent dans un premier temps au défilé des brigades de la jeunesse hitlérienne et que certaines délégations nationales firent le salut olympique (qui ressemble au salut hitlérien), notamment la France et la Grèce.

Après une telle prestation dans la capitale du IIIème Reich, la question du boycott en effet n’a plus vocation à se poser.

Pour éviter toute incompréhension et que les lecteurs comprennent que les sportifs ne s’immisceront pas dans la politique chinoise vous précisez que si un athlète français monte sur le podium à Pékin et brandit alors un drapeau du Tibet "Il sera sanctionné directement par le CIO parce qu’il a failli aux règles qu’il a accepté : le respect de l’adversaire donc aucune manifestation d’aucune sorte, religieuse par exemple, pendant l’évènement.."

Là aussi, aucune surprise dans votre position, déjà en 1968, le CIO avait sanctionné les Américains Tommie Smith et John Carlos 1er et 3ème au 200 mètres pour avoir protester contre la ségrégation raciale aux États-Unis en baissant la tête et en pointant, lors de l’hymne américain, leur poing ganté de noir vers le ciel, sur le podium de la remise des médailles. Ils ont été tous les deux exclus des Jeux.

Peter Norman, australien, médaille d’argent n’a eu lui "que" un avertissement pour avoir avait soutenu Tommie Smith et John Carlos en portant un insigne de soutien à leur cause.

Par contre, le CIO ne s’était pas ému outre mesure du massacre de Tlatelolco qui a eu lieu à Mexico dix jours avant l’ouverture des jeux.

"On ne doit pas nous demander d’endosser les responsabilités des politiques et notamment de l’ONU" dites vous Monsieur le président, mais vous ajoutez "Pour moi, les JO doivent être un accélérateur de la résolution d’un « conflit » qui dure depuis 50 ans entre la Chine et le Tibet." Je ne reviendrai pas sur la qualification de "conflit entre le Tibet et la Chine" de la situation actuelle au Tibet. Mais le choix de Pékin n’est il pas un choix éminemment politique. Et comment en pleine discussion sur les Jeux de Pékin qualifier la décision annoncée par président du CIO, Jacques Rogge le 21 février dernier de choisir pour accueillir les 1er Jeux Olympiques de la Jeunesse d’été en 2010 Singapour, autre symbole fort du respect des droits de l’Homme.

Enfin vous indiquez "ce qui me scandalise aussi, c’est qu’on ait pu transformer les cinq anneaux olympiques, symbole de paix, en cinq menottes." faisant ainsi référence à la campagne d’affichage de Reporters sans frontières. Ce qui me scandalise Monsieur le président c’est qu’on ait pu installer ces anneaux olympiques, symbole de paix à Pékin sans se poser plus de question, en se contentant de déclarer " Je rappelle aussi que l’ONU a accepté le principe de la trêve olympique, qu’au moins pendant la période des jeux, les belligérants sur l’ensemble de la planète puissent au moins déposer les armes"

Pour l’instant comme vous le devez le savoir la répression au Tibet s’intensifie.

Et quant aux Jeux Olympiques occasion pour la Chine d’aller vers plus de respect des droits de l’Homme il semble bien qu’il n’en soit rien. Amnesty international dans son dernier dossier "Les droits humains en Chine et les Jeux olympiques de Pékin" indique " Des changements positifs ont certes eu lieu depuis (réforme du système de la peine capitale, plus grande liberté d’information pour les journalistes étrangers, par exemple), mais ils sont occultés par la détérioration de la situation dans d’autres domaines. Les Jeux servent de prétexte pour justifier le développement du recours à la détention sans jugement à Pékin dans le cadre du « nettoyage » de la ville avant le début des JO en août 2008. Les militants des droits humains sont ainsi de plus en plus souvent soumis à des actes de harcèlement, à des placements en résidence surveillée et à des procès inéquitables."

Le sport n’est pas isolé du reste de la société, le sport est aussi un en,jeu d’image, un enjeu politique un enjeu commercial.

