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Lorient (Morbihan) : le rassemblement prend de la force

Publie le mardi 28 novembre 2006 par Open-Publishing

PCF . La secrétaire nationale à la Fête de l’Humanité Bretagne.

de Michel Guilloux

Comment agir ensemble pour que ça aille mieux ? La question a parcouru la Fête de l’Humanité Bretagne, ce week-end à Lorient. « On est là pour s’en sortir et construire un avenir meilleur », a lancé dimanche, avant Marie-George Buffet, Thierry Goyet, responsable communiste du Morbihan, saluant les cinq mille personnes qui, la veille même, avaient manifesté à Quimperlé « contre le saccage de l’emploi » visant 2 000 postes. C’est à « cette Bretagne qui se bat, cette Bretagne qui lutte » que la secrétaire nationale du PCF s’est adressée. Actualité oblige, la première question posée par les journalistes concernait la lettre de José Bové, rendue publique vendredi (voir notre édition du 25 novembre). « J’ai l’impression d’une situation paradoxale, avec d’un côté un rassemblement qui prend en bas, des collectifs unitaires qui se développent (plus de sept cents en France et trente dans cette région) et des meetings aussi importants qu’à la fin de campagne du "non", bref une envie de battre la droite et de construire une nouvelle majorité à gauche... et, d’un autre côté, on voit quelques comportements au niveau national qui rétrécissent cette ambition.

Il n’y a rien de surprenant dans la position de la LCR, qui dès juin refusait de signer l’appel à une candidature unitaire antilibérale avant de se livrer à des attaques contre les collectifs unitaires. » Quant à la décision de José Bové, Marie-George Buffet relève le curieux raisonnement qui consisterait à exclure une candidature défendue par des dizaines de milliers de militants et d’élus communistes. Elle pointe l’inquiétude que ce geste peut susciter, mais reste déterminée : « On va y arriver, surtout ne tournez pas la page. Réagissez, prenez la parole dans les collectifs, créez-en, débattez avec vos voisins ou collègues de travail... » Face à « la Berezina » économique et sociale, au risque d’un bipartisme qui nourrit l’extrême droite, au constat des « vagues promesses d’un pacte de Bondy » de Ségolène Royal, Marie-George Buffet est venue à la rencontre du peuple de la Fête. Discussion avec les jeûneurs de la Confédération paysanne des Côtes d’Armor contre le saccage de l’agriculture durable, salut aux jeunes communistes et à la JOC avec qui elle a signé la « charte pour l’emploi des jeunes », rappel de sa rencontre avec les syndicalistes des papeteries de Quimperlé..., la responsable communiste a dessiné l’ambition - qu’elle est déterminée à porter - d’un changement de politique à gauche.

Autre temps fort : la rencontre avec Hind Khoury, représentante de la Palestine en France, samedi après-midi. « Et si nous réfléchissions ensemble à quel chemin pourrait être pris en direction de la paix dans cette région du monde ? », lance d’emblée notre ami José Fort. De retour de Gaza, Pierre Barbancey, grand reporter à l’Humanité, en retient deux sentiments : « la perte d’espoir des habitants, et le désarroi par rapport à la communauté internationale ». « Gaza souffre », rappelle Hind Khoury, qui développe tous les efforts en faveur d’une solution politique. Elle pointe « le rôle que les Américains, l’UE et les pays arabes ont à jouer. Il faut agir sur ces partenaires ».

Comment agir ensemble pour assurer le pluralisme des idées et donc de la presse ? Cette question a nourri l’échange avec Patrick Le Hyaric et les directeurs des rédactions départementales d’Ouest-France et du Télégramme de Brest, Daniel Séité et Bertrand Le Néna. « Ce n’est pas quémander que de demander à l’État de remplir ses missions », a souligné le directeur de l’Humanité, à un moment où l’on voit appliquer à la presse les lois du tout financier, jusqu’à l’arrivée des fonds de pension dans le capital de certains titres. S’opposer à ce que « les véhicules de la pensée, du partage du savoir et de l’information » ne soient ravalés au rang de marchandise est un enjeu démocratique. Celle menée par l’Humanité depuis quatre ans commence à porter des fruits : « Nous sommes en passe d’obtenir la création de fondations pour mettre nos titres à l’abri des prédateurs financiers et voir reconnaître le rôle de soutien des lecteurs. » Des centaines d’entre eux ont signé samedi et dimanche la pétition lancée par notre journal.

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