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MEDIA : Le CSA refuse de comptabiliser le temps de parole de Nicolas Sarkozy

Publie le jeudi 4 octobre 2007 par Open-Publishing
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de Guy Dutheil

Omniprésent sur toutes les chaînes de télévision, Nicolas Sarkozy continuera d’échapper aux pointages du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Réuni en séance plénière, mardi 2 octobre, celui-ci a répété que "le temps de parole du président de la République n’a jamais été pris en compte pour l’application des règles définies par les autorités successives de régulation de l’audiovisuel depuis 1982".

Michel Boyon, président du CSA, répond ainsi à la lettre que lui avaient adressé François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, et Didier Mathus, député PS de Saône-et-Loire, le 25 septembre, pour lui demander de comptabiliser les interventions à la télévidion et à la radio du président de la République. Choqués par l’inflation "du temps d’exposition médiatique" de M. Sarkozy, les deux socialistes faisaient de cette comptabilité "une question de démocratie".

Michel Boyon met en avant une décision du Conseil d’Etat de mai 2005 qui place le temps de parole du président de la République hors de la fameuse règle des trois tiers : un tiers pour le gouvernement, un autre pour la majorité, le troisième pour l’opposition. Avant de revoir sa position, le CSA attend d’éventuelles "modifications institutionnelles".

Il "tape en touche" et, en fait, "ferme la porte", déplore M. Mathus. Au CSA, on se récrie et affirme qu’il ne s’agit "pas d’une fin de non recevoir". Au Monde, le député précise qu’il va "répondre au CSA pour demander une rencontre avec son président Michel Boyon".

Reste cependant une interrogation. Si le CSA précise dans sa lettre que "l’usage (...), de longue date, est de procéder au relevé des interventions du président de la République", ces informations sont censées être transmises aux présidents des deux assemblées et aux partis politiques représentés. Curieusement, et de son propre aveu, le CSA admet avoir mis cet usage en veilleuse au premier semestre 2007. Un arrêt pour cause "d’échéances électorales". Une période où pourtant la comptabilisation des temps de parole est cruciale.

Le CSA devrait reprendre la transmission de ces relevés "d’ici à la mi-octobre". Didier Mathus prévient qu’il va continuer de militer pour que le temps de parole du président de la République "soit aggloméré à celui du gouvernement" afin de former "un bloc de l’exécutif". Cette exigence sera un des "points durs" du PS en cas de révision constitutionnelle, signale M. Mathus.

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