Pouvons nous accepter que l’image donnée de la Chine lors de ces Jeux Olympiques soit celle aseptisée autorisée par le gouvernement chinois ?
Pouvons nous accepter que les compétitions sportives aient lieu pendant que les caméras et les micros ignorent la répression au Tibet et les militants des droits de l’Homme poursuivis en Chine ?

N’est il pas suffisant d’avoir accepté de faire du sport sous les croix gammées ?

Nous ne pouvons pas dire aujourd’hui que nous ne savons pas.

Certains nous accusent déjà de prendre les sportives et les sportifs en otages. C’est inverser la question de la responsabilité, c’est le CIO qui a choisi d’envoyer les sportives et les sportifs à Pékin, et la décision a été prise en connaissance de cause.

Le sport a des valeurs, le sport peut avoir des valeurs, mais je ne crois pas que ce soient celles que portent les grandes sociétés françaises dont vous souhaitez l’engagement dans un comité de soutien au sport, ou les grands groupes internationaux sponsors des jeux olympiques. Ces derniers voient dans la Chine un immense marché à conquérir et souhaitent des jeux aseptisés.

Le sport peut porter et doit porter d’autres valeurs, de respect de soi, de respect de l’adversaire, de respect des spectateurs et de respect de la société dans laquelle il se développe.

Je soutiens les neuf demandes de Reporters sans frontières :
libération de tous les journalistes et les internautes emprisonnés en Chine pour avoir exercé leur droit à l’information ;

abolition définitive des articles restrictifs du Guide des correspondants étrangers qui limitent la liberté de mouvement et de travail des médias ;

dissolution du Département de la publicité (ex-département de la propagande) qui contrôle quotidiennement le contenu de la presse chinoise ;

fin du brouillage des radios internationales ;

fin du blocage de milliers de sites Internet d’informations hébergés à l’étranger ;

suspension des "11 commandements du Net" qui instituent la censure et encouragent l’autocensure des informations diffusées sur le web ;
abolition des listes de journalistes et militants des droits de l’Homme interdits de séjour en Chine ;

fin de l’interdiction imposée aux médias chinois d’utiliser sans autorisation officielle les images et les informations des agences de presse internationales ;
légalisation des associations indépendantes de journalistes et des organisations de défense des droits de l’Homme.

Je soutiens également les huit revendications du Collectif Chine JO 2008 :

libérer les personnes emprisonnées depuis les manifestations de Tiananmen (1989) et tous les prisonniers d’opinion ;

mettre fin au contrôle de l’information, y compris sur Internet ;

suspendre les exécutions sur tout le territoire chinois en vue d’aboutir à l’abolition de la peine de mort ;

supprimer la détention administrative ;

mettre un terme à la pratique de la torture ;

permettre la constitution de syndicats libres et indépendants ;

supprimer l’article 306 du code pénal, qui permet la répression contre les avocats

mettre fin aux expulsions forcées des citoyens de leur logement ou de leurs terres.

Monsieur le président, je vous demande d’intervenir afin que les JO de Pékin se soient pas la vitrine aseptisée que souhaite le gouvernement chinois mais au contraire une fenêtre ouverte sur la Chine,une occasion pour toutes les Chinoises et tous les Chinois de s’exprimer et pour les journalistes de découvrir la réalité de la Chine et notamment du Tibet.

Dans le cas contraire, Monsieur le président, je soutiendrai toutes les initiatives qui se prendront avant et pendant les Jeux Olympiques pour sortir du silence que le CIO et le gouvernement chinois voudraient imposer et mettre en avant la question des droits de l’Homme et les droits de la Femme, singulièrement le droit de naître.

Je soutiendrai toute sportive ou tout sportif qui serait sanctionné pour avoir pris publiquement position dans ce sens, et notamment, pour ne pas pénaliser les sportives et les sportifs pris en otages par le CIO, je soutiens le boycott de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.

Le 26 mars 2008

Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste

Messages

  • Le simple fait de "soutenir les demandes de Reporters Sans Frontières", de la part d’un Elu Républicain me donne envie de gerber...

