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Lucien Léger en liberté conditionnelle le 3 octobre prochain
Publie le mercredi 31 août 2005 par Open-PublishingLucien Léger sera libéré le 3 octobre
Lucien Léger, 68 ans, le plus ancien détenu de France, a obtenu devant la cour d’appel de Douai (Nord) sa remise en liberté conditionnelle le 3 octobre prochain.
Incarcéré le 5 juillet 1964, condamné en mai 1966, il purgeait une peine de réclusion à perpétuité à Bapaume (Pas-de-Calais) pour l’enlèvement et l’assassinat d’un enfant de 11 ans, Luc Taron, le 27 mai 1964 dans l’Essonne.
"Je suis très satisfait, la décision rendue par la cour est très positive. L’affaire a été examinée avec beaucoup de soin, c’est une décision très pesée, pas prise à la légère", a déclaré mercredi son avocat, Me Jean-Jacques de Felice.
"C’est une victoire pour Lucien Léger mais c’est aussi une vrai belle décision judiciaire", a-t-il ajouté.
Lucien Léger sera accueilli à sa sortie de la prison de Bapaume par Marie-Françoise et Lucien Bernhard, un couple de Nordistes qui lui rendait visite en prison depuis une vingtaine d’années.
Il travaillera à la Croix Rouge de Douai pour distribuer des vêtements et de la nourriture aux plus démunis, a annoncé Guy Dragon, le président de la Croix Rouge de Douai.
En juillet, le tribunal d’application des peines d’Arras (Pas-de-Calais) avait accordé une libération conditionnelle au plus ancien détenu de France mais le parquet avait fait appel, ce qui avait eu pour effet de suspendre cette mesure.
Me De Felice a également engagé une procédure devant la cour européenne des droits de l’homme qui rendra sa décision dans les mois à venir.
L’avocat a affirmé devant l’instance européenne que garder un homme en prison plus de 40 ans était un traitement "inhumain et dégradant".
Le représentant de l’Etat français avait plaidé "le besoin de protection de la société" en invoquant des risques de récidive.
Le meurtre du petit Luc Taron avait ému la France en 1964, Lucien Léger ayant envoyé aux journaux et aux radios des lettres signées "l’étrangleur" pour guider les enquêteurs dans leurs recherches.
Après avoir reconnu les faits, il les a niés, ne reconnaissant finalement que le jeu de piste avec les enquêteurs.
Sa demande de libération conditionnelle était la 14e depuis 1979. Plusieurs demandes de grâce avaient été rejetées, ainsi que deux demandes de révision du procès. (Reuters)