Accueil > Libération / Squat de Cachan : Les détroussés
Libération / Squat de Cachan : Les détroussés
Publie le vendredi 15 septembre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Squat de Cachan Les détroussés
Lors de l’expulsion, les biens des habitants ont été placés d’office dans un garde-meuble d’Orly-Ville dans le plus grand désordre. De la poussette aux documents administratifs, ils ont jusqu’au 18 septembre pour récupérer leurs maigres effets.
Par Laeïla ADJOVI
Amassés devant la porte, ils font la queue avec leurs deux numéros. Sur un petit bout de papier, l’huissier a inscrit celui de la chambre où ils squattaient dans le bâtiment F de la cité universitaire de Cachan, et celui du container censé abriter leurs affaires : vêtements, poussettes, matelas, électroménager, mais aussi documents administratifs, argent, diplômes ou passeport. Au garde-meuble d’Orly-Ville, où ont été entreposés les biens des expulsés, il y a foule tous les lundis et mardis, les seuls jours où ils peuvent récupérer leurs effets.
Le 17 août, après une expulsion manu militari, les familles immigrées et parfois sans papiers du « plus grand squat de France » ont reçu un formulaire rose : un inventaire sommaire de ce qui se trouvait chez eux. Tout devait être emballé, enlevé par des déménageurs et stocké pendant un mois. Aujourd’hui, pour avoir accès à leurs biens, les anciens squatteurs de chaque chambre doivent prendre rendez-vous avec l’huissier, et se rendre au garde-meuble, mal desservi par les transports en commun. Là, dans le désordre des containers béants et des cartons éventrés, beaucoup de familles ne retrouvent pas leurs biens. « Tout est mélangé », déplore Fatoumata, qui a retrouvé deux de ses sacs mais cherche le troisième.
Le container indiqué ne correspond pas à sa chambre. Selon l’huissier, ce sont les premiers venus, qui, en fouillant, ont tout laissé en désordre, malgré les injonctions des employés du garde-meuble. Il convient seulement que les affaires de ceux qui habitaient dans l’une des cuisines de l’immeuble « n’ont pas été répertoriées ». Karamoko, qui vivait dans la cuisine du premier étage, a dû se déplacer trois fois et fouiller tous les containers avant de trouver les affaires qu’il avait lui-même emballées et étiquetées en prévision de l’expulsion. Camel, autrefois architecte en Algérie, n’a toujours pas retrouvé ses diplômes et sa « paperasse administrative ». Il est venu cinq fois. « Tous mes bijoux sont perdus.
Le nouveau berceau de mon bébé est introuvable, et il ne reste que certains de mes vêtements », dit Nana, une Burkinabé en situation régulière. L’huissier a une explication pour cela aussi : « Au bout d’un moment, les gens croient qu’ils peuvent se servir. J’ai vu des gens mettre sur certaines choses un scotch avec leur numéro pour les emporter », déclare-t-il. Pour Jean-Baptiste Eyraud, du DAL, « les déménageurs, voire la police » peuvent aussi s’être rendus coupables de vols. Sans compter que certains effets, matelas ou réfrigérateurs, n’ont pas été enlevés et s’amoncellent toujours à l’air libre devant le bâtiment F, aujourd’hui interdit d’accès. Les anciens squatteurs en attente d’un relogement doivent compter sur la solidarité de certains Cachanais, volontaires pour garder chez eux les quelques cartons qu’ils ont pu récupérer. Pour le reste, il faut faire vite. Selon le formulaire rose, à partir du 18 septembre, « les biens qui n’auront pas été retirés seront, sur décision du juge, vendus aux enchères publiques ou déclarés abandonnés ».
Messages
1. > Libération / Squat de Cachan : Les détroussés, 17 septembre 2006, 11:44
Mais qui à bien pu s’attaquer aux trésors des africains qui nous font la mendicité !!! Ce site est toujours ma bonne tranche de rire de la journée. On a besoin de vous ne changez pas.