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MARS-GR : Attaques tous azimuts sur l’Education Nationale

Publie le lundi 9 juillet 2007 par Open-Publishing
3 commentaires

Il faut au moins reconnaître au gouvernement Sarkozy-Fillon son abnégation. Non content d’annoncer la semaine dernière la suppression de 10 000 postes dans l’éducation nationale, voilà que le ministre du budget Eric Woerth propose tout simplement aujourd’hui d’en supprimer 17 000. Quant on sait que ce sont environ 35 000 emplois qui seront supprimés cette année dans la fonction publique, on constate que l’éducation nationale en prendra plus que largement sa part, et on voit là tout l’intérêt que le Président de la République porte à l’avenir de la nation !

Au delà, c’est aussi la méthode qui est détestable. On connaissait avec Dominique De Villepin les ballons d’essai que l’on envoyait à l’opinion, avant de faire quelques concessions en fonction des réactions, pour se parer d’une fausse tunique sociale. Désormais, le gouvernement attaque fort un jour, avant d’en rajouter une couche le lendemain. Or comme le duo Sarkozy-Fillon entend dans le même temps s’attaquer à toute capacité de réaction sociale, il est clair qu’il voudra aller au bout de sa logique sur chaque sujet, n’en déplaise aux français.

Quant au fond du problème, l’offre éducative, elle est bien sûr la grande perdante de ce petit jeu de massacre. Car puisqu’il faut bien assurer les cours, on nous ressort de la boîte dans laquelle on l’avait rangée la bivalence des enseignants, avec tout ce que cela remet en cause en terme de compétences. Et puisqu’il faut économiser des heures, donc des postes, on dénonce maintenant les trop nombreuses options qui jalonneraient notre système éducatif. A n’en pas douter, ce ne seront pas les établissements des beaux quartiers qui verront dispraître le grec ou le russe des enseignements proposés. Car pour la première fois de manière aussi explicite, l’autonomie des établissements du second degré a été annoncée par M. Sarkozy et Fillon, qui signifiaient dans une lettre de cadrage au ministre de l’Education Nationale que les établissements devaient aller vers « un projet pédagogique qui leur soit propre ». Autonomie qui devient le maître mot de ce gouvernement, puisqu’au centre du projet de réforme pour l’université. Sans vouloir faire d’ingérence dans le monde syndical, nous sommes cependant étonnés que cette vieille lune de la droite, toujours contenue avec efficacité par les mouvements étudiants, paraisse cette fois acceptable, voire même nécessaire. Qui ne voit pas, derrière cette volonté, le démantèlement à terme de l’idée même d’égalité républicaine dans une éducation nationale toujours moins une et indivisible ?

Cette lame de fond, que le MARS-Gauche Républicaine dénonce depuis maintenant fort longtemps, nous atteint plus vite que prévu. Elle se solde par des reculs très importants du point de vue du parcours des élèves mais aussi des conditions de travail des enseignants. C’est la nature même de notre système éducatif qui se voit aujourd’hui remise en question. Parce qu’un enseignement pour tous, de qualité et diversifié, passe aussi par des moyens donnés à l’Education Nationale, le MARS-Gauche Républicaine ne saurait accepter les mesures gouvernementales actuelles qui renoncent à cette ambition.

Messages

  • Bien dit, JMH, entièrement d’accord avec toi.

    En allégeant tout, les enfants seront dans la rue, les associations à qui l’état a souqué les subventions vont disparaître, le bénévolat a ses limites. Et puis, le latin disparaissant, le voilà qui renaît de ses cendres, tel un phoenix, mais dans la messe catholique ! Et comme tout le monde fréquente pas ce milieu, où va-t-on apprendre le latin ? On parle de cours particuliers ! C’est vrai, puisque les gens peuvent s’offrir des abonnements pour le téléphone portable, ils peuvent bien offrir à leurs enfants des cours de latin privé. Ben oui, où avais-je la tête ! Et puisque les patrons peuvent s’offrir pas mal de choses aussi, ils peuvent bien nous rendre nos bénéfices ! Oeil pour oeil, dent pour dent...

    Est-il possible qu’un enfant d’immigré hongrois, qui a su profiter de notre Education Nationale, pour se former, s’élever dans la société, s’acharne à détruire cette grande maison qui l’a si bien accueilli à lui comme à sa femme, qui est d’origine tzigane (voir bio sur wikipedia). Vous lirez aussi qu’elle a dit cette phrase terrible, "qu’elle était contente de ne pas avoir une goutte de sang français dans les veines" ! Heureusement qu’elle a rendu la carte bleue, car quand on a de la dignité, qu’on assume ses dires, on évite de profiter du "Trésor Public" des français !

    • Conseil Supérieur de l’Education - lundi 9 juillet 2007
      Déclaration commune

      Les organisations FSU, SNEP, SNES, SNUIPP, SNUEP, UNSA Education, SE-UNSA, SNPDEN-UNSA, SIEN-UNSA, UNSEN-CGT, SGPEN-CGT, SUD Education, Ligue de l’Enseignement, FCPE, UNL, FEP-CFDT, SGEN-CFDT, CFDT tiennent à alerter solennellement le ministre de l’Education Nationale sur les milliers de suppressions d’emplois annoncés par le gouvernement dans le cadre de la préparation du budget 2008 dans l’éducation nationale.
      Ces coupes budgétaires, d’une ampleur inégalée, constitueraient une bien singulière façon d’afficher la priorité à l’éducation mais aussi de lancer des négociations sur les métiers. L’obsession de réduction des coûts prendrait ainsi le pas sur l’estimation des besoins éducatifs et hypothèquerait sérieusement les discussions futures sur l’avenir du système éducatif et de ses personnels.
      Ces mesures ne peuvent qu’avoir de lourdes conséquences sur l’encadrement des élèves, sur les conditions d’apprentissage dans les écoles et les établissements scolaires, les possibilités de choix d’orientation, l’accueil des jeunes en situation de handicap ou le fonctionnement des services.
      Comment croire dans ces conditions à la volonté ministérielle en matière de soutien et d’aide aux enfants en difficulté, d’Education Prioritaire, de réussite de tous ?
      Cela fait craindre que les annonces répétées concernant le soutien et l’accompagnement scolaire après la classe, le développement du sport, des activités artistiques et culturelles à l’Ecole, si elles sont mises en place, le soient par affaiblissement des enseignements scolaires et remise en cause de responsabilités du service public d’état.
      Les organisations FSU, SNEP, SNES, SNUIPP, SNUEP, UNSA Education, SE-UNSA, SNPDEN-UNSA, SIEN-UNSA, UNSEN-CGT, SGPEN-CGT, SUD Education, Ligue de l’Enseignement, FCPE, UNL, FEP-CFDT, SGEN-CFDT, CFDT n’accepteront pas une telle remise en cause de l’offre et de la qualité d’éducation.

      relayé par anna

    • Merci mais ça n’est pas de moi. C’est un communiqué du MARS-GR dont je ne suis que le facteur occasionnel.

      JMH