Lille, bombe lacrymo aux manifestants devant la mairie : « Inacceptable »

Face à face tendu, hier matin, devant la mairie centrale.

À l’appel des syndicats SUD et CGT, près de 200 agents territoriaux - au plus fort de la matinée - effectuaient un barrage filtrant, quand des policiers municipaux (plusieurs selon les manifestants, un seul aux dires de la mairie) ont sorti des bombes lacrymogènes et aspergé les manifestants pour les repousser. « Ils n’ont pas fait dans le détail, ils ont gazé direct sept ou huit de nos camarades », tonne Dominique Thiery, du syndicat SUD.

L’incident n’a pas fait de blessé. Dès 7 h 30, une poignée de manifestants s’était rassemblée pour distribuer des tracts et « faire de l’information sur les retraites », indique Olivier Treneul, du syndicat SUD. À 12 h, après l’incident à la bombe lacrymogène, une trentaine d’agents tentent de pénétrer dans le hall de la mairie pour y tenir leur assemblée générale sur les retraites.

Une rangée de policiers municipaux s’y oppose. Le ton monte, suffisamment pour que Pierre de Saintignon, le premier adjoint, vienne au devant des manifestants sur le perron de la mairie (Martine Aubry étant à Paris pour participer à l’émission politique « À vous de juger »). L’échange est vif.

Une syndicaliste interroge : « Des sanctions seront-elles prises contre ces flics ? » « Madame, parlez-moi poliment, je vous prie », rétorque Pierre de Saintignon, désireux de mettre les points sur les « i ». « Nous regrettons totalement l’incident de ce matin, qui n’est pas une consigne de la ville, qui n’est pas acceptable et a été commis par quelqu’un qui a pris peur. » Avant d’assurer les manifestants qu’eux et la ville faisaient cause commune : « L’essentiel est le combat que vous menez sur les retraites et que nous menons à vos côtés.

 » La proposition du bras droit de Martine Aubry de tenir l’AG dans une autre salle municipale, sous le beffroi, n’a pas été goûtée par les syndicalistes, qui ont refusé derechef. Il devrait y avoir du sport aujourd’hui encore puisque la CGT et SUD appelaient à une nouvelle opération « tractage et blocus » ce matin, dès 7 h 30, devant la mairie.

H. N.

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