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MAM… OUT !... ou quand ça trompe énormément !

Publie le mercredi 9 février 2011 par Open-Publishing

Michèle Aliot-Marie, après avoir emprunté l’avion d’un magnat tunisien fort proche du régime dictatorial de Ben Ali, cautionnant ainsi tout les faits et méfaits du tyran fuyard, a suscité la polémique dans les journaux et médias hexagonaux. Depuis cette histoire, qui ne vaut même pas l’encre pour l’écrire tellement elle est sordide, nos informateurs nationaux ne s’intéressent qu’à elle, rien qu’à elle, excluant d’un revers de plume toute autre nouvelle. Ainsi, la Révolution tunisienne et l’insurrection égyptienne, événements on ne peut plus importants parce que risquant d’entrainer dans leurs sillages les autres peuples de la planète en général et un monde arabe exaspéré par ses dictateurs en particulier, ne font office que de titres secondaires. Est-ce une tactique afin de détourner l’attention sur le moins important ou une pratique signant l’incompétence de ceux qui aujourd’hui se proclament d’une noble profession pourtant trahie ?

Après une envolée lyrique sur son voyage en Tunisie, plusieurs dangereux loopings, quelques tête-à-queue, de nombreux déroutements ne valant aucunement le détour, voici que notre ministre des Affaires fort étranges par ailleurs, Michèle Aliot-Marie, appelée communément par les initiales de ses noms et prénom MAM, après un piqué mémorable dépassant le mur du songe, fait un atterrissage forcé au Sarkoland, ce pays dans lequel la démocratie est respectée, où la vérité est reine, où les Droits de l’Homme et du Citoyen sont un exemple pour le monde entier… surtout depuis le règne de notre Empereur Bien Aimé, Nicolas Ier.

La Ministre des Affaires Etrangères françaises avait été invitée, selon ses dires, par un important homme d’affaires tunisien, qu’elle disait squatté par l’ancien pouvoir. Or, il se trouve que le sieur n’était rien d’autre qu’un puissant ami du régime, ayant fricoté avec lui depuis des lustres et lui ayant apporté son concours et son soutien.

En clair, MAM de par sa qualité de fonctionnaire d’un État, de Droit, nous dit-on, a cautionné d’une manière ou d’une autre, volontairement ou non (car on ne peut lui faire un procès d’intention) les méfaits de Ben Ali, ce qui d’un point de vue purement éthique, la met en porte à faux, l’exclut de la morale de la Fonction Publique.

MAM est « out », administrativement parlant.

Cette pratique aurait du lui valoir les foudres non seulement présidentielles mais encore celles des corps constitués car faute il y a… et elle est professionnelle. Pour exemple, imaginons un médecin qui, après avoir travaillé durement pendant une année, décide, parce que stressé, fatigué par un métier particulièrement difficile et ingrat, de prendre des vacances. Pour sûr que, moralement, le praticien serait disqualifié si d’aventure il lui prenait envie de le faire dans un pays pratiquant notoirement l’esclavage au vu et su de tous, la torture ou l’Apartheid. Cela serait, bien sûr, totalement immoral. Mais, il n’y aurait pas de faute professionnelle constituée. Par contre, si notre homme trouvait sur son parcours de vacances un individu accidenté et, parce qu’en vacances, n’interviendrait pas, c’est alors qu’il commettrait une lourde « faute professionnelle » lui valant, non seulement la réprobation de ses confrères, qui se chargeraient de l’exclure de leurs corps, mais encore les foudres de la justice pour « non assistance à personne en danger ». Pour le simple fait que certains corps relèvent de la « corvéabilité », leurs membres sont assujettis, c’est-à-dire en fonction tout au long du jour, sans cesse. C’est probablement injuste… mais c’est ainsi !

MAM est dans cette position.

Son poste de Ministre, c’est-à-dire de Haut Fonctionnaire, fait d’elle une personne totalement corvéable. Donc, son voyage dans le jet d’un influent homme d’affaires tunisien, la disqualifie parce que l’acte jette l’opprobre sur tout le gouvernement français mais aussi sur la France elle-même !

En termes clairs, MAM devrait passer devant un conseil formé par ses pairs et jugée par lui. Il reste néanmoins curieux de constater qu’un autre ministre, compagnon, collègue de travail et co-voyageur avec MAM soit resté muet… comme s’il n’était pas concerné. Aucune érection de sa part contre les attaques à l’encontre de celle qui partage sa vie. Serait-il un MAM… lent ? Il n’empêche que c’est un MAM… ours car MAM, elle, s’est néanmoins défendue, n’hésitant pas à mouiller son… soutien !

La situation aurait dû être clairement annoncée par le gouvernement et non moins clairement demandée par l’opposition.

Au lieu de cela, tout au long de l’histoire, la polémique a enflé.

Les médias se sont fait les porte-voix d’une affaire qui n’en était pas une, brodant ça et là et jetant de l’huile sur le feu.

Etait-ce si important… pour en mettre autant de couches ?

A l’évidence, non !

Cette histoire pose une double question concernant la presse.

—  D’abord, sa totale incapacité de couvrir les événements. En effet, la presse, dans notre pays, ne se contente que de rumeurs, de fausses nouvelles, sans jamais vérifier ses sources. Pas de journalisme d’investigation. Conflits d’intérêts puisque les magnats de la presse sont aussi ceux qui fabriquent et commercialisent des armes. Lobbyings etc.
—  Ensuite, sa totale dépendance vis-à-vis du système en place la rendant un outil du pouvoir et non un service pour le citoyen.

Mais, quelle que soit la question, le problème montre une défaillance absolue de la presse.

Et ainsi entendue, elle ne peut être qu’au service du puissant c’est-à-dire de groupes de pression.

Il faut alors se poser la question : pourquoi un tel tintamarre autour de MAM alors que les sujets à couvrir sont Égypte et la Tunisie ?

Doit-on y voir une complaisance totale vis-à-vis des pouvoirs autoritaire ?

Je dis oui.

Un simple exemple pour illustrer mes écrits : qui de nous savait que Moubarek était l’un des hommes les plus riches du monde puisque sa fortune s’élèverait à plus de 70 milliards de dollars dépassant celle de Bill Gets ?

Personne n’en était au courant !

Pourtant, chaque année on s’évertue à nous déballer les plus grosses fortunes de l’univers. Toutefois, celle du dictateur, qui avait de l’honorabilité vis-à-vis des pouvoirs occidentaux, est passée au travers des rets ! Soudain, elle apparait au grand jour comme si le despote venait soudain de rafler le gros lot.

De qui se moque-t-on ?

Puis, arrêtons de nous voiler la face et feindre d’avoir peur de l’islamisme alors que nous avons couvert les tortures et les meurtres d’opposants notamment des islamistes en Tunisie, en Égypte et dans d’autres pays encore !