Accueil > Libye : L’Otan prend pleinement les rênes

Libye : L’Otan prend pleinement les rênes

Publie le vendredi 25 mars 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

Un accord a été trouvé pour que l’Alliance prenne le commandement des opérations. Ce qui éclaire crûment sur les vrais objectifs de la guerre. Paris, gêné, se contorsionne.

La chose était claire depuis le début de l’intervention militaire occidentale en Libye : l’Otan allait y jouer les tout premiers rôles. Paris et Washington l’ont confirmé mardi soir en annonçant leur accord sur la prise de commande des opérations par l’organisation. Des différences d’approche restent perceptibles entre les capitales anglo-saxonnes et Paris à travers leurs présentations respectives de l’officialisation de l’utilisation pleine et entière de l’Alliance atlantique.

Washington se félicite en invoquant « le rôle clé » de l’organisation. Paris, par la voix de son ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, affirme que l’Otan n’exercera pas « le pilotage politique » de la coalition mais interviendra comme « outil de planification et de conduite opérationnelle ». Ce qui, convenons-en, est à l’argument diplomatique ce que le contorsionnisme est à la gymnastique.

En fait ces précautions emberlificotées trahissent un double souci : apparaître, comme l’avait fait au premier jour le soldat Sarkozy, aux avant-postes de l’opération en pariant sur d’hypothétiques bénéfices politiques et, en même temps, ne pas trop brusquer une opinion publique française ou européenne à qui l’on s’efforce de cacher la dimension pleinement guerrière et atlantiste de l’initiative.

Les arguments de Juppé sont d’ailleurs d’autant moins crédibles que l’on sait que Paris a rejoint depuis deux ans le commandement intégré de l’Otan et que depuis plus de quinze ans les pouvoirs successifs français ont, eux-mêmes, accepté, voire promu l’idée d’une transformation de l’Alliance atlantique en fer de lance des puissances occidentales, écartant toujours plus systématiquement l’ONU sur les théâtres de crise. Barack Obama n’avait pas caché ces derniers jours que l’association d’autres partenaires était indispensable en Libye pour partager les coûts « très élevés » de ce genre d’intervention.

Pourtant la pleine entrée en scène de l’Otan a été marquée aussitôt par un couac révélateur de dissonances jusqu’au sein de l’Alliance. Celle-ci avait accepté illico de se charger de surveiller l’embargo sur les armes contre la Libye, en assignant des navires et des avions à cette mission. Et Berlin, rétif à l’intervention, a annoncé immédiatement la suspension de la participation de ses navires aux opérations de l’Otan en Méditerranée...

http://humanite.fr/25_03_2011-l%E2%80%99otan-prend-pleinement-les-r%C3%AAnes-468642

Messages

  • Et maintenant, vous du PdG, vous faite quoi ???


    Libye : pour une application de la résolution 1973 qui en respecte le strict périmètre

    Le Parti de gauche, présent ce samedi 19 mars au rassemblement de solidarité avec le peuple Libyen organisé au Trocadéro, approuve l’application de la résolution 1973 dans le cadre strict de son périmètre. Celle-ci prévoit la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Libye. Cette résolution n’a pas fait l’objet d’un véto au Conseil de sécurité de l’ONU et est soutenue par la Ligue arabe. Il s’agit donc de répondre à un mandat des Nations unie pour empêcher Kadhafi de massacrer la population insurgée. Cette résolution exclut toute forme d’occupation du territoire libyen par des forces étrangères et la participation de l’Otan aux opérations, ce qui serait une escalade contraire à l’esprit de l’ONU.

    Dans les conditions actuelles, en l’absence de médiation politique, et sans occulter les difficultés à venir ni les arrières pensées des gouvernements engagés dans l’opération qui se prépare - et dont certains, comme les Emirats arabes unis ou le Qatar pratiquent une duplicité qui doit être vivement condamnée ( ils viennent appuyer la résolution en Libye lorsqu’ils répriment dans le sang les soulèvements populaires chez eux), ne pas légitimer l’application du droit international et considérer qu’il ne faudrait pas intervenir reviendrait à nous positionner comme beaucoup de pays européens le firent au moment de la guerre d’Espagne.

    Cela reviendrait également à envoyer un message clair aux despotes des pays arabes : réprimez, vous ne craignez rien.

    Le PG demande également une condamnation ferme et des mesures concrètes contre les gouvernements tyranniques du Yémen, des Emirats arabes et du Qatar qui ne peuvent participer à l’application de la résolution 1973, de Bahreïn.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article115242