    Allez plutôt faire un tour par là : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article63821

  • Sur son blog...

    "Faut-il rendre le capitalisme plus social en attendant et en se donnant les moyens d’en finir avec lui ?"

    Sans illusions sur ces modifications du capitalisme qui ne seront ni des modifications de fonds ni pérennes, il me semble que oui nous devons le rendre plus social.

    Le rendre plus social pour aider tous ceux qui souffrent du capitalisme à vivre.

    Et le rendre plus social pour apprendre à lutter pour confronter les réalités de la lutte aux réflexions théoriques et inversement.

    Tout simplement peut -être redécouvrir le marxisme.

    Jean-Michel Arberet

    "Rendre le capitalisme plus social..." Jean-Michel STP fume la moquette ça coûte moins cher ! ...

  • Qu’ont fait les socialos dans la grotte à noumea dans les années 80 avec les kanacs qui demandaient leurs
    autonomie (combien de morts) ?

    On veut nous faire croire que les gentils petits moines tibétain qui prient sont de braves gents et que leurs lois
    théocratiques sont du 21 ième siècle qu’ils descendent dans la rue avec des machettes et chassent les commercents chinois ou ceux de confession musulmane puis mettent le feux à se qui leurs appartients
    c’est normal ils ont tout les droits.

    Dans nos banlieues si les jeunes etaient venus manifester avec des machettes et avaient mis le feu aux commerces qui n’appartenaient pas a leur ethnie les crs n’auraient pas bougés et vous n’auriez pas condamnés les gestes ?

    Mais de quoi vivent ces bons petits prie-dieu ?

    Le tibet est une province chinoise qui sous le joug de l’élu 13 et 14 était d’un féodalisme des plus rétrograde ou les pauvres ouvriers et paysans étaient corvéables et devaient baisser la tête sur le passage de
    cet élu sous peine d’être decapités par ces braves petits moines qui en assuraient la garde.

    A qui appartenait les terres du tibet il n’y a pas si lomtemp ?
    Au peuple comme de bien entendu (la s’est une hypothèse).

    Mais qui enlevaient les enfants dans les provinces chinoise alentours pour en faire des esclaves ou un dieu ?

    Je ne dis pas que le gouvernement chinois a raison d’agir aussi brutalement mais que l’on ne me fasse pas croire que ses moines tibétain sont d’un pluralisme et d’une humanisme sans équivoque.

    De la à joindre ma voie avec ceux qui m’exploitent et me maintiennent en vie pour que je leur serve à créer des richesses qu’ils utilisent à leurs bons grés alors la je vous dis non.

    On le donne à n’importe qui le prix nobel de la paix comme la légion d’honneur à PAPON ?

    Alain 04

  • Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants

    (...) la même histoire du pauvre roi-dieu déchu de son trône par l’horrible diable rouge à queue fourchue nous est servie au Mac Donald des mythes modernes (...) le Dalaï Lama a mis ses efforts dans un « retour aux sources du Bouddhisme », en nettoyant le Bouddhisme tibétain de son aspect ésotérique et en le « philosophisant » (c’est depuis qu’on dit, chez nous, que le Bouddhisme n’est pas une religion mais une philosophie).

    Cela permit aux semi bourgeois intellectuels et post-68, que nous sommes, de ne plus « bêtement » croire en Dieu, mais d’adhérer au nouvel « athéisme qui embrasse l’absolu ». Qui plus est, le Bouddhisme, dans sa version dalaïste, ne demandait pas d’engagement, ce qui convenait parfaitement à notre égotisme…. MARTENS Elizabeth

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article63508

    La CIA : "C’est nous qui avons préparé l’insurrection au Tibet"

    La préparation de la révolte armée a duré des années, sous la direction des services secrets américains, la CIA. C’est écrit noir sur blanc dans « The CIA’s Secret War in Tibet » (La guerre secrète de la CIA au Tibet) de Kenneth Conboy (University Press of Kansas, 2002, 300 pages), un ouvrage à propos duquel le spécialiste de la CIA, William Leary, écrit : « Une étude excellente et impressionnante sur une importante opération secrète de la CIA durant la guerre froide. »

    Tibet : pour la liberté, avec la CIA ?

