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Libye : Une intellectuelle américaine décrypte la manip Sarko-BHL
Publie le mardi 29 mars 2011 par Open-Publishing1 commentaire
LIBYE - Fait-on la guerre pour la popularité de Sarkozy ?
Plus d’une semaine après le début de l’intervention militaire internationale en Libye, l’éditorialiste américaine Anne Applebaum n’y va pas par quatre chemins et s’interroge publiquement sur Slate.com : “Le président français a-t-il défendu l’intervention en Libye pour avoir de meilleures chances d’être réélu ?”
Depuis le début de cette intervention militaire, la France a en effet joué un rôle prépondérant. Paris a été le premier pays à reconnaître officiellement les rebelles libyens du Conseil national de transition. L’article rappelle que c’est surtout grâce à Bernard-Henri Lévy, “philosophe-pop tellement français qu’il n’y a pas d’équivalent américain”.
“Nous n’avons pas de philosophes qui portent des chemises déboutonnées, épousent des actrices blondes, et choisissent avec enthousiasme un camp dans des guerres au Bangladesh, en Angola, au Rwanda, en Bosnie.”
La diplomatie française a également largement contribué à faire adopter la résolution 1973 à l’ONU. Et le gouvernement français a pris les devants politiques, en organisant un sommet à Paris pour acter le début des bombardements.
Sarkozy espère clairement que l’aventure libyenne va le rendre populaire, écrit Anna Applebaum, avant de raconter l’anecdote suivante :
“Personne ne s’en étonne, d’ailleurs. Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, la semaine dernière, j’ai vu un participant français se vanter du rôle de la France dans la campagne aérienne en Libye. A peine une minute plus tard, il était tout à fait d’accord pour dire que cette guerre était un stratagème pour aider à la réélection de Sarkozy.”
Pour Anne Applebaum, les Etats-Unis sont désormais embarqués dans une intervention militaire dont les buts ne sont pas précis et l’issue plus qu’incertaine. L’Union européenne, elle, ressort de cette guerre en très mauvaise posture. “Si le but de Sarkozy était d’exposer la faiblesse et les incohérences de la diplomatie européenne, il n’aurait pu mieux faire”, écrit-elle.
Pour étayer son analyse, l’éditorialiste fait ensuite un paralèlle entre les bombardements en Libye et les élections cantonales en France :
“Les socialistes français ont triomphé lors d’élections locales ce week-end. Les rebelles libyens ont triomphé à Brega et Ras Lanouf. En France, les regards sont déjà tournés vers l’élection présidentielle de 2012. En Libye, le regard des rebelles est tourné vers Tripoli. Vous ne pensez pas que ces choses sont liées. Mais, bien entendu, elles le sont.”
Elle conclut en disant que pour Nicolas Sarkozy – “un président français dont l’empressement à prendre de vrais risques pour jouer un rôle, n’importe quel rôle (…), est sans précédent” –, cela se joue désormais “à quitte ou double”.
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/03/29/libye-fait-on-la-guerre-pour-la-popularite-de-sarkozy/
Messages
1. Libye : Une intellectuelle américaine décrypte la manip Sarko-BHL, 29 mars 2011, 12:47
Née à Washington, DC en 1964, elle est diplômée de la Sidwell Friends School en 1982. Elle fréquente l’Université Yale, puis la London School of Economics et le Saint Antony’s College à l’Université d’Oxford, avant de s’installer à Varsovie en 1988. En tant que journaliste pour The Economist, elle a couvert les changements sociaux et politiques en Europe de l’Est, avant et après la chute du mur de Berlin en 1989. En 1992, elle est récompensée par le Charles Douglas-Home Memorial Trust Award.
Son œuvre la plus connue est sa synthèse sur l’histoire du Goulag, saluée par la critique, et qui comble un vide non négligeable dans l’historiographie. Achevé en 2003 au terme de plusieurs années de recherches et d’enquête sur les lieux, le livre a été traduit en de nombreuses langues. C’est cet ouvrage qui lui a valu le prix Pulitzer, la plus haute distinction journalistique américaine. Sa traduction française, Goulag. Une histoire, a paru en 2005 chez Grasset.
(Source : Wikipédia)