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article63507

    Quand le Dalaï Lama était au pouvoir, 95% des Tibétains pouvaient être vendus comme des marchandises

    Lorsque le Dalaï Lama et la classe des propriétaires étaient au pouvoir au Tibet, 95% de la population étaient des serfs féodaux, sans aucun droit humain. Ils pouvaient être vendus comme des marchandises. Ils étaient fréquemment insultés et battus ou devaient même affronter des châtiments d’une rare violence : par exemple, on leur arrachait les yeux, on leur coupait la langue ou les oreilles, les mains ou les pieds, on leur arrachait les tendons, à moins qu’on ne les noyât ou qu’on ne les projetât dans le vide depuis le sommet d’une falaise. Il était interdit de sortir de sa classe.

    Titre original : La « démocratie », la parure trompeuse du dalaï-lama 14 novembre 2007 Traduit par Jean-Marie Flémal pour Investig’Action

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article63505

  • Quand Reporters sans frontières légitime la torture

    Ecrit par L’IRIB
    Lundi - 10 Septembre 2007 - 14:54
    S’il est un principe voltairien clair, c’est que la torture est absolument contraire aux Droits de l’homme et à l’idéal démocratique. Pourtant, il existe en France une association de défense des Droits de l’homme, Reporters sans frontières, qui légitime l’usage de la torture prétendument pour défendre la démocratie face au terrorisme. Cela n’est malheureusement pas surprenant : comme le souligne Salim Lamrani, le discours de cette organisation n’est qu’une rhétorique de façade qui masque mal son alignement sur son bailleur de fonds, la NED-CIA.
    Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation parisienne Reporters sans frontières (RSF) depuis 1985, est un personnage extrêmement médiatique qui prétend défendre la « liberté de la presse » et qui se drape dans un discours humaniste plutôt apprécié de l’opinion publique. Grâce à la collusion des médias, Ménard est devenu un homme incontournable dans le monde de la presse.
    Pourtant, ses actions sont loin de faire l’unanimité. Le manque flagrant d’impartialité dont fait preuve RSF a souvent été stigmatisé. L’organisation française, financée par les conglomérats économiques et financiers ainsi que par les États-Unis, comme l’a publiquement reconnu son secrétaire général, a mené des campagnes médiatiques curieusement similaires à l’agenda politique de la Maison-Blanche. Ainsi RSF, sous prétexte de défendre la liberté de la presse, s’en est pris respectivement à Cuba [1], a soutenu le coup d’État contre le président vénézuelien Hugo Chávez en avril 2002 [2], a implicitement approuvé l’invasion sanglante de l’Irak en 2003 [3] et a légitimé le coup d’État contre le président Jean-Bertrand Aristide à Haïti [4]. Désormais, RSF mène une campagne médiatique spectaculaire contre la Chine et les jeux olympiques de Pékin de 2008 [5] .
    La proximité idéologique entre RSF et l’administration Bush est évidente à tel point que l’on se demande quels sont réellement les véritables objectifs de Robert Ménard. Les scandales de Guantanamo, d’Abou Ghraïb et des prisons secrètes tenues par la CIA à travers le monde ont démontré que les troupes étasuniennes n’hésitaient pas à utiliser la torture pour arriver à leurs fins. Ces méthodes inhumaines et injustifiables ont été unanimement condamnées par l’ensemble de la communauté internationale.
    En octobre 2006, le Congrès étasunien a franchi le pas et a approuvé un projet de loi légalisant la torture, en flagrante violation des principes même de la démocratie. La majorité républicaine ainsi que plusieurs élus démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat ont autorisé l’utilisation des preuves obtenues sous la torture contre le « combattant ennemi illégal ». Le texte, intitulé Loi des commissions militaires, 2006 , reconnaît l’existence de tribunaux secrets pour juger tout ressortissant étranger soupçonné de porter atteinte aux intérêts des États-Unis. L’accusé ne pourra pas prétendre au choix de son avocat, ni connaître les charges qui pèsent contre lui. De plus, les preuves présentées contre lui pourront rester secrètes. Bien évidemment, il pourra également être détenu sans pouvoir réclamer d’être présenté devant un juge, et ce indéfiniment. Il ne pourra pas contester la légalité de sa détention, ni les tortures dont il aura été victime [6].
    La loi confère également au président étasunien « l’autorité [pour] interpréter la signification et l’application des conventions de Genève » prohibant la torture. Ces dernières ne pourront pas être invoquées « comme source de droit devant aucun tribunal des États-Unis ». La section V de la législation stipule que « personne ne pourra invoquer les conventions de Genève ni aucun de leurs protocoles dans une quelconque action d’habeas corpus ou tout autre acte civil ou toute poursuite judiciaire dans lesquels les États-Unis, un fonctionnaire en activité ou non, un employé, un membre des forces armées ou tout autre agent des États-Unis est partie en tant que source de droit ». En outre, « aucun tribunal, aucun juge n’aura le pouvoir d’entendre ou de prendre en considération une demande en assignation d’habeas corpus introduite par un ressortissant étranger (ou en son nom) qui est ou qui a été détenu par les États-Unis et qui a été considéré comme étant correctement détenu comme combattant ennemi ou en instance de cette qualification [7] ».
    Non seulement cette loi liberticide, d’essence totalitaire, représente une menace pour n’importe quel citoyen du monde ne bénéficiant pas de la nationalité étasunienne, mais elle octroie une impunité totale aux responsables des traitements cruels, inhumains et dégradants. L’Union européenne et la France en particulier ont maintenu un silence scandaleux au sujet de cette législation. Que se serait-il passé si la Chine, Cuba, l’Iran, la Russie ou le Venezuela avaient adopté une loi similaire ? Qui peut encore parler, en référence aux États-Unis, de modèle de démocratie ?
    Lors de l’émission de radio « Contre-expertise » présentée par Xavier de la Porte sur France Culture le 16 août 2007 de 12h45 à 13h30, Robert Ménard, s’exprimant au nom de Reporters ans frontières, a suivi les pas de son mécène et a légitimé l’utilisation de la torture, tenant des propos extrêmement préoccupants. Évoquant l’assassinat du journaliste étasunien Daniel Pearl, il a souligné qu’il était légitime de torturer des suspects pour sauver la vie d’innocents, reprenant l’argumentation des plus effroyables dictatures et bien-sûr de l’administration Bush [8].
    Ménard va encore plus loin puisqu’il légitime même la torture contre les membres des familles des preneurs d’otages, c’est-à-dire contre des innocents. « Si c’était ma fille que l’on prenait en otage, il n’y aurait aucune limite, je vous le dis, je vous le dis, il n’y aurait aucune limite pour la torture ». Voici un extrait des propos tenus par le secrétaire général de RSF :
    « La police pakistanaise va prendre les familles, vous entendez bien, les familles des preneurs d’otages en otage et va torturer ces familles de preneurs d’otages pour obtenir les renseignements.
    Ils vont obtenir des renseignements. Ils arriveront trop tard pour sauver Daniel. Vous savez comment il a été égorgé et dans quelles conditions....
    Où on arrête ? Est-ce que on accepte cette logique qui consiste à... puisqu’on pourrait le faire dans un certain nombre de cas "vous le prenez en otage, on le prend en otage ; vous les malmenez, on les malmène ; vous torturez, on torture..."
    Qu’est ce qui justifie... Est-ce que pour libérer quelqu’un, on peut aller jusque là ? C’est une vraie question.
    Et ça c’est la vie réelle, c’est ça, ce que dit à l’instant François : on n’est plus dans les idées, c’est plus des combats, c’est plus des principes. Moi je sais plus quoi penser. Parce que ça, ça arrive à Marianne Pearl, je ne dis pas, je ne dirai pas qu’ils ont eu tort de le faire parce que elle, elle a pensé que c’était bien de le faire, qu’il fallait faire ça, qu’il fallait sauver son mari ; elle était enceinte... pour le petit qui allait naître, tout était permis.
    Et il fallait absolument le sauver et s’il fallait s’en prendre à un certain nombre de gens, on s’en prenait à un certain nombre de gens ; s’en prendre physiquement, vous avez compris, en les menaçant et en en torturant, quitte à en tuer un certain nombre.
    Je sais plus, je suis perdu, parce qu’à un moment donné je ne sais plus où il faut arrêter, où il faut mettre le curseur. Qu’est-ce qui est acceptable et qu’est ce qui n’est pas acceptable ? Et en même temps, pour les familles de ceux qui ont été pris en otage, parce que ce sont souvent nos premiers interlocuteurs, à Reporters Sans Frontières ; légitimement, moi, si c’était ma fille que l’on prenait en otage, il n’y aurait aucune limite, je vous le dis, je vous le dis, il n’y aurait aucune limite pour la torture [9] ».
    Comment peut-on prétendre défendre les droits de l’homme dès lors que l’on justifie une pratique aussi abominable et inhumaine que la torture ? Que reste-t-il de la crédibilité de Robert Ménard et de Reporters sans frontières - les deux étant tellement liés qu’il est de fait impossible de les dissocier - lorsqu’ils légitiment l’injustifiable ? Le secrétaire général de RSF a montré son vrai visage. Il ne défend pas la liberté de la presse mais les pratiques odieuses de la CIA. Mais est-ce bien surprenant sachant qu’il est financé par la National Endowment for Democracy qui n’est rien d’autre que l’officine écran de l’agence selon le New York Times.

    http://french.irib.ir/index.php?opt...

  • je suis absolument d’accord pour exiger du gouvernement chinois d’arreter

    la repression au tibet. toute atteinte aux droits de l’homme
    ne doit être tolérée, aucune decision de l’onu ne doit pas être respectée,
    c’est le moyen pour l’humanité de vivre dans un monde plus juste.

    mais nous devons faire attention à nos choix : toutes causes sont égales et nos réaction aussi. thibet, irak, darfour, palestine...etcdoivent être au
    même niveau de nos luttes et de nos refus.

    devons nous exigez que les sportifs israéliens soient interdits des championnats d’europe auxquels ils participent, alors que leur gouvernement mène
    la politique que l’on sait en palestine contre toutes decisions de l’onu ???

    dans toutes nos actions soyons équilibrés

    georges

  • qui a droit a l’autodetermination ?

    Quelles sont exactement les règles qui président au droit à la séparation et, plus généralement, à ce qu’on appelle l’autodétermination des peuples ? Certains nous disent s’y perdre un peu. Et en effet, à en croire nos grands médias...

    En Asie, les Tibétains y ont droit. Mais pas les Irakiens, ni les Afghans.

    Au Moyen-Orient, les Israéliens y ont droit. Mais pas les Palestiniens, ni les Kurdes.

    En Afrique, les généraux mafieux de l’Est du Congo y ont droit. Mais pas le Sahara occidental.

    En Amérique Latine, les riches provinces (de droite) de Bolivie et du Venezuela y ont droit. Mais pas les Indiens du Chili, du Mexique, etc...

    Dans les Balkans, les Albanais du Kosovo y ont droit. Mais pas les Serbes du Kosovo, ni ceux de Bosnie.

    En Europe occidentale, les Flamands y auraient droit, mais pas les Irlandais du Nord, ni les Basques.

    Compliqué, en effet. Si on simplifiait tout ça ? N’auraient droit à l’autodétermination que ceux qui sont « avec nous ». Pas les autres.

    Et tant qu’on y est, remplaçons aussi le mot « démocrate » par « avec nous » et le mot « terroriste par « contre nous ».

    Voilà, la politique, c’est simple quand on